Une formation sur le changement climatique se tient du 11 au 13 mai 2022 à l’hôtel Millénium de Bamako. Elle est initiée par le CICR, en partenariat avec Mali Météo. Ladite formation rentre dans le cadre de leur projet intitulé « renforcement de capacités des populations affectées à travers l’amélioration de l’accès aux services climatiques ». La formation a été lancée en présence du Chef de la délégation CICR au Mali, James Reynold, et des responsables de Mali Météo.
Les communautés locales du centre et du nord du Mali sont gravement touchées par les conditions et les conflits liés au changement climatique ; ce qui génère des déplacements et accroît les affrontements entre les communautés locales et les personnes déplacées pour l’accès aux terres. Au Mali, près de 80% des 20 millions d’habitants dépendent de l’agriculture et du pâturage, mais les sécheresses sont récurrentes et les terres irriguées ne représentent que 3% du total des terres cultivées et sont limitées aux zones situées le long du fleuve Niger. L’augmentation de la désertification entraine une urbanisation rapide et une mauvaise planification urbaine et les implantations dans les plaines inondables augmentent la vulnérabilité aux inondations. L’insécurité accrue au Mali aggrave également l’insécurité alimentaire. Aussi, il existe un large consensus scientifique sur le fait que l’intensité et la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, vont augmenter en Afrique. Cela inclut le Mali où la crise climatique continue d’être exacerbée par le conflit armé, entraînant des mouvements migratoires et une vulnérabilité accrue de la population affectée.
Il est à noter que le changement climatique devient un facteur fréquent et déterminant dans le travail du CICR Mali en raison des conditions extrêmes dans lesquelles les activités et projets clés sont mis en œuvre. C’est dans ce contexte que le CICR et l’agence Mali Météo ont jugé utile de tenir une formation dans le but d’augmenter les connaissances et les capacités dans ce domaine, en particulier l’utilisation d’outils pratiques tels que les prévisions et les services climatiques plus larges. Il s’agit notamment d’améliorer l’accès à des prévisions de qualité dans un format facilement compréhensible et utilisable pour une meilleure prise de décision, ainsi qu’à des cartes indiquant des itinéraires sûrs et intelligents du point de vue climatique pour les pasteurs. Selon le Chef de la délégation CICR au Mali, James Reynold, ce travail doit être élaboré et mis en œuvre en collaboration avec les communautés concernées, en s’appuyant sur les informations et les mécanismes déjà en place afin d’atteindre l’échelle et l’impact nécessaires.
D’après le constat fait par James Reynold, les informations climatiques au Mali sont produites et distribuées tous les 10 jours par l’Agence nationale de météorologie (Mali Météo) sous la forme d’un bulletin contenant des informations sur les températures, les vents et les prévisions de pluie. Le Chef de la délégation CICR au Mali a déploré le fait que ces informations ne sont pas accessibles à tous les segments de la population, notamment aux agriculteurs et aux éleveurs, en raison des canaux et du format dans lesquels elles sont partagées.
Au cours de l’ouverture des travaux de la formation, les participants ont suivi avec intérêt une présentation sur Mali Météo faite par Issa Traoré, Chef de service climatologie et changement climatique.
Sidiki Dembélé