C’est arrivé à la clinique Kabala de Bamako : Une jeune femme donne naissance à des quadruplés après une fécondation in vitro

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Un jeune couple à la recherche du premier enfant, après avoir suivi trois ans de traitement sans succès, a décidé de faire une fécondation in vitro avec le Dr Djeddy Kaba Diakité. Ce qui a abouti à la naissance par césarienne, le 20 mai dernier, de quadruplés (trois filles et un garçon) à la clinique Kabala. Les bébés et leur maman se portent à merveille. Ce n’est pas une première à la clinique Kabala qui est en passe de devenir un spécialiste de la fécondation in vitro. Une vingtaine de femmes sont suivies dans ce cadre et elles attendent leur accouchement. Et il se trouve aussi d’autres cliniques au Mali, capables de réaliser de telles opérations. Comme quoi, les couples en mal d’enfant n’ont plus besoin de se rendre en Europe ou en Amérique pour voir leur problème résolu.

La femme qui vient de donner naissance à quatre petits et mignons bébés est âgée de 31 ans. Son mari, en a 37. Le couple souffrait d’un problème d’infertilité primaire depuis neuf ans. Le problème se situait au niveau du mari. Le Docteur Djeddy Kaba Diakité, gynécologue-obstétricien, andrologue et échographiste, à la clinique Kabala, consulté par le couple pour trouver une solution à ce sérieux problème, a amené les intéressés à opter pour le seul recours possible : la fécondation in vitro  avec micro injection au bout de trois ans.

Signalons que la fécondation in vitro, pour ceux qui ne la connaissent pas, est un procédé au cours duquel les semences mâles (spermatozoïdes) et femelles (ovocytes) sont mises en contact en dehors de l’organisme, dans un milieu de culture artificiel, afin de faciliter la fécondation, pour ensuite transférer les embryons obtenus dans l’utérus de la future maman. Un principe qui se déroule en plusieurs étapes, notamment par le bilan, la stimulation ovarienne, le monitorage, le prélèvement des gamètes, leur mise en contact, la culture des embryons, pour ensuite arriver  à leur transfert.
Après s’être décidé, suite à l’appui de la famille pour rassembler la somme de 850.000 FCFA que doit coûter l’implantation, le gynécologue a ainsi procédé à une biopsie testiculaire, pour prélever  les semences (spermatozoïdes) de l’homme pour ensuite procéder à une micro-injection. De ces spermatozoïdes fécondés dehors, il en plaça cinq embryons dans l’utérus de la patiente. Quatre d’entre eux se sont accrochés. Toute chose qui montre que la grossesse a été laborieuse et a nécessité un suivi très rapproché de la patiente.

En effet, au troisième mois, Dr Diakité va mettre un cerclage afin de prévenir un avortement. Au cinquième mois, il décide de retenir sa patiente en hospitalisation à la clinique Kabala, pour mieux la suivre. Elle va y rester jusqu’au septième mois, date à laquelle elle a commencé à perdre les eaux, comme cela se dit dans le jargon médical, pour désigner une rupture prématurée des membranes. Ce qui a immédiatement nécessité une intervention chirurgicale, disons une césarienne,  pour éviter de perdre les enfants.

Ainsi, le 20 mai passé, la nouvelle maman a donné la vie à trois mignonnes filles et un garçon. Prématurés qu’ils sont, ils ont été transportés sur le champ à la clinique Maharouf où ils sont gardés dans des couveuses pour leur future maturation.  Au jour d’aujourd’hui, les bébés et leur maman se portent à merveille.  En plaçant cinq embryons, le gynécologue s’est dit qu’il pourra donner la chance au couple d’avoir à la fois et au minimum quatre enfants, pour ne plus avoir recours à la fécondation in vitro qui coûte cher pour le citoyen malien moyen. Pour ce cas présent, Dr Diakité était déterminé pour la réussite de la grossesse, mais vu le caractère social de l’acte, il a ramené les frais d’hospitalisation journalière de 18.000 FCFA à 6.000 FCFA. Au bout d’un moment, le mari ne pouvait plus faire face aux paiements des factures de la clinique. Mais cela n’a pas découragé le praticien qui a continué d’assurer le suivi médical avant la césarienne dont les frais s’élèvent à 300.000 FCFA.

Fait notable, la clinique Kabala a commencé à pratiquer la fécondation in vitro depuis 2002. Les premiers bébés issus de cette méthode sont nés en 2004. Plus de quarante enfants ont été conçus dans cet établissement à travers la méthode. Des jumeaux, triplés mais cette grossesse qui a donné des quadruplés est une première réussite et une vingtaine d’autres grossesses sont actuellement en cours. C’est le fruit d’un travail d’équipe : un médecin gynécologue, un biologiste, un anesthésiste, eux techniciens de laboratoire et un infirmier d’Etat.

Selon les explications de Dr Diakité, les chances de réussite de la fécondation in vitro sont de l’ordre de 32% pour ceux de plus de 40 ans car plus âge avance,  plus la chance de réussite diminue, 10 à 15% des patients qui viennent suivre ce genre de traitement à la clinique Kabala sont des étrangers, provenant surtout de la sous-région, du Congo, du Cameroun et même de la France car le coût de la pratique de la fécondation in vitro, au Mali, est nettement inférieur à ce qui est payé en Europe où il faut au moins une dizaine de millions FCFA. Le gynécologue a également indiqué que la pratique de cette méthode nécessite une autoformation continue.  Deux à trois par an, lui et son biologiste partent en formation pour acquérir de nouvelles notions.
Fatoumata Mah Thiam KONE

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