– Abstinence jusqu’au mariage, gage de stabilité du couple
– 1 marié sur 5 regrette l’année suivante
– Une femme a 6 fois moins de chances de tomber enceinte après 35 ans
Selon une nouvelle étude menée par des scientifiques américains, la potion magique des couples heureux serait l’abstinence jusqu’au mariage. Une autre conduite par des Britanniques souligne qu’un nouveau marié sur cinq a regretté son engagement l’année suivante. Et encore cet autre constat d’indiquer qu’une femme a six fois moins de chances de tomber enceinte après 35 ans… On en connait au Mali qui se sentiront interpellés par ces découvertes scientifiques.
Ces études ne sont pas le fait de votre journal, mais plutôt d’éminents scientifiques occidentaux et d’ailleurs. Nous nous faisons tout simplement le devoir d’en adapter les résultats à notre contexte. Voici le premier constat : « les résultats d’une étude menées par les scientifiques de l’École de la vie familiale de l’Université Brigham Young, dans l’Utah, ont montré que les couples qui avaient attendu jusqu’au mariage avant d’avoir une relation sexuelle vivaient une relation plus épanouie que ceux ayant eu des relations sexuelles au début de leur histoire ». Quant aux seconds, ils soulignent que 20% des britanniques ont eu de sérieux doutes sur leur mariage dès la première année de leur mariage. La dernière découverte de notre série, révèle tout simplement que les chances d’une femme de procréer s’amenuisent à partir de 35 ans (lire les articles).
Dans un passé plus ou moins lointain, les Africains et les Maliens en l’occurrence ne se seraient pas concernés par ces révélations. Et pour cause, les groupes sociaux cibles et l’environnement dans lequel ces études ont été menées ne ressemblaient en rien au contexte africain. Mais les temps ont bien changé. Nous avions malheureusement de plus en plus tendance à mimer ceux-là qui, visiblement regrettent aujourd’hui leurs mœurs d’antan. Venons-en au fait. Ces trois découvertes, en clair, sont intimement liées.
Sur le continent en général et au Mali, en particulier, on encourageait certaines pratiques à savoir : l’abstinence sexuelle, le mariage immédiatement après la période d’initiation et la procréation chez la jeune fille. Des mécanismes étaient mis en place afin de faciliter l’accompagnement du couple à chaque nouvelle étape de sa vie. Les mères veillaient sur la virginité de la fille comme sur la prunelle de leurs yeux pendant que le futur mari se faisait initier par les pères au dur apprentissage de la vie, du sens de la responsabilité et du respect des autres, de la chose publique, voire de l’environnement. Et il était d’usage dans certains cas, que les futurs mariés ne se découvrent que seulement pendant la nuit des noces (kôgnô-So).
L’expérience atteste aujourd’hui que ces couples se sont révélés plus solides en termes de procréation, de stabilité et du sens de la responsabilité. Il n’est pas exagéré de dire que des citoyens de qualité du pays sont justement les fruits de ce genre d’union. Ils sont reconnaissables par leur code d’honneur et leur sens de la dignité. Ils passent aujourd’hui, hélas, pour des lâches de l’avis des plus tolérants et pour des timbrés selon les autres. Pourtant dans les faits, ils restent braves sur les champs de bataille ; ils sont pleins d’humilité et de pondération dans la vie de tous les jours ; ils respectent le bien public et n’ont nullement besoin de la présence d’un agent dans la circulation routière pour respecter le code de la route…
Le phénomène s’explique. Le choix de la belle famille, de part et d’autre, n’était pas un fait de hasard. La qualité de l’éducation distillée dans la famille du soupirant et/ou de la proposée s’avérait l’un des critères d’importance. La fortune, la beauté ou le charme comptaient alors peu. Pauvre soit-elle par exemple, une famille n’acceptait offrir la main de sa fille à un prétendant issu de milieu où l’éducation n’était pas le point fort de l’entité. Et vice-versa. Dans ce contexte, le divorce était quasi inexistant. En clair, jadis, le mariage était loin d’être une affaire personnelle, mais plutôt de familles. Ce sont les familles qui se mariaient, pas les individus. Et nul n’avait le droit de mettre en péril les relations familiales au risque d’attirer la malédiction de tout le clan et d’en être banni. C’était la pire des sanctions. Nul besoin de vous tourmenter avec les faits du moment.
Il se trouve malheureusement dans certains cas, que l’Etat lui-même, à travers sa politique sociale dénuée de tout discernement, encourage les pratiques susceptibles d’annihiler toutes les chances de retrouver ces valeurs sociétales. Ce n’est pas la volonté qui manque chez les citoyens. A titre illustratif, les membres des grandes familles ne ratent désormais la moindre occasion de se rencontrer au moins une fois par mois dans le pur respect de la tradition. Regardez donc autour de vous. Ca se passe à Bamako et dans toutes nos grandes villes.
Mais l’Etat lui, par ses décisions, a tendance à disloquer davantage les familles, pourtant premier noyau de la Nation. Les enfants ont désormais plus de droits que leurs parents et pas le moindre devoir ; les jeunes filles doivent être laissées à elles-mêmes; Obligation n’est plus faite à l’épouse d’obéir à ses parents encore moins à son mari ; paradoxe : la loi sanctionne pourtant ce dernier en cas de non respect de ses obligations conjugales.
L’on comprend dès lors que les associations religieuses aient rencontré un grand succès auprès de ces populations dans le débat consécutif au nouveau code de la famille. Elles ont juste occupé une place restée longtemps vide dans nos sociétés.
B.S. Diarra
rn
“