Ces mariages précipités à la veille du Ramadan : Des vies de couple qui ne durent qu’un mois

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Au Mali, c’est à l’approche du mois béni de Dieu que l’on assiste à une multiplication sans précédent de mariages. Des mariages à gogo, qu’ils soient religieux ou civil. Chacun cherche à avoir un homme ou une femme pour passer un bon ramadan. La plupart de ces mariages se terminent aussi…après le mois de ramadan. En queue de poisson !

 

En effet, dans ces deux derniers mois à savoir le mois de juin et juillet, les mariages se sont multipliés pour le plaisir des parents qui se réjouissaient de voir leurs jeunes filles ou garçons entrer dans une nouvelle vie qui est la vie conjugale, sans pour autant estimer les soubresauts qui les attendent. On avait l’habitude de fredonner ce fameux refrain que les dimanches sont les jours de mariages à Bamako mais à l’approche du mois de ramadan ce n’est pas les dimanches seulement. Présentement, il ne se passe pas une journée sans qu’une mairie célèbre une union ou qu’une mosquée soit témoin d’une union. Il suffit de faire un tour dans une mairie pour se rendre compte du taux combien élevé de mariage.

Pourquoi, c’est juste à l’approche du mois de ramadan que les mariages sont fréquents ? Les mariages sont – ils conseillés par l’Islam à l’approche du mois de ramadan ? Ou bien se marier à l’approche du mois de ramadan à d’autres significations que le néophyte ne connaît pas ? En attendant de trouver la réponse à ces interrogations, la plupart de ces mariages se terminent après le mois de ramadan. En queue de poisson !

Le mariage est l’union sacrée entre deux personnes de sexe différent. Aussi, le mariage c’est pour le meilleur et le pire. La vie conjugale n’est pas du tout facile, deux personnes qui n’ont pas reçues les mêmes éducations, de cultures différentes, ou qui ne sont pas de la même ethnie sont unies par les liens sacrés du mariage et sont contraintes de s’habituer l’une à l’autre, de s’éduquer, de s’écouter, de se supporter et de se conseiller au nom du mariage. Est-ce qu’un tel acte a besoin d’être précipité au nom du mois de ramadan ? C’est la gente féminine qui est la plus grande victime dans cette histoire. Ces nouvelles mariées sont surnommées par les Maliens « les monnie tobila », comme si elles sont juste mariées pour le mois de ramadan enfin de préparer la traditionnelle bouillie. Arrivées au foyer, elles sont confrontés à des problèmes auxquels elles ne si attendaient pas. Comme  par exemple la préparation, la vaisselle ou la lessive voire l’entretien d’un appartement autant de choses dont elles ne sont pas habituées. Elles viennent d’un milieu où c’est la bonne qui fait tout. Elles seraient obligées d’affronter ces réalités de la vie conjugale ce qui aboutira très généralement à des crises plus ou moins graves de couple.  Il est vrai que la plus noble aspiration d’une jeune fille est le foyer. Mais il faut reconnaître que les jeunes d’aujourd’hui n’accordent aucune importance au mariage. D’après ces nouveaux mariés, si ça ne va pas on se sépare après le ramadan. Comme pour dire si c’est pas Jean, c’est Paul !

C’est la manière des mariages d’aujourd’hui qui occasionne le divorce. Le divorce est devenu monnaie courante dans notre société. Il ne se passe une journée sans que le maire célèbre une union ; aussi, il se passe un jour sans que le juge ne prononce un divorce. Où sont donc passées nos valeurs sociétales, qui interdisaient le divorce et qui disaient que le mariage est pour le meilleur et le pire ?

Les Maliens doivent mettre un frein à cette pratique des mariages précipités à l’approche du mois de ramadan qui causent plus de mal que de bien. Les parents sont vivement donc interpellés !

 

Traoré Mah        

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