Mme Samaké Mouna, DRH du secteur du développement rural
«Je n’ai pas le droit de décevoir ceux qui m’ont fait confiance»
Maître Assistant de Recherche, Mme SAMAKE Mouna TOURE est une amazone qui dispose de tous les atouts pour gérer les ressources humaines du secteur du développement rural.
Derrière cette dame de taille moyenne et de teint légèrement clair se cache une vraie amazone qui s’est battue pour forger son parcours dans un univers qui reste la chasse-gardée des hommes, à savoir : le secteur du développement rural. Mme Samaké Mouna Touré, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, en est aujourd’hui la Directrice des ressources humaines. Assise devant son ordinateur, les yeux ‘’chaussés’’ de lunettes fines, c’est dans son bureau modestement équipé avec quelques dossiers qu’elle nous a reçus le 15 novembre dernier.
Diplômée de l’institut polytechnique rural de Katibougou, la jeune et brillante ingénieure des eaux et forêts qui a servi de passerelle de coopération entre l’IPR et l’école forestière de Bouaké, a fait ses premières armes dans le monde des ONG. C’est ainsi qu’elle bosse à partir de 1991 à Care Mali puis à l’IGIP, une structure allemande de consultation, comme expert et consultant en gestion de terre et agri forestier. Après cette parenthèse, elle retourne à l’IPR, cette fois-ci comme professeur en aménagement forestier et en dendrométrie.
A l’IPR, elle a formé des générations d’étudiants qui prêtent aujourd’hui leurs compétences au service de la nation. En 2001 elle ajoute une autre corde à son arc en décrochant à l’université Mandé Boucari un DEA en sociologue de développement.
Je suis issue
du domaine !
C’est une femme de terrain dont les traces de ses œuvres sont perceptibles de Kayes à Kidal. Les schémas directeurs d’approvisionnement en bois énergie de plusieurs localités portent sa marque. Elle est l’une des pièces maitresses de l’inventaire forestier national qui a servi de base à la création du Système d’information forestier (Sifor). « Le secteur du développement rural, c’est mon milieu. Je suis issue du domaine », déclare-t-elle avec un large sourire.
Mme Samaké Mouna est très connue aussi dans le monde de la consultation. ‘’Production de pêche dans le barrage de Ferké’’ et ‘’Impact de la forêt de Tienfala sur les populations de Tienfala’’ constituent par exemple deux études de référence à son actif!
Honnêteté,
ponctualité, rigueur.. !
En 2007, elle intègre le cabinet du ministre de l’Environnement et de l’assainissement en qualité de chargée de mission avec la lourde responsabilité de gérer la communication. Elle impose sa marque en se montrant disponible et entreprenante. Mme Samaké Mouna Touré quitte le département de l’Environnement en 2009 pour poser ses valises à l’Agriculture où elle s’occupe des Organisations paysannes et de la société civile. De chargée de mission, elle est nommée en 2011 conseillère technique chargé du genre et de la formation. En contact permanent avec les femmes et les jeunes, elle acquiert une solide expérience dans la gestion du monde rural.
Sa nomination en août 2012 comme directrice des ressources humaines du secteur du développement rural (agriculture, élevage, pêche, environnement et assainissement) et sa confirmation à ce poste en octobre constituent, à n’en pas douter, la suite logique d’un parcours honorable. Dans la personnalité de la directrice des ressources humaines du développement rural, on trouve les traits d’un cadre modèle, à savoir l’honnêteté, la ponctualité, l’intégrité morale, la rigueur, la neutralité, le respect du secret professionnel. « C’est une femme qui peut travailler de 7 heures à 2 heures du matin pour revenir au bureau, le lendemain, à 6 heures. Elle aime son travail. Elle ne recule pas devant le boulot. », a témoigné l’une de ses connaissances qui apprécie ces qualités humaines, sociales et professionnelles.
La grande rigueur morale et professionnelle de Mme Samaké qui garde toujours le sourire aux lèvres fait d’elle une personne respectée. Ce qui ne l’empêche pas d’être modeste et humble. « Il faut savoir reconnaitre son tort. Et ça permet d’avancer.» aime-t-elle souvent répéter celle qui reste ferme sur ses convictions. Dame de fer pour les uns, intransigeante pour les autres, tous s’accordent cependant à reconnaître sa capacité à traiter, analyser…les grands dossiers. Samaké se veut dure dans la légalité pour être en harmonie avec les textes et sa conscience. « Quand c’est légal, il faut être dans la légalité. Je ne reconnais pas dans le tordu.», déclare-t-elle.
« C’est un challenge, je m’y attèle. »
Très attentive à l’injustice et à l’inégalité, elle use tous les pouvoirs en sa disposition pour défendre les causes justes. « Si possible je ne ferai de mal à une mouche. Je ne suis pas les a priori. Tout le monde est bon. Ce sont les circonstances qui font que les gens changent. », affirme Mme Samaké qui aime dans ans la collaboration, la franchise, le respect mutuel.
« Ma mission est dure. Il faut bien sûr du courage et de la détermination. C’est une nouvelle direction qui démarre avec les difficultés (équipement, personnel qualifié). Je dois me donner les moyens. C’est un challenge, je m’y attèle. Ce n’est pas facile. Je dois relever le défi pour ma propre personne mais aussi pour mériter la confiance de ceux qui m’ont désigné. Je n’ai pas le droit de décevoir ceux qui m’ont faite confiance. Je veux toujours mériter la confiance des gens qui m’ont donnée une tâche à faire»,
Sur elle, un cadre d’un important service rattaché au ministère de l’Agriculture témoigne :”elle est en bon terme avec tout le monde, notamment le personnel subalterne. C’est quelqu’un qui saura gérer au mieux le personnel du monde rural »
Sans doute, sa vie de militantisme très active est l’un de ses atouts. Membre de l’association des femmes ingénieures du Mali, de la Coordination des organisations et associations féminines du Mali (Cafo), du Réseau des femmes agro forestières pour l’environnement, elle est membre fondatrice du Réseau de la banque mondiale pour le développement décentralisé participatif. Au titre des distinctions honorifiques, elle a eu en 2009 la médaille du mérite national.
Par Chiaka Doumbia