Dans certains centres secondaires d’état civil, la distanciation sociale est foulée aux pieds. Les kits de lavage des mains au savon sont bien disponibles à l’entrée, mais les couples et leurs accompagnants les ignorent superbement
Dans notre pays, le coronavirus est devenu le thème central de toutes les discussions ou presque. Les rumeurs sur le non respect des mesures de prévention et des gestes barrières dans les mairies nous ont semblé tellement persistantes pour justifier notre intérêt pour la question. Nos reporters sont allés faire le tour de certaines municipalités pour apprécier la situation. Au niveau du centre secondaire d’état-civil de Kalabancoura, les mesures de prévention ne sont pas respectées. La distanciation sociale préconisée pour circonscrire la propagation du virus de la pandémie est superbement ignorée par la foule de fêtards. Le dispositif de lavage des mains au savon existe bien à la porte, mais les gens ne respectent pas les gestes barrières surtout les jours de mariage.
Pour le maire délégué de Kalabancoura, Moussa Z. Doumbia, la mairie respecte toutes les règles édictées par les services sanitaires dans le cadre de la célébration du mariage. Il expliquera que les maires et les conseillers municipaux n’ont aucun pouvoir de restriction sur les accompagnants des mariés en dehors de la salle de célébration. Un argumentaire qui est battu en brèche par une certaine opinion qui rappelle simplement que les maires peuvent interdire au moins l’accès de leurs locaux à la foule lors des mariages. L’édile du centre secondaire d’état-civil de Kalabancoura pointe du doigt les éléments des forces de sécurité qui sont très souvent au cœur des tumultes dans les cérémonies de mariage, or ceux-ci sont censés prêcher par l’exemple. Il cite volontiers un cas, où les éléments des forces de sécurité, notamment des policiers étaient impliqués dans un tohu-bohu. «Ces limiers dansaient, chantaient et malmenaient la nouvelle mariée d’un des leurs dans la boue. Ce genre de situation nous échappe. Ceux qui sont censés maintenir l’ordre sèment eux-mêmes le désordre», s’offusquera le maire délégué. Il s’empressera de préciser que dans un contexte de Covid-19, les maires scellent moins d’unions. Selon lui, auparavant, son centre pouvait célébrer plus d’une dizaine de mariages par jour surtout à l’orée du mois de Ramadan.
RESPECTER LES CONSIGNES- Pour Abidine Issa Sangaré, officier d’état-civil et signataire au centre d’État civil secondaire de Kalabancoura, le Covid-19 a renforcé les mesures prises par les mairies bien avant parce que seuls les mariés et leurs témoins accédaient à la salle de célébration. C’était dans le but de mieux organiser la célébration et de limiter le nombre de personnes dans la salle, ajoutant qu’actuellement son centre a interdit les séances photos dans la salle pour respecter les consignes édictées en matière de prévention contre le coronavirus et lance un appel à chacun pour se préserver et protéger les autres contre la pandémie.
Pour Kaniba Komogara, marraine d’un mariage à la mairie dans le même centre d’État secondaire, le mariage est moins coûteux, aujourd’hui. La pandémie du coronavirus a contraint les autorités à prendre des dispositions pour limiter le nombre d’invités à moins de 50 personnes dans les cérémonies sociales. À l’en croire, depuis le salon de coiffure, les mariés prennent toutes leurs précautions pour respecter les mesures barrières du Covid-19. Quant à Amadou Sacko, natif de Kayes, il est venu participer à un mariage dans la capitale. «Je ne crois pas du tout à l’existence du coronavirus parce que si tel était le cas, beaucoup seraient déjà morts», s’est-il fourvoyé.
Quant au jeune Daouda Sangaré qui vient de convoler en justes noces, il est conscient du péril. «Dans un contexte de pandémie du coronavirus, on doit respecter les mesures barrières pour notre propre bien et celui des autres. Cela permettra d’arrêter la chaîne de contamination au virus. Je ne pouvais repousser la date de mon mariage mais j’ai moins dépensé aussi», se félicite-t-il.
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