C’est en ces termes que le Président du comité d’organisation, a peint la situation de la presse à Ouagadougou lors de la cérémonie d’ouverture de la 10e édition du Festival international de Liberté d’Expression et de Presse (FILEP) tenue du 18 au 20 octobre dernier à Ouagadougou, autour du thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique». Elle a regroupé plus de 250 participants venus de 33 pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, d’Océanie, ainsi que de la diaspora africaine dans le monde. La Namibie classée en 2022 premier pays en liberté d’expression, était l’invitée d’honneur de cette 10éme édition. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le président de l’Assemblée Législative de Transition (ALT), M. Ousmane Bougouma, en présence de plusieurs personnalités.
Durant 4 jours, au moins une dizaine de panels ont été animés par les professionnels de médias sur la liberté d’expression. Dans son discours de la cérémonie d’ouverture, le Président de la commission d’organisation Inoussa Ouédraogo n’a pas manqué de signaler les difficultés des journalistes des pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Tchad, le Niger, le Cameroun qui sont souvent dans l’exercice de leur métier, confrontés à des intimidations, des menaces de mort, des restrictions et violations des droits d’accès à l’information et l’interdiction de diffuser, fermeture de médias et autres formes. Il a invité les autorités de ces pays à faire preuve de courtoisie à l’endroit de ces hommes et femmes qui souvent sont accusés à tort d’être au service des groupes armés terroristes ou de ne pas soutenir le régime en place. A ses dires, « la haine contre les médias et les journalistes est telle que certains vont jusqu’à appeler à les guillotiner. Des théories conspirationnistes salissant la réputation de journalistes et des défenseurs des droits humains sont distillées à longueur de journée. L’on distribue des bons points aux journalistes dits « patriotes » et des mauvais points aux journalistes dits « apatrides ». Si la critique contre les journalistes est un droit pour le public et un indicateur pour les journalistes, il en est autrement de la haine contre les journalistes et les médias qui doivent être combattus par tous les démocrates et par les autorités de nos pays ». s’indigne-t-il . Avant d’interpeller les autorités de son pays à doter la presse des textes afin de garantir la liberté d’expression.
Quant au Président de l’Assemblée législative de la Transition, Dr Ousmane Bougouma, il se réjoui et affirme sa fierté d’être à cette 10ème édition. Selon l’orateur, « la représentation nationale est consciente des difficultés des journalistes et des médias. La situation économique des entreprises de presse, avant même le marasme lié à la crise actuelle, était difficile. Sur cette question et d’autres, notamment l’accès à l’information, les conditions actuelles d’exercice du métier », a-t-il signalé.
Parlant du thème de cette édition, il affirme sa satisfaction et exhorte les journalistes du continent à l’unisson.
La cérémonie a été marquée par une reconnaissance à l’endroit de trois personnalités à savoir : Jean Claude Méda, Pr Kwamé Kari Kari et maître Alidou Ouédraogo. Le Mali était représenté par au moins une vingtaine de journalistes dont le Président de la Maison de la Presse, M. Badjougou Danté.
Fousseyni SISSOKO
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FESTIVAL INTERNATIONAL DE LIBERTE D’EXPRESSION ET DE PRESSE (FILEP) DE OUAGADOUGOU
Les participants des 33 pays de par le monde diagnostiquent un déficit démocratique et des crises multidimensionnelles
C’est le constat fait par les journalistes des 33 pays, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, d’Océanie, ainsi que de la diaspora africaine dans le monde, lors de la 10e édition du Festival international de Liberté d’Expression et de Presse (FILEP), tenue à Ouagadougou du 18 au 20 octobre 2023 sur le thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique ». Le festival a réuni au moins 250 participants.
Le festival de la liberté d’expression et de la Presse, initié en 2000 par le Centre Norbert Zongo et la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest est entrain de suivre son petit bonhomme de chemin et se trouve à sa dixième édition. Pour cette 10ème édition, les participants venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Zambie, du Mali, du Sénégal, du Niger, du Nigéria, du Togo, d’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Maroc, d’Algérie, du Burundi, d’Ouganda, du Zimbabwe, du Rwanda, de la Guinée, du Libéria, de la Gambie, du Cap-Vert, de la Guinée Bissau, du Cameroun, du Tchad, du Ghana, de la Namibie, d’Allemagne, du Danemark, de la République démocratique du Congo, d’Australie, des Etats-Unis, de la France, de Suisse du Botswana et du Burkina Faso ont échangé sur les problématiques qui minent les libertés d’expressions dans nos pays. Les participants dans un rapport, ont signalé que la plupart des pays africains sont confrontés à un déficit démocratique et à des crises multidimensionnelles. Ces crises se traduisent par un développement sans précédent de plusieurs formes d’insécurité tels que le grand banditisme, la criminalité transfrontalière, la guerre civile et le terrorisme qui affectent plusieurs pays de la corne de l’Afrique, du bassin du Lac Tchad et de la bande sahélo-saharienne.
Cette situation affecte plus particulièrement la liberté d’expression et de presse dont les médias demeurent des canaux institutionnels. Du fait de l’option prise par de nombreux gouvernements tendant clairement à opposer aujourd’hui la lutte contre le terrorisme ou les autres formes d’insécurité à la liberté d’expression et de presse, les acquis démocratiques des peuples sont constamment menacés de remise en cause. Il ressort pourtant des travaux que dans ces contextes, les journalistes et les médias ont un rôle crucial à jouer en fournissant aux citoyens des informations justes, vraies et utiles afin de contrer les rumeurs et la propagande nuisibles à la paix et à la cohésion sociale. Nul doute que le traitement des informations liées à l’insécurité est indispensable pour permettre aux populations de comprendre les enjeux de la crise et de développer des postures citoyennes à la hauteur des exigences de la crise sécuritaire. Les médias ne peuvent répondre au besoin d’information du public que si les journalistes jouissent de tous leurs droits en commençant par celui de l’accès à l’information et aux sources d’informations.
Malheureusement, dans de nombreux pays, les journalistes font plutôt face à la répression des différents pouvoirs en place comme on le constate au Tchad où deux journalistes ont été assassinés en 2022. Le Cameroun a lui aussi enregistré au cours de l’année, quatre assassinats de journalistes : Jean Jacques Ola Bede en février 2023, Anye Nde Nsoh et Arsène Salomon Mbani Zogo alias Martinez Zogo. Cependant, ce qui est encore plus révoltant, c’est l’impunité qui entoure ces crimes contre les journalistes. Les plus chanceux se retrouvent dans les geôles. C’est le cas au Burundi avec Florianne, Irangabiye ; en RDC avec Stanis Bujakera Tshiamala ; au Niger avec Samira Sabu et en Tunisie avec Khalifa Guesmi, Yassine Romddhani et Chadha Haj Mbarek. Sans oublier que depuis 2020, quatre journalistes sont en détention au Cameroun.
Fousseyni SISSOKO
NOTRE VOIE
Bonsoir
https://www.lematin.ch/story/tokyo-un-americain-grave-des-lettres-sur-un-sanctuaire-japonais-103220331
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