Cérémonie commémorative des évènements de mars 1991 : Les anciens de l’AEEM réitèrent leur présence

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Dans le cadre de la célébration des 30 ans de l’avènement de la démocratie au Mali, le forum international des anciens de l’AEEM (FIA-AEEM) a organisé ce samedi 27 mars 2021 une conférence débat sous le thème « rôle et contributions de l’AEEM » à la Pyramide du souvenir.

Cela fait 30 ans que le Mali a accueilli la démocratie. Cette démocratie est l’aboutissement d’une longue lutte des Maliens pour faire chuter le régime de Moussa Traoré. Dans cette lutte, la société civile a joué un rôle important, notamment l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) qui était le fer de lance du mouvement démocratique.

Apres 30 ans de la victoire du mouvement démocratique l’heure est au bilan. Voilà d’un trait l’objectif de cette conférence débat sur le rôle et contributions de l’AEEM. Une conférence organisée par les anciens militants  du syndicat estudiantin.

Pour Kassoum Barry, l’AEEM était au centre de la lutte en 1991. Une vraie entité syndicale qui servait de base pour certains syndicats, notamment le syndicat des enseignants. A l’en croire, c’est d’ailleurs l’AEEM qui a parlé pour la première fois de pluralisme démocratique. Pour ceux qui parlent de l’instrumentalisation de l’AEEM par certains hommes politiques en 1991, M.Barry dira ceci : «  nous étions instrumentalisés par nos propres problèmes. Les étudiants n’étaient pas dans de bonnes conditions et c’est ce qui a favorisé notre révolte. L’AEEM a été accompagnée par la suite, puisse que c’est la seule association qui représentait tous les élèves et étudiants du Mali ».

En guise de rappel, Dr Modibo Soumaré dira qu’il était donné à tout le monde de militer au sein de l’AEEM sous Moussa Traoré. « Les militants de l’AEEM ont vécu l’enfer et ont pu résister. Pour qu’il ait la démocratie au Mali c’est des gens qui sont morts, notamment certains militants de l’AEEM. Ceux qui parlent de dissoudre cette organisation n’ont pas l’idée de ce qu’on a vécu comme calvaire pour qu’il y ait la liberté pour tous » dira-t-il.

Ismael Yoro Dicko a fait savoir que l’AEEM a été une école  formatrice de certains cadres de notre pays. « L’AEEM avait un idéal c’était de doter l’école malienne des outils adéquats pour un bon apprentissage » a-t-il précisé. Cependant, selon M. Dicko, le fait que certains ont trahi leur engagement, cela a sali leur image aux yeux de la population. « De ce fait, un ancien de l’AEEM est considéré comme un médiocre parce que beaucoup pensent que l’AEEM ne forme que des médiocres et des bandits » déplore-t-il. Pour sortir de cette diversion, il a invité ses camarades à s’assumer en travaillant toujours si fort avec la tête haute d’être un ancien de l’AEEM.

Korotoumou Théra est fière d’être un ancien membre de l’AEEM vue la contribution  de cette association pendant les luttes du mouvement démocratique. « Mais l’AEEM d’aujourd’hui n’est plus la même qu’on a  laissé il y a de cela plusieurs années. Cette association est devenue l’instrument des politiciens avec l’aide de certains anciens » regrette-t-elle. Pour elle  l’AEEM est à l’image du peuple malien et de ses dirigeants .

Pour Chahana Takiou l’esprit de l’AEEM c’était de revendiquer les droits des élèves et étudiants. Pour lui en 1991 tout ce que l’AEEM demandait c’est de mettre les étudiants dans des conditions décentes. « Après 30 ans le résultat est là et il est décevant parce que le combat a été abandonné par certains militants » révèle-t-il, tout en indiquant que « l’AEEM doit être un relai ». C’est pourquoi M. Takiou estime que les fruits escomptés ne se sont pas à hauteur de souhait.

En somme, cette conférence débat a permis de rappeler le rôle hautement salutaire que l’AEEM de 1991 a joué au sein du mouvement démocratique. Elle a été l’occasion aussi d’établir un questionnement : qu’est-ce que l’AEEM est devenue aujourd’hui, pourrait-elle encore jouer pleinement son rôle comme en 1991 ?

Adama Tounkara (stagiaire)

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