Le centre local d’éveil préscolaire communément appelé ” Clep “, offre un environnement protecteur et favorable au développement du jeune enfant. Initié et financé par l’ONG danoise Bonefonden en milieu rural, le clep offre le meilleur départ dans la vie du jeune enfant. Ainsi, les hommes de média ont visité le centre de Sido, une localité située à plus 30 km de Bougouni. Ici, les enfants dont l’âge varie entre 3 et 6 ans savent chanter l’hymne national en français et en langue bamanan. Ils apprennent à calculer et se familiarisent avec les règles d’hygiène élémentaires comme le lavage des mains au savon.
Le vendredi 7 mars, il était 8 heures à Sido. À cette heure, il est rare d’apercevoir un enfant se pavaner dans les rues. La raison est toute simple. En effet, le village abrite un centre qui accueille et encadre les garçonnets âgés de 3 à 6 ans. L’expérience de l’encadrement de cette bourgade est éloquente.
Au Clep de Sido, les mères éducatrices au nombre de deux entreprennent avec les petits des activités d’apprentissage. Ici, des jeux et des jouets en plein air sont proposés aux enfants pendant la récréation. Les parents sont convaincus que les premières années sont déterminantes pour l’avenir du jeune enfant. Comme Mme Doumbia Kadia Coulibaly, beaucoup d’autres mamans bénéficient des bienfaits du Clep dans la commune de Sido.
Mme Doumbia Kadia Coulibaly s’est réjouie de l’ouverture du centre d’éveil qui leur enlève une épine des pieds. ” Je ne peux pas vous citer tous les bienfaits que cela nous procure. Nous vaquons sereinement à nos taches ménagères. Et grâce aux éducations que nos enfants reçoivent, cela a eu des répercussions sur nos habitudes. Imaginez que mon garçon âgé à peine de 5 ans exige que nous nous lavons nos mains au savon. Personne ne peut manger ici sans se laver les mains au savon. C’est devenu une habitude dans la famille et on doit cela au Clep ” a indiqué Mme Doumbia.
Le père du petit Doumbia a rappelé que son enfant refuse de porter les habits sales pour aller au centre. ” Avec le Centre local d’éveil préscolaire, nos enfants sont plus en sécurité et ne se promènent plus dans les rues et nous avons moins d’accidents de la circulation” a-t-il témoigné. Le centre de développement de la petite enfance de Sido compte un effectif de 75 enfants.
L’un des impacts les plus visibles, c’est l’hygiène. A tous les niveaux, les enfants sont propres à l’instar des locaux qui les accueillent. Chaque CDPE est encadré par un comité de gestion constitué des villageois qui fixent les frais d’inscription et de scolarité. A Sido, les frais sont fixés à 1 500 FCFA pour l’inscription et 300 FCFA par mois pour assurer le gouter des enfants. Les mères éducatrices bénéficient d’une motivation de 1000 F CFA par jour ouvrable. Elles sont recrutées par les communautés elles-mêmes. Au titre de l’année scolaire 2012-2013, plus de 4843 enfants du préscolaire ont été guidés par 220 mères éducatrices dans 110 centres locaux d’éveil préscolaire.
Rappelons que l’Ong Bonefonden est une organisation non gouvernementale danoise créée en 1972 et installée au Mali depuis octobre 2003. Elle injecte environ 4 milliards FCFA par an dans les projets de développement communautaire.
Dans cette dynamique, elle appuie les femmes en les initiant aux activités génératrices de revenus comme le maraichage. Regroupées au sein d’une association dénommée Sinignésigui, les femmes de Boulafara ont bénéficié d’un périmètre maraicher.
Les femmes cultivent deux fois par an des tomates, de la salade, des échalotes, de la pomme de terre, du piment, entre autres. La présidente de l’association Fatoumata Dramé se prononçant sur les produits, a déclaré qu'” auparavant nous n’avions qu’une seule activité, c’était la coupe du bois. Nous l’avons abandonné depuis que le projet est arrivé chez nous ” a-t-elle affirmé. L’un des temps forts de la visite de terrain a été la descente effectuée au centre professionnel d’apprentissage des métiers. Le centre a été construit par Bonefonden et forme dans le domaine de la coupe couture, l’agroalimentaire et l’électricité.
Ramata TEMBELY
Envoyée spéciale à Bougouni