Centre d’apprentissage agricole de Samanko: Un domaine scolaire public vendu à 20 milliards

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La dernière victime de la boulimie foncière de Bamako est le Centre d’apprentissage agricole(CAA) de Samanko dans la commune rurale du Mandé. Ce prestigieux établissement secondaire public, hérité des efforts des colonisateurs, vient de perdre une bonne partie de ses parcelles utilisées comme champs d’essai sur les techniques agricoles. Le président IBK qui est si fan de patrimoine est interpellé face à cette double atteinte à l’éducation et au patrimoine historique.

Qui aurait pu imaginer que ce sera sous le règne de l’historien Ibrahim Boubacar Keïta que ce joyau éducatif serait bradé au plus offrant. L’ironie de l’histoire est que l’acquéreur veut développer des logements sociaux sur le terrain arraché au CAA. Ainsi, le Mali se met à dépiécer un établissement scolaire secondaire de référence, mettant en péril l’espoir des jeunes voulant apprendre les B.a.-ba des techniques agricoles.

Selon nos sources, C’est la rondelette somme de 20 milliards de francs CFA qui a été mise sur la table par l’acheteur ; ce dernier n’a pas eu de difficultés pour lever les obstacles administratifs à son projet. On imagine combien il sera difficile à IBK de se tenir devant les Maliens pour inaugurer les futurs logements sociaux ou donner le coup d’envoi des travaux. Le projet va à l’encontre de la politique nationale agricole dont IBK est fier.

Cette affaire arrive au moment où le président de la République rappelle chaque fois qu’il a augmenté le budget de l’agriculture de plus de 15% du budget national. Contrairement à cette politique, des spéculateurs fonciers ont tout mis en œuvre pour grignoter les terres réservées à la formation des agents qui encadrent les paysans maliens, une vocation que l’établissement a toujours remplie depuis l’époque coloniale.

La prédation foncière est le dernier d’une série d’agressions contre le CAA de Samanko qui s’est réduit comme une peau de chagrin. Le délabrement des logements des travailleurs du centre est lié à un détournement des fonds réservés à l’entretien des locaux.

Où va le budget d’entretien qui est pourtant décaissé chaque trimestre? Le président IBK doit agir, les partenaires canadiens qui dépensent de l’argent public doivent être regardants sur la gestion des fonds. A suivre !

Dougoufana Kéita

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