Situé à Kati kôkô plateau non loin de l’école de formation D.M.T.K, «Jigiyaso» est un centre d’accueil des jeunes en situation de déficience mentale et d’autres handicaps. L’établissement, qui a besoin du soutien des autorités, accompagne les enfants à se perfectionner dans plusieurs métiers. Les responsables de ce centre comptent sur un appui de leur « grand voisin », le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta.
«Jigiyaso» est un centre d’accueil des enfants en situation d’handicap, plus particulièrement des jeunes déficients mentaux. Il est situé à Kati, à 200 mètres environ de l’école de formation D.M.T.K. Son accès est conditionné à une contribution mensuelle de 3. 000 Fcfa. Là-bas, ces enfants bénéficient des soins de santé et des formations dans divers domaines, notamment la danse, le chant, le théâtre, la cuisine, etc.
Le centre envisage d’envoyer ces jeunes dans les ateliers y apprendre des métiers et a besoin de partenaires pour ce faire. Selon Modibo Diallo, chef des ateliers du Centre Jigiya so, un seul jeune, Samou, bénéficie pour l’heure d’une formation dans une boulangerie de la place. «Nous sommes en quête de partenariats pour envoyer les autres enfants », a-t-il ajouté.
Jigiyaso bénéficie du soutien du projet Voice qui finance actuellement la prise en charge de 20 enfants. Le Coordinateur du centre, Marcelin Traoré, indique que l’objectif de ce programme est « l’affirmation de soi et l’élan de la participation socio-économique » des jeunes déficients mentaux à Kati. Ainsi, chaque trimestre, comme prévu dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, le centre Jigiya so de Kati réunit les parents des malades pour faire le constat de leur état d’évolution.
Nous avons pu nous en rendre compte le jeudi 7 avril 2022. Les enfants habillés en chemise jaune et pantalon marron faisaient des démonstrations de danses, chants, sketches, productions vidéos à partir d’une tablette…Reste que les attentes sont encore loin d’être comblées.
A cet effet, Marcelin Traoré lance un appel aux autorités pour aider ces enfants à retrouver une vie normale. «On invite bien souvent les autorités à participer à nos activités, mais elles ne viennent pas. Ne parlons pas de contribution financière ou matérielle. Or, nous estimons que nous les aidons dans leur tâche comme ça, car c’est une obligation pour tout Etat de prendre soin de tous ses fils. 3 000 FCFA pour une prise en charge médicale et une formation, c’est un cadeau »,a-t-il regretté.
Il y a de la difficulté en toute entreprise, témoigne Mme Diarra Dama Sidibé, encadreur en danse à Jigiya so de Kati. « On a plusieurs difficultés ici dans le centre, car nos moyens sont modestes.On a besoin des personnes de bonne volonté.L’encadrement au début est très difficile mais il faut s’adapter. Pour cela, il faut avoir l’affection des enfants et être patient avec eux. Il faut aussi parler avec les parents pour les sensibiliser sur l’état de leurs enfants ».
Pour la représentante du projet Voice, Mme Diarra Korotoum Dacko, le centre honore ses engagements : la prestation de ce trimestre en est la preuve. Mais, il reste beaucoup à faire pour plus d’amélioration afin que ces enfants démunis bénéficient des mêmes droits que les autres enfants. De nombreux parents apprécient le service du centre qui a été un espoir pour eux et leurs enfants.
Selon Mme Diarra Jeanne Diarra, mère adoptive de Kamissa, une des malades, Jigiya so a redonné du sens à la vie de son enfant, car Kamissa sait tout faire aujourd’hui en matière de travaux domestiques.
Un nouveau Mali ne peut se faire sans une bonne santé pour tous ses enfants, donc les autorités de la Transition, plus particulièrement Colonel Goita, sont invitées à faire un clin d’œil à ce centre qui a déjà posé les premiers jalons.
Boubacar Idriss Diarra