Depuis dimanche dernier, la connexion devient de plus en plus un problème pour les internautes maliens. Les réseaux sociaux semblent être censurés par les autorités maliennes pour des fins non justifiées. Cela constitue une violation grave de la liberté d’expression.
Cela fait maintenant près d’une semaine que les Maliens sont dans un besoin constant de communication via les réseaux sociaux. Mais, hélas, ces canaux de communication se trouvent être la proie à des mains invisibles ne voulant pas respecter la liberté d’expression des autres. Au Mali, cette censure vient confirmer que les autorités ne songent qu’à leurs propres intérêts. Cette année, nous savons que toute la campagne s’est passée via les réseaux sociaux. Tous les candidats s’étaient pratiquement créé des comptes afin de rester au plus près des internautes, voire de la jeunesse qui constitue la population active majoritaire. Pendant cette période, on assistait à toutes les formes de mauvaises pratiques. Des profils au nom de certains candidats faisaient véhiculer des fake news sur d’autres dans le seul but de les décrédibiliser. Les réseaux sociaux étaient simplement devenus le champ de bataille entre les mains des candidats à la présidentielle.
Mais depuis le scrutin du dimanche dernier, ces moyens de communication restent inaccessibles. La seule raison qu’on avance est que des internautes faisaient véhiculer des informations fausses en ce qui concerne la tendance des résultats, une sorte de résultats provisoires était constamment véhiculée. Chaque candidat ou chaque militant de parti politique faisait prévaloir une prétendue victoire.
Les autorités maliennes doivent comprendre que ce n’est pas avec la mauvaise foi qu’elles vont réglementer les réseaux sociaux. S’ils devaient l’être, c’était en période de la campagne présidentielle. Cette réglementation ne doit pas consister à une privation des internautes de ce droit inaliénable de communiquer. Pour mieux règlementer ce secteur, il faudrait juste trouver les moyens de sanctionner les auteurs de pratiques néfastes pour la stabilité nationale sur ces réseaux.
En effet, tout internaute surpris en train de divulguer des informations injustifiées ou portant atteinte à l’intégrité d’une personne doit juste répondre de ses actes. Cette mesure pourrait permettre de mieux réglementer ces canaux de communication qui débordent. Mais il serait incompréhensible que la connexion soit, en ce 21e siècle, un luxe pour les Maliens.
Fousseni TOGOLA