Au-delà de son caractère festif cette célébration fut un moment de communion, de retrouvaille et de rappel historique. Les Diawara Mogoti et leurs alliés avaient fait massivement le déplacement pour donner à la fête tout son éclat. Les guesserés et les Kamissoko, tous deux alliés des Diawara Mogoti de très longues dates y étaient présents. D’abord les guesserés ont à travers des récitals retracés une partie de l’histoire des Diawara, depuis l’époque de l’ancêtre Damanguilé. La modération des débats était assurée par Cheickna Deteba Kamissoko ancien ministre du Mali. Selon une tradition bien établie les Diawara, n’entreprennent rien sans y associer les Kamissoko.
L’ancêtre des Diawara Damanguilé fut un grand chasseur, un guerrier intrépide et un homme intègre. « De tout les chansons du terroir celles dédiées à Daman n’a subi aucun piratage car elle n’est pas chantée a n’importe qu’elle circonstance ni n’importe où » nous confie les Guesserés. En faite les Diawara se caractérisent par le fait que leur peuple est l’un de ceux qui ont su mieux conserver leur unité et leurs coutumes malgré leurs dissensions internes. Ils sont reconnaissables par leur air de fierté indocile à se laisser marcher sur les pieds et solidement attachés à leur famille et à la religion musulmane.
Selon Youssouf Diawara, les Diawara doivent être connus de par leurs comportements et leurs caractères basés sur l’honnêteté, l’intégrité, le don de soi, et surtout le respect des ainés. «Chez nous les Diawara, les anciens détiennent toujours le pouvoir, aussi un Diawara doit savoir monté à cheval » dira t-il.
Qui est Samba Ibrahima Diawara
Petit fils de Damanguilé de par son père Ibrahima qui est lui aussi descendant de Mogoti un des enfants de Damanguilé. Son père Ibrahim s’est immigré au Sénégal Saint Louis et durant son séjour il se maria avec Dabi Yana Sidibé et de cette union naitra Samba Ibrahima Diawara en 1846. Ce grand commis de l’administration coloniale fut aussi un véritable concepteur des idéaux de développement local et de la dynamisation des valeurs historiques du continent noir en témoigne son amitié avec Almamy Samory Touré. Il commença sa vie professionnelle comme gardien au bureau du gouverneur en 1864. De 1866 à 1867, il est affecté à l’imprimerie du gouvernement. Au cours de sa vie professionnelle, qui a duré 32ans, il fut interprète, commandant de cercle, enseignant. Il a servi à Bamako, Niagassola, Kita, Siguiri, Kankan, Bissandougou Kérouwané Kayes Tombouctou Kita etc. à la grande satisfaction de ses supérieurs et sans anicroche avec les indigènes avec qui, il su garder une très bonne relation. Malgré ces différentes fonctions au sein de l’administration coloniale Samba resta très rattacher aux valeurs ancestrales et mais aussi à la religion musulmane qu’il conseilla d’ailleurs à ses descendants souvent au grand dame du colonisateur.
Moment de communion et des retrouvailles, cette célébration des 100 ans du décès de cette illustre personnalité donna aussi l’occasion à ses descendants de formuler des vœux pieux pour le repos de son âmes et au là de sa personne pour le repos de l’âme de tous les disparus musulmans et cela à travers des bénédictions, des prières et la lecture du Saint Coran.
Rappelons que Samba Ibrahima Diawara a au cours de son existence fondé un grand clan de 37 enfants repartis entre le Mali et Sénégal (24 garçons et 13 filles).
Dans son allocution de remerciement le chef de clan des Diawara Fodé Mouhamed Diawara a salué tous les alliés et amis qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour la réussite de cette célébration. Il a formulé des vœux de paix, de bonheur pour tous et à travers eux pour le Mali tout entier. Vivement d’autres célébrations.
Mamary Fofana
Merci à vous pour cet article sur la Célébration du centenaire du décès de Samba Ibrahima Diawara.
http://www.avis-de-deces.com/temoignages
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