Dans le cadre des festivités de la journée internationale de la femme, l’Agence de communication Aïssadem en collaboration avec le Groupe de Recherche Action Droit de l’Enfant Mali (GRADEM) a organisé une cérémonie à la faveur des aide-ménagères. C’était dans la soirée du vendredi 8 mars, à la place du cinquantenaire. L’évènement a enregistré la présence du coordinateur de GRADEM, Antoine Aplogan, de la directrice d’Aïssadem, Mme Dembélé Fatoumata Diakité, du représentant de parlement des enfants, Mikaël Compaoré, du représentant du maire de la commune III, Mamadou Kouyaté.
« L’exploitation des aide-ménagères est un frein à l’autonomisation de la femme » tel était le thème de cette soirée.
L’occasion fut opportune pour la porte-parole des aides ménagère d’émettre un cri de cœur à l’égard des autorités maliennes. « Ce jour nous avons un seul cri de cœur pour l’Assemblée Nationale, le Gouvernement et pour toutes les institutions du Mali. Nous leur demandons de transmettre notre message au président de la République à faire de sorte que le travail des aide-ménagères soit reconnu par notre pays dans sa forme sociale, éducative et économique » a-t-elle déclaré.
Selon elle, les aides ménagères communément appelées ‘’bonnes’’ ont besoin de travail pour aider leurs familles et d’ouvrir des perspectives heureuses, tout comme leurs familles d’accueil en ont besoin. Cependant, dit-elle, il faut un cadre adapté, spécifique au travail des aide-ménagères pour la protection et sans violence. « Chaque apport est à valoriser cette relation de travail, nous avons des idées, il y’a des structures qui nous forment sur nos droits, nos devoirs et également sur ceux de l’employeur » a-t-elle révélé.
A sa suite, le représentant du parlement des enfants dira que la situation des aide-ménagères relève typiquement du secteur informel non structuré. Cette situation, poursuit-il, est en pleine expansion dans le pays, occasionné par une conjonction de facteurs dont l’exode rural des jeunes filles. Ce qui nécessite, à l’en croire, la division sociale du travail, la professionnalisation des emplois chez les filles particulièrement et surtout l’adoption des textes et lois nationales à cette catégorie de travail. « Au Mali la plupart des aide-ménagères n’ont pas de jour de repos, leur temps de travail n’est pas limité et le contenu de leur travail n’est pas défini » a-t-il déploré.
Pour sa part, la directrice de l’Agence de communication Aïssadem, a soutenu que l’amélioration des conditions de vie des travailleuses domestiques doit figurer parmi les priorités les plus urgentes du Mali.
« Que devons-nous faire pour empêcher les jeunes filles aide-ménagères d’être les victimes collatérales de certaines pratiques dans le temps qui ont servi à la survie d’une communauté, qui leur font perdre leur innocence aujourd’hui ? » s’interroge-t-elle.
Selon elle, il est impératif de réexaminer les démarches en matière d’information et de connaissance de l’environnement des travailleuses. Il sied aussi, dit-elle, de renforcer les efforts avec l’exécutif afin de contribuer à l’application totale des lois et dispositions adoptées.
A noter que cette cérémonie a été marquée par plusieurs prestations d’artistes et de sketch sur la situation des aide-ménagères.
Par Fatoumata Coulibaly