Célébration de la Journée internationale des langues maternelles : Siby à l’honneur

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C’est par des discours en français que le Mali, à l’image de la communauté internationale, a célébré le 21 février 2014,à SIby, la Journée internationale des langues maternelles.

 

 

Cette journée est l’occasion pour chaque pays d’évaluer son parcours en matière de promotion des langues maternelles. C’est pourquoi, pour marquer cette journée, les différentes interventions auraient dû être faites en langues nationales, pour soutenir les efforts en cours.

 

 

 

Pour cette édition 2014, le ministère de l’Education nationale et de la promotion des langues a décidé de mettre à l’honneur la Commune de Siby, terre de Kamadjan Koulou, au Mandé, haut lieu de la tradition orale. Notre pays a célébré la journée sur le thème «Investissement dans nos langues maternelles: facteur de développement endogène durable».

 

 

Plusieurs ministres avaient fait le déplacement. Il s’agit du ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, du ministre de l’Enseignement supérieur et  de la recherche scientifique, Moustapha Dicko et de leurs homologues de la Promotion de la femme, de la famille et de l’enfant, Mme Sangaré Oumou Bah et de la Fonction publique, Bocar Moussa Diarra.

 

 

La journée a également été marquée par des visites, d’abord dans une école qui applique les nouveaux curricula, et où les visiteurs ont assisté à un cours de géométrie en langue nationale et  au Centre d’alphabétisation non fonctionnelle de Siby.

 

 

 

Pour le ministre de l’Education nationale, le Mali, fidèle à ses engagements politiques et convaincu du rôle cardinal de la langue maternelle dans le processus de développement a adopté un aménagement linguistique global et intégrateur. C’est dans ce cadre que la loi n°96-049 a conféré le statut de «langue nationale» à 13 d’entre elles. Il s’agit du Bamanankan, du Bomu, du Bozo, du Dogoso, du Hasanya, du Fulfulde, du Mamara (minianka), du Maninkakan, du Soninke, du Songay, du Syenara (senoufo), du Tamasheq et du Xasongaxaruyo (Khassonke).

 

 

 

Selon elle, l’objectif recherché par la valorisation des langues maternelles est de permettre à celles-ci de contribuer vigoureusement à la lutte contre l’analphabétisme ou l’illettrisme, qui sapent tous les efforts de développement déployés par les plus hautes autorités à travers différents plans et programmes de développement. Pour la ministre, en choisissant ce thème, iI s’agit d’accroitre la part des ressources financières de l’Etat pour permettre aux langues maternelles de jouer pleinement leur mission stratégique de développement.

 

 

 

II s’agit aussi, a-t-elle ajouté, pour les Collectivités Territoriales, les entreprises privées et la société civile, d’investir dans les langues maternelles en vue d’un développement général, harmonieux et endogène du pays. Elle est convaincue qu’aujourd’hui, dans tous les secteurs de la vie publique, on a besoin des langues maternelles pour se développer convenablement et de façon participative et responsable.

 

 

«Qu’il s’agisse de l’éducation nationale, de la promotion de l’enfant, de la femme et de la famille, de la santé publique, de l’assainissement, des transports en commun, du Code de la route, du développement rural, de la recherche scientifique, de la décentralisation, de la justice, pour ne citer que ceux-ci, les différents acteurs de ces domaines ne sauraient, au jour d’aujourd’hui, se passer de l’utilisation des langues maternelles», a-t-elle déclaré.

 

 

 

De son côté, la Directrice de l’Académie malienne des langues nationales, Mme Coulibaly Mariam Koné, a indiqué que plusieurs autres raisons soutiennent le choix de ce thème. En effet, elle a expliqué que la langue maternelle est un moyen d’intégration sociale et d’instauration de la paix. «Partagez la même langue ou les langues d’un même terroir; vous partagerez les mêmes cultures. Et partageant les mêmes cultures, vous cultiverez, sans doute, tout l’humain: l’amour de l’autre, le respect mutuel, la solidarité et la tolérance», a-t-elle précisé.

 

 

Avant de poursuivre que la langue maternelle est aussi un instrument de développement social et économique, en invitant tout le monde à traduire tous les outils de développement et à tenir les colloques, les conférences, les débats, dans les langues locales. Pour Mme la Directrice, la langue nationale est également un puissant facteur d’unité nationale. «Comme pour la Tour de Babel, ceux qui parlent la même langue ou ceux qui parlent les langues du même milieu appartiennent a la même nation. Forcément, ils bâtiront un destin commun», a-t-elle conclu.

 

 

Youssouf Diallo

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