Célébration de la journée internationale de la femme :Les femmes maliennes à la recherche de travail décent

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C’est de la femme que jaillit la lumière, oui, les femmes l’ont démontré cent ans après l’incendie survenue dans une usine de New-York au cours duquel 147 femmes ont perdu la vie, voilà que les femmes du monde entier  célèbrent cet évènement en consacrant le 8 mars, journée internationale de la femme. Le Mali, avec le thème " promotion d’un accès égalitaire pour les femmes au plein emploi et à un travail décent "  a été fêté hier sur l’avenue du Mali en présence du président de la République, Amadou Toumani Touré, sa 17e édition au niveau national.

Etaient présents auprès du président de la République, le Premier ministre, chef du gouvernement et son staff au grand complet. La journée internationale de la femme constitue un tournant décisif pour le mouvement social mondial des femmes, car elle donne toujours l’occasion à toutes les femmes sans distinction de couleur, de race, de croyance religieuse ou d’appartenance  politique, de communier  dans un élan  de solidarité agissante. Ainsi, le 8 mars consiste à faire le bilan  de la situation des femmes dans les différentes sociétés en leur offrant  l’opportunité de revendiquer leurs droits civils et politiques et de fêter leurs réussites dans la joie et dans l’allégresse dans une communion de cœur et d’esprit.

Pour le ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Maïga Sina Damba, la thématique choisie interpelle tout le monde, car dit-elle " pour créer un Mali prospère et développé, il importe de promouvoir de façon égalitaire l’accès  des femmes à un emploi productif  tout en leur assurant protection et sécurité dans le travail". Selon elle, l’éducation est l’un des principaux moteurs de la croissance économique et du changement social et sa contribution à la réalisation de l’égalité des sexes sont reconnue.

 Il apparait donc clairement que  l’accès au plein emploi et à un travail décent est fortement lié au niveau de l’éducation des hommes et des femmes et à leur formation professionnelle. Dans les pays en voie de développement, 1/3 des femmes de 15 à 24 ans sont sans emploi contre 1/5 des hommes de la même tranche d’âge. 

Ainsi, le ministre a démontré qu’au Mali, les femmes constituent plus de la moitié de la population (51,2%) elles représentent 32,7% de la population active. Le rôle d’épouse et de mère leur confère un statut social et leur donne la charge morale de gardienne des us et coutumes. Analphabète dans leur grande majorité, les femmes maliennes sont pourtant présentes dans tous les domaines d’activités de la vie. Ainsi, les études ont montré que 88% des femmes actives travaillent dans trois secteurs clés qui sont l’agriculture, le commerce et les activités la fabrication et de transformation. Parmi les femmes travaillant dans ces trois branches d’activités, 70% ont une rémunération inférieure au revenu minimum officiel contre 30% pour les hommes.

Cette inégalité est plus prononcée  dans la fonction  publique où plus de 70% des effectifs sont des hommes contre environ 26%  de femmes. Sur l’ensemble des emplois déclarés en 2006, seulement 7,2% étaient occupés par les femmes. Selon l’ANPE en 2006, 17,72% seulement des femmes étaient demandeuses d’emploi.

En 2009, la fonction publique malienne enregistrait pour toutes catégories  confondues une proportion de trois hommes pour une femme. Le même déséquilibre  était constaté parmi les contractuels  de l’Etat et dans le secteur  privé. La majorité des femmes du secteur public sont des catégories B et C.

Sur 703 maires au Mali, 8 sont des femmes et 3 des 205 sous-préfets sont des femmes et le pays compte 8 ambassadeures. Selon l’OIT, tous les travailleurs ont droit à un travail décent qu’il s’agisse de ceux qui travaillent dans l’économie structurée, des travailleurs indépendants occasionnels ou dans l’économie non structurée où l’on retrouve les femmes en très grande majorité. La non discrimination et la promotion de l’égalité sont des principes fondamentaux de cette organisation dont l’un des objectifs est de promouvoir un travail décent et productif  dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine.

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, lui, s’est exprimé dans une atmosphère conviviale en s’adressant aux  femmes avec des mots  de fierté, de soutien. Il estime qu’en cent ans, les femmes malgré les conquêtes, les engagements, n’ont rien eu par rapport à ce qu’elles ont donné. "Jusqu’aujourd’hui, il y a quelques difficultés, les mentalités ont besoin d’être corrigé ainsi que quelques comportements surtout masculins qu’il faut actualiser ". Pour ses sœurs, il dira que la lutte est encore longue, les revendications restent nombreuses mais la volonté politique  pour ce qui concerne le cas du Mali est constant.  Pour rendre hommage, au chef de l’Etat, les étudiants de la presse universitaire à la Fast,  ont adressé un poème à ATT pour toutes les actions entreprises en faveur de ses amis et des femmes. S’en est suivi un défilé des femmes avec des banderoles et le document de plaidoyer a été remis au président des mains de la représentante de la Cafo, Mme Diallo Nana Aïcha Cissé. ATT s’est réjoui de cet honneur fait à sa personne. L’ensemble instrumental et le groupe Niogolon étaient de la fête pour chanter et donner des leçons de morale sur le travail décent des femmes.  La visite des stands des femmes par ATT a mis fin à la cérémonie de la 17e édition.

Fatoumata Mah Thiam KONE

 

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