Dans le cadre de la Fête du Trône au Maroc, célébrée le 30 juillet de chaque année, commémorant l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Trône, l’Association malienne d’amitié Mali-Maroc (Amama) a organisé le samedi 29 juillet 2023, une série d’activités dont une lecture du Saint Coran, une manifestation folklorique et une conférence-débat à l’hôtel Olympe de Bamako. L’objectif est de consolider les relations entre les deux pays frères et amis.
La conférence débat a enregistré la présence de plusieurs personnalités, notamment le représentant de l’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, du 1er vice-président du Conseil national de transition, Assarig Ag Imbarcawane, du président de l’Amama, Moussa Diarra, et de nombreux membres de l’Association.
La série d’activités a commencé par une lecture du Saint Coran pour nos deux pays le matin, au siège de l’Association, suivie d’une manifestation folklorique avec le Ballet national devant le siège de l’Amama. L’activité phare en marge de cette commémoration était la conférence débat pour magnifier l’excellence des relations séculaires entre nos deux Etats. Selon les conférenciers, les relations entre le Mali et le Maroc remontent depuis bien avant l’indépendance du Mali. “Depuis le XIXe, le commerce transsaharien se faisait entre Tombouctou et Marrakech par des caravaniers à dos de chameau (un panneau d’indication à la sortie de Marrakech existe encore avec l’inscription Tombouctou à 52 jours à dos de chameau). Ce commerce florissant faisait remonter du Soudan (le futur Mali) du sel gemme vers le Nord, pour redescendre du Nord vers le Soudan au sud, des produits manufacturés”, a retracé les organisateurs. A les en croire, ce commerce très fructueux pendant des siècles a produit, entre autres effets, un brassage des populations du Nord et du Sud, avec la création de liens de sang ; des échanges culturels (modes de vie, habitudes culinaires, port vestimentaire, croyance religieuses). “Au moment des luttes d’indépendance africaine au XXe siècle, il y avait une identité de vue entre feu le président Modibo Kéïta et feu Sa Majesté Mohammed V dont l’amitié personnelle est légendaire. Ils appartenaient au même groupe politique dit Groupe de Casablanca. Ils ont créé ensemble l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et le président Modibo Kéita a pris l’initiative d’une médiation pour mettre fin à la guerre des six jours entre le Maroc et l’Algérie”, a rappelé l’un des initiateurs. Des débats, il est ressorti que les relations entre le Mali et le Maroc ont connu un moment de turbulences pour divers causes de 1963 à 2013, soit 50 ans.
La réaffirmation de cette volonté s’est effectuée par une visite d’Etat de Sa Majesté Mohammed VI cinq mois seulement après, en février 2014. Au cours de laquelle, il a signé 17 conventions avec le Mali. “Ces conventions prévoient toutes des investissements en faveur du renforcement de la coopération bilatérale, permettant de renforcer davantage le rapprochement les deux peuples frères. Il s’agit, entre autres, de l’accord relatif à l’encouragement et à la protection réciproque des investissements, la convention sur la non double imposition et de lutte contre l’évasion fiscale, l’accord de coopération dans le domaine de l’élevage, l’accord relatif aux services aériens et le protocole de coopération industrielle”, a indiqué Moussa Diarra, président de l’Amama.
Notons que la solidarité marocaine envers le Mali se manifeste à chaque fois que le besoin se fait sentir. A titre d’illustration, on peut citer, entre autres, les dons de vivres, de médicaments, d’une clinique périnatale et d’un centre de formation hôtelière et touristique au Mali, la formation de 500 imams maliens en 2015, prolongée avec 300 autres en 2023 et la prise en charge des frais de pèlerinage d’un certain nombre de pèlerins maliens de façon pérenne.
Kassoum Théra et Marie Dembélé