Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré la Journée internationale des femmes rurales 2023 le 15 octobre dernier. Cette célébration nous a rappelé une brillante contribution faite par une éminence grise il y a quelques années. Il s’agit d’une tribune publiée par M. Moussa Kané, un éminent «social entrepreneur», mettant en relief les voies et moyens à explorer pour une meilleure autonomisation de la femme rurale au Mali.
Instituée par la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 2007, la Journée internationale des femmes rurales est officiellement célébrée le 15 octobre depuis 15 ans. Connue au départ (2008) sous le nom de «Journée internationale des paysannes», cette journée a été instituée pour rappeler le rôle fondamental que jouent les femmes et les filles des zones rurales dans l’organisation des sociabilités à échelle locale et dans les systèmes alimentaires à échelle mondiale.
On n’a pas besoin d’études spécifiques pour comprendre qu’améliorer la vie des femmes rurales est essentiel pour lutter contre la pauvreté et la faim. Tout comme il est de notoriété publique que donner aux femmes les mêmes opportunités qu’aux hommes pourrait augmenter la production agricole de 2,5 à 4 % dans les régions les plus pauvres et le nombre de personnes sous-alimentées pourrait être réduit de 12 à 17 %.
Cette journée offre aussi à de nombreux intellectuels l’opportunité de prendre leurs plumes afin de coucher sur papier leur vision de l’émancipation et de l’autonomisation de la Femme. C’est le cas de M. Moussa Kané, un éminent «social entrepreneur», qui avait publié en 2015 une tribune proposant des solutions intéressantes à l’intégration de la Femme dans le processus de développement de nos Etats.
«L’objectif principal (de la tribune) est le développement des chaînes de valeur dans le cadre du renforcement de la résilience des populations rurales en matière de développement économique et social», avait-il précisé. Pour cet expert, «l’autonomisation économique des femmes est une condition indispensable à l’instauration d’un développement durable». Il avait reconnu avoir noté avec «satisfaction, les efforts louables déployés par la communauté internationale pour la promotion de la femme dans la société». N’empêche qu’il avait formulé ses propres recommandations pour l’atteinte des objectifs en la matière.
Le «social entrepreneur» avait ainsi recommandé l’insertion effective de la Femme dans les projets de développement ; la prise en compte de son action en milieu rural comme facteur de développement et dans la gestion des écosystèmes naturels ; la promotion au niveau intérieur de nos pays des femmes opératrices économiques, y compris les coopératives gérées par les Centres communaux de développement intégré agricole (CDIA) ou Centres de prestation de services intégrés pour développer les rapports entre les femmes rurales productrices et des réseaux transformateurs par le biais de contrats de cultures, de commercialisation et de transformation…
Sa recommandation avait aussi porté sur le renforcement des actions en faveur de la Femme au niveau de la commercialisation des produits agricoles et la mise en place des réseaux nationaux et internationaux des marchés de gros ; le développement des infrastructures afférentes à l’eau et à l’électricité ainsi que les pistes rurales ; la large diffusion des procédés de transformation mis au point par nos instituts de recherche technologiques et les informations relatives à la promotion industrielle et à la protection sociale…
Comme on peut aisément le constater, ces recommandations sont en fait la charpente d’une dynamique politique d’émancipation et d’automatisation de la Femme qui devient ainsi une vraie actrice du développement socioéconomique !
Hamady Tamba