Célébration du 8 mars : Le Mouvement des femmes du Parti SADI porte le nom de Awa Keïta, la première femme député du Mali

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La cérémonie de baptême du Mouvement des femmes du Parti SADI a eu lieu le 8 mars devant le siège du parti à Djélibougou. C’était à l’occasion de la Journée internationale des femmes. La cérémonie s’est déroulée en présence des femmes venues des six communes du district de Bamako, des responsables du bureau politique du Parti SADI.

Le président du parti, Dr Oumar Mariko, a planté le décor de la cérémonie. Selon lui,  la cérémonie de baptême du Mouvement des femmes du Parti SADI au nom de Awa keïta est la concrétisation d’une des résolutions du congrès de 2014, organisé à Sikasso. L’élu de Kolondiéba dira que cette façon pour son parti de célébrer le 8 mars est de se démarquer des cérémonies folkloriques au cours desquelles les revendications des femmes sont reléguées au second plan. Il soutient que la célébration ne doit pas être l’affaire des seules organisations des femmes et du gouvernement.

A la suite du Dr Mariko, le professeur Boubacar Fofana, a présenté sa communication portant sur la vie de Awa Keïta, née à Bamako en 1912. On retient de son exposé trois grandes parties : Awa Keïta, sage femme ; Awa Keïta, syndicaliste ; Awa Keïta, femme politique. Sur chacune de ces parties de la vie de la première femme député du Mali, le conférencier dira qu’elle a tracé la voie pour l’épanouissement des femmes. Il a invité les femmes à s’inspirer de la lutte de Awa Keïta pour mener leur combat dans le respect de nos traditions.

Quant au Pr Rokia Sanogo, secrétaire générale du Parti SADI,  elle dira que la Journée internationale des femmes est une occasion pour son parti d’apporter son soutien à toutes les femmes victimes de violences multiformes et des intégrismes, conséquences des politiques néolibérales, impérialistes à travers le monde, particulièrement au Mali, en Palestine, en Syrie, en Libye et ailleurs.  Ce soutien, selon elle, ira en direction de toutes les femmes en lutte pour de meilleures conditions socioéconomiques : santé en général, santé sexuelle et reproductive, travail, terre, logement, doit économique et politique.

Le Pr Sanogo poursuit que son parti se bat pour les droits humains des femmes, pour la démocratie et l’équité, pour l’égalité des chances pour les femmes et les hommes. Avant de déclarer que son parti dénonce l’instrumentalisation des femmes à tous les niveaux.

En refusant des pratiques d’instrumentalisation et d’utilisation folklorique des femmes à différents niveaux, elle a déclaré que le Parti SADI mène une politique volontariste de promotion, de valorisation et des actions en faveur de l’autonomisation réelle des femmes. Ce qui fera dire à la secrétaire générale que les femmes sont très actives au sein de son parti. Elle révélera que leur positionnement sur les listes est une récompense de leur contribution à la  vie du parti et de la société.

Mais aussi, le Pr Rokia Sanogo a rappelé que pour une meilleure implication des femmes dans les instances du parti, le 3ème congrès du parti a pris la décision politique de renforcer la participation des femmes au sein du Comité central, instance de décision entre deux congrès. Avec cette nouvelle donne, le comité central doit comprendre 60 femmes sur un total de 133 membres.

Selon elle, le Mouvement des femmes Awa Keïta permettra une meilleure mobilisation pour combattre la misère, pour améliorer les conditions de vie, pour l’éducation des enfants, pour la santé et pour leur famille et pour la société. Elle ajoutera qu’il renforcera les luttes du Parti SADI pour l’accès des femmes à la terre, aux instruments de travail et à l’électrification rurale.

Y.S

 

 

 

Dr Oumar Mariko se prononce sur le sens du 8 mars

«Nous avons organisé cette manifestation pour que les femmes puissent s’inspirer du combat pour qu’on sorte carrément des célébrations folkloriques intempestives et sans contenu du 8 mars. Le 8 mars doit marquer les femmes dans le sens de la satisfaction de leurs revendications. Nous devons dire qu’à partir du 8 mars, les femmes doivent comprendre que nous devons nous battre pour que s’arrête les femmes porteuses éternelles d’eau, les femmes éternelles porteuses de bois, pour que les femmes qui ont des difficultés à l’accouchement que cela s’arrête.

Nous voulons que les femmes soient instruites et qu’elles puissent avoir accès au travail qu’elles aient le travail et le travail pour toutes les femmes.  C’est ce combat que nous menons. Ce sont ces revendications qui doivent être la trame du combat des femmes de façon générale et non des danses folkloriques, des chants et des cubes maggi  lors des élections.

Il faut revenir à la noblesse du combat du 8 mars qui doit faire une femme, des femmes combattantes et battantes pour un nouveau Mali, où les femmes ne seront plus, comme je l’ai dit, les éternelles porteuses d’eau et de bois qui courent derrière les politiciens pour avoir ceci ou cela et pour être après sacrifiées sur l’autel des victoires politiciennes. Nous ne voulons pas de cela.

Les femmes se sont toujours battues. Elles se sont battues en mars 1991 avec les hommes et les étudiants. Elles se sont battues en 1980. Les femmes ont besoin que leurs revendications soient portées et qu’elles soient plus considérées dans la société que d’être là le 8 mars des danses, des chansons et des pagnes.

Le Parti SADI a décidé de casser la baraque comme on le dit et de donner une autre orientation au 8 mars.»

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