Dans la mouvance de la journée internationale de la femme, le Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires du Mali a donné le ton en organisant une conférence-débats sur le rôle des femmes dans la lutte contre le changement climatique. C’était le lundi à l’Hôtel Azalaï Salam de Bamako. La cérémonie d’ouverture de la conférence était présidée par le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Developpement Durable, Mme Keïta Aïda M’Bo, en présence du Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, de la Présidente du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires du Mali, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, ancien Premier ministre. La rencontre qui se veut un cadre de renforcement de capacités, d’échanges et de partage d’expériences a enregistré la participation effective de plusieurs leaders d’associations et d’organisations féminines.
En initiant cette activité, les femmes ministres et parlementaires du Mali entendent s’engager pour l’autonomisation des femmes, à lutter contre le réchauffement climatique tout en soutenant l’accord de Paris. Pour ce faire, elles décident de rester mobilisées pour l’accès de tous à l’éducation, à la santé, à l’eau et à l’énergie.
A l’entame de son allocution de bienvenue de bienvenue, la présidente du RFAMPM, Cissé Kaïdama Sidibé a remercié les membres du gouvernement qui ont rehaussé cette cérémonie symbolique par leur présence. Selon elle, le Mali ne sera pas en marge de cette journée dédiée aux femmes, à la reconnaissance de leur rôle dans le processus de développement et de changement qualitatif pour les communautés économiques. A ses dires, la présente rencontre a pour but de faire participer les femmes leaders au débat international sur l’environnement et particulièrement sur les changements climatiques et leur impact sur la vie et les activités économiques sociales et culturelles des femmes. Mme Cissé Mariam Kaïdama Dans un pays lourdement affecté par les changements climatiques, le réseau des femmes ministres et parlementaires du Mali estiment les femmes doivent être informées et outillées pour jouer pleinement leur rôle dans la résilience du changement climatique, a soutenu l’ancien premier ministre. A l’entendre ce débat doit être étendu dans le temps et dans l’espace.
Le Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Sangaré Oumou Ba, s’est réjouit du caractère scientifique du thème de la conférence. Car, ajoute-t-elle, les filles sont de moins en moins intéressées par les filières scientifiques.
Le Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Developpement Durable, Mme Keïta Aïda M’Bo dira que le changement climatique touche tout ce qui concerne aussi la biodiversité. A en croire le ministre M’Bo, lutter contre le changement climatique, c’est participer au développement du pays. Au ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Developpement Durable de faire savoir que la solution au niveau rural réside dans la création et l’accompagnement des projets structurants.
Pour brosser le thème de la conférence, deux éminents négociateurs du changement climatique ont été invités, à savoir Birama Diarra et Dr Lassina Coulibaly.
La communication du Dr Lassina Coulibaly a essentiellement porté sur l’accord de Paris qui a adopté la mise à disposition de 100 milliards de dollars aux pays en voie de développement pour faire face au défi climatique.
Le co-conférencier Birama Diarra, a défini le changement climatique comme une augmentation ou une diminution prolongée des paramètres climatiques notamment en température, en pluie, le vent etc…et de leur fréquence. Il a signalé que les impacts du réchauffement climatique ont pour noms, la sécheresse, la désertification, la réduction des saisons de pluies, l’érosion hydrique et écologienne, l’ensablement des cours d’eau, la prolifération des maladies climato-sensibles, la migration des populations, la perte de pâturage, les conflits sociaux. Parlant du cas du Mali, M. Diarra a rappelé qu’on assiste à l’augmentation de 0,7°C et une diminution de pluies de 20%, entrainant des pertes en vie humaine pendant la période de chaleur, la baisse du rendement agricole. Sur ce volet, il précise que le désert avance de 7km par an. Il a déclaré que tout développement socio-économique ne prenant pas en compte les changements climatiques est voué à l’échec. Pour finir, il dira qu’il faut profiter des opportunités de financement pour résorber le chômage des jeunes diplômés et mettre en place un fonds spécial climat femme.
Jean Goïta