Ce que la France doit savoir : Les Africains ne sont pas dupes

La crise qui secoue le Mali septentrional à ses ramifications dans la période coloniale. Depuis la conquête de l’Algérie en 1830, la France consciente de l’enjeu que représente le Sahara en terme géostratégique et de richesse minière a décidé de faire du nomansland une entité à part mais en vain. Comme elle l’a fait pour d’autres territoires.

L’idée de la création d’un territoire outre-mer au Sahara n’a cessé de hanter l’hexagone. Le Mali a été la première victime de cette folle entreprise. Tout commence quand le premier baril de pétrole surgit des installations de Hassid Mess aoud et d’Edjelet en Algérie. La France conformément à un plan secret décide de créer l’organisation des Etats riverains du Sahara. Elle va jusqu’à préconiser la création d’un territoire d’outre mer dans cette partie du monde. Cependant très vite, son plan machiavélique a été découvert et déjoué. Mais, elle ne s’avoue pas pour autant vaincue. Suite à une autre requête de certains cadres touaregs, elle tente encore l’aventure mais en vain. C’est dans ce contexte qu’éclata en 1963 la 1^ère rébellion touarègue. Les Autorités d’alors ont étouffé la révolte dans l’œuf. Les meneurs, dont un certain « Alladeni », ont été arrêtés et mis en prison sans ménagement. Un geste historique qui était peut-être la réponse en son temps, mais qu’il faille passer en revue avec le recul pour faciliter la réconciliation.

Les Français par perfidie disaient aux jeunes indigènes que vos ancêtres sont les Gaulois, et aux Algériens, ils disaient que ce territoire est le prolongement naturel de la France. Mieux, tous les peuples qui avaient une certaine fierté comme le peuple Malien ont été sanctionnés. Le Mali a été privé de débouchée maritime. En outre, au moment où, le monde se multipolarisait à travers la création des grands ensembles régionaux, les impérialistes s’affairent à balkaniser le continent. En 1970, certains jeunes français, comme le médecin Bernard Kouchner, fondateur de l’organisme ‘’Médecin sans frontières’’ étaient cités comme des conspirateurs de la guerre de Biafra au Nigéria. Avec l’aide de certains Chefs d’Etat africains, ils ont poussé Emeka Odjikiwu un chef Ibo à prendre les armes contre le gouvernement fédéral du Nigeria pour demander l’indépendance du Biafra. Il a fallu la fermeté du Général Yakubu Gowon pour sauver la fédération. Ce sont les mêmes impérialistes qui étaient à la manœuvre en Ethiopie, qui a fini par être divisé entre la grande Ethiopie et l’Erythrée, qui prit son Indépendance au terme de trente ans de conflit interne. La scission a privé l’Ethiopie de façade maritime. Ensuite ce fut le tour de l’ancien Soudan Anglo-égyptien de se détacher pour former deux Entités indépendantes : le Soudan et le Sud Soudan. Cela n’a fait que compliquer les choses, car depuis l’année dernière le Soudan du Sud est en proie à une terrible guerre civile, au point que des voix s’élèvent pour diviser le nouvel en deux Etats fédérés pour congédier la rivalité entre les présidents Salvakir et son vice président Riek Machar. Car, le malaise va au-delà des hommes. Il met dos à dos les deux principales ethnies qui compose le nouveau pays.

La Grande Jamayiria Arabe Libyenne, qui faisait la fierté du continent est en passe de redevenir un Etat fédéral divisé en trois entités, le Fezzan, la Cyrénaïque et la Tripolitaine. Le syndrome de partition qui n’est pas prêt de s’arrêter va crescendo. Désormais c’est le Mali qui serait dans le viseur des faiseurs du monde. Des Apprentis sorciers à la solde de la France veulent créer un Etat fantôme dit de l’Azawad qui n’est en réalité qu’une petite aire géographique de pâturage blottie entre Tombouctou et Taoudeni.

Au Sénégal le Mouvement des Forces Démocratiques (MFDC), de feu l’Abbé Augustin Diamakoun Senghor n’attend que la partition du Mali pour demander l’indépendance de facto de la Casamance, ce qui confortera le Front pour la Libération de l’Enclave du Cabinda (FLEC), qui veut s’affranchir de la tutelle de Luanda.

Pendant ce temps les puissances Occidentales rêvent de faire du vieux continent une entité unique qui s’étendra bien au-delà de l’Europe. Les Français par souci de ne pas se retrouver sur un petit territoire possèdent le troisième domaine maritime du monde. Car par la ruse ils ont obtenu la Martinique, la Guadeloupe aux Caraïbes, Saint Pierre et Miquelon aux larges du Canada, la Polynésie Française dans le pacifique, la Nouvelle Calédonie et Tahiti toujours dans le pacifique. En Afrique, la France possède l’ile de la Réunion, Mayotte qu’elle a détachée de la grande Comores. D’ailleurs la question Mahoraise a été portée devant le conseil de sécurité de l’ONU entrainant une vive réaction de la France. La Grande Bretagne a dû affronter l’Argentine pour conserver les Malouines. Histoire de dire aux leaders Africains de ne pas céder à cause de quelques intérêts egocentriques mais de voir l’avenir du continent, un continent immensément riche à travers ses ressources naturelles et ses ressources humaines.

Mieux, de dire aux occidentaux de s’occuper du pays Basque, de la Catalogne, de l’Ecosse, de la Corse, du Québec qui aspirent à l’indépendance.

Badou S. Koba

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