Carte biométrique couplée à l’Amo : Le Premier ministre remet en cause le marché

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Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga

Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga est sans doute dans la logique d’annuler le marché relatif à la carte biométrique couplée à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Il a ainsi instruit des ministres concernés pour « initier l’annulation du marché relatif à la carte biométrique couplée à l’AMO ». Il s’agit des ministres de la Sécurité et de la Protection civile, de l’Economie et des Finances, de la Solidarité et de l’Action Humanitaire. Mais, la Primature éprouve une réelle difficulté à accorder les violons avec ses ministres sur ce dossier.

Les raisons du Premier ministre quant à l’annulation de ce marché dont la société Cissé Technologie se prévalait de l’attribution, ont été énumérées dans un document confidentiel qu’il a adressé aux trois ministres, avec injonction que le Chef du gouvernement « attache du prix à l’exécution urgente de la présente instruction ».

Selon nos informations, il ne s’agit pas d’une première instruction du Premier ministre, et apparemment les ministres n’adhèrent pas parfaitement à cette instruction. Ayant pris part de bout en bout au processus d’attribution de ce marché, les ministres ne s’empressent pas naturellement à procéder à cette annulation. Une première instruction invitant les ministres à se concerter sur la question, en vue de lui faire une proposition consensuelle, n’a été suivie d’aucun effet.

Mais le Premier ministre ne semble pas démordre, et ne comprend jusque là pas pourquoi ses ministres trainent les pieds. Réitérant ainsi son instruction, le Chef du gouvernement persiste et signe : « je vous demande de procéder à une concertation urgente pour prendre en compte de nouveaux éléments de réflexion, afin d’aboutir à la décision finale ».

Pourquoi, le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga tient tant à cette annulation ? Selon le Cabinet du Premier ministre, les raisons sont que « le couplage de la care biométrique CEDEAO et la carte AMO pose un réel problème en ce qu’elles ne sont pas régies par les mêmes normes juridiques, l’une relevant d’un décret, l’autre de la loi ». La deuxième raison évoquée est « la prise en compte de la loi n°2017-0022 du 02 juin 2017 déterminant les conditions générales d’exonération, qui conditionne la légalité du marché et donc de l’appel d’offre ». Enfin, la primature invoque « la nécessité de préparer une loi sur le couplage aux fins d’adoption urgente ». Mais, la Primature éprouve des difficultés à accorder les violons avec ses ministres sur ce dossier. Affaire à suivre.

B. Daou

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