Vacances, raisons de santé ou encore affaires commerciales… Elle est devenue l’une des destinations les plus sollicitées aujourd’hui. Rien qu’en 2018, la Thaïlande a accueilli 38 millions de touristes. Cette relance de l’industrie touristique et culturelle contribue aussi à la baisse du taux de chômage à moins d’un 1 % dans le pays.
Chiang Rai, nord de la Thaïlande. Le 23 juin 2018, 12 adolescents joueurs de l’équipe de football les “Sangliers sauvages” et leur entraîneur sont bloqués par la montée des eaux d’une rivière souterraine dans la grotte du parc forestier de Tham Luang- Khun Nam Nang Non. Aux nouvelles, le gouvernement déploie une forte délégation de sauvetage. Aidé par la communauté internationale, il arrive, après plus de 3 semaines, à les faire sortir. Un sauveteur thaïlandais décède en cours de l’opération.
Plus d’un an après Maissa se rend sur le site. Elle est parmi les touristes qui sont à la première visite à la grotte Tham Luang- Khun Nam Nang Non.
La jeune fille prend place à bord du mini bus qui transporte les visiteurs du parking à l’entrée du parc forestier. Elle est accompagnée par trois autres membres de sa famille. En quelques minutes de route, le bus s’arrête et commence la visite des lieux.
Comme Maissa, les regards sont attirés par la beauté de la forêt, restée intacte, la statue de Samarn Poonan, le sauveteur de 38 ans, décédé en cours de l’opération de sauvetage et la gigantesque peinture accrochée au mur à l’intérieur d’une salle. Le tableau retrace la scène des 26 jours de sauvetage.
Selon un responsable du lieu, pour la réouverture du parc forestier, les autorités ont déboursé des milliards de francs thaïlandais. Pour l’heure la grotte est toujours fermée aux visiteurs par mesures de sécurité. La consigne pourtant n’a pas impacté l’affluence des touristes. Le site accueille des centaines de touristes par jour. Ce chiffre est plus doublé voir triplé pendant le week-end selon les saisons, estiment-ils.
Stratégie 4.2
Le secteur du tourisme occupe une place importante dans la création de richesse économique et de création d’emploi en Thaïlande. De Bangkok à Ayutthaya, en passant par Pattaya à Chiang Rai, dans chaque province, le gouvernement a travaillé sur toute la chaine industrielle du tourisme et n’est pas centré uniquement dans les grandes provinces.
Au de-là de ses sites culturelles et touristiques, le pays s’ouvre aussi depuis des années au tourisme médical. Dans la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie économique pour la Thaïlande, stratégie 4.2, les autorités veulent développer le tourisme médical avec un même standard de service que les hôpitaux occidentaux.
Plusieurs hôpitaux, parmi lesquels l’hôpital international privé Phyatai 2 à Bangkok, soutient les autorités dans cette démarche. L’hôpital abrite aujourd’hui 29 centres spécialisés dans les services des neurologies, orthopédie, cardiologie soit une capacité d’accueil de 220 lits pour les patients hospitalisés et dispose de 76 salles de diagnostic entièrement équipées des derniers appareils et équipements médicaux.
Selon Sopida Wiwattanangkoorn la directrice marketing international de de Phyatai 2 “l’hôpital utilise des technologies et des innovations de pointe à des fins de diagnostic précis et d’excellents résultats thérapeutiques, tels que la salle d’opération hybride récemment ouverte, qui fournit un traitement crucial aux patients nécessitant une chirurgie cardiaque ou cérébrale”. Et le prix d’une opération ? “Il varie de 2 millions de F CFA et plus selon les interventions” répond-elle. Le prix, “est moins cher par rapport à beaucoup d’hôpitaux à l’étranger”, compare-t-elle.
38 millions en 2018
Le Thaïlande a reçu 38 millions de touristes en 2018. Ils sont venus de la Chine, de la Malaisie, de la Corée du Sud, de l’Inde et des pays africains. Le taux global est en hausse de 9,6 % par rapport à 2017.
Cette affluence profite aux habitants des différentes régions du pays. Ils revoient la reprise de leur différente activité économique. Résultat : un 2018, le secteur a contribué à 4,5 % au PIB. Le taux de chômage quant à lui, a été réduit à 0, 9% en 2018.
PATTAYA
Au cœur de la ville, les petits commerces se font une place
Le petit commerce ambulant est l’activité principale de beaucoup de saisonniers thaïlandais. One, depuis 5 ans, se consacre à cette activité à Pattaya, une province de la Thaïlande.
Salade de papaye, légumes, poissons et fruits de saison. Sur son pousse-pousse, One a mis le nécessaire pour offrir un plat du nord-ouest de la Thaïlande à ses clients. Les aliments chauds sont préparés à la maison. Le reste est assaisonné sur place. Le plat est vendu entre 500 à 1000 CFA.
Depuis cinq ans, la sexagénaire consacre ses après-midi à son petit commerce. Elle choisit les rues fréquentées par les touristes pour vendre ses plats.
Pour ce soir, One a ciblé Soi Bua Khao, une des rues de Pattaya. La soirée débute dans la morosité, mais One reste optimiste. “Il y a des jours où je fais beaucoup de recettes, mais aujourd’hui je n’ai pas vendu assez de plats. Il n’y a pas beaucoup de touristes en cette saison Avec mon mari, nous pouvons gagner 1 000 bath par jour soit environ 20 000 FCFA”, se réjouit-elle.
Pour gagner plus, One se fait aider par son mari qui possède aussi un pousse-pousse. Les deux partagent les bénéfices. Avec ses revenus elle dit subvenir à la scolarisation du neveu de son mari, (le couple n’a pas d’enfants) à l’entretien de la maison et au payement du loyer.
Secteur porteur
A Pattaya, le secteur informel enregistre une tranche importante de la population de différents âges. Un fait qui a motivé les autorités à lancer le processus d’enregistrement. Le programme concerne des commerçants dont les revenus sont en dessous de 2 millions de F CFA par an. Il vise à leur donner un fonds de commerce qui leur permettra de passer du secteur informel au formel.
Le programme, lancé il y a un an s’entend à plusieurs provinces. Déjà plus de 14,6 millions de personnes sont bénéficiaires.
Un moyen, selon les autorités de contrôler le commerce, tout en promouvant la création des PME-PMI.
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TRANSFORMATION
Un or nommé riz !
5e producteur de riz au monde et deuxième exportateur mondial de riz après l’Inde, la Thaïlande soutient ce cap aujourd’hui par la promotion des usines modernes de transformation. En visite au pays, des journalistes d’Afrique de l’ouest ont suivi le processus de traitement de riz de l’une de ses usines dans la province Ayudhaya à 81 km de Bangkok.
Province Ayudhaya à 1h30 minutes de routes de Bangkok. C’est au cœur de cette ancienne capitale du royaume de Siam qu’est bâtie sur 43,2 hectares, l’usine de traitement de riz Nokom Lung du groupe Chareon Pokphang. Ouverte en 2012, l’usine affiche une capacité de production de 1 080 000 tonnes par an. Un chiffre, qui amène les visiteurs à suivre le processus de traitement de riz. De près ? Oui. Mais, en observant à la lettre les mesures de sécurité. Tous les bijoux et objets sur le corps sont enlevés. Les visiteurs portent ensuite les blouses, des bottines en soie et un cache-nez.
Première étape, le produit brut est d’abord pesé et contrôlé par un programme informatique. Le logiciel inspecte le poids exact du chargement. Il est ensuite déchargé dans la zone de session pour la préparation. Huit entrepôts de stockages sont conçus pour cette conservation des matériaux bruts.
Sous l’œil vigilant des employés, le produit brut passe par cinq étapes avant de passer dans le talonneur de taille et la trieuse. Les deux machines sélectionnent les grains de riz en fonction de leur taille et retirent les objets étrangers qui pourraient poser un problème aux consommateurs. Après cette étape vient le contrôle de qualité. Bundit Suntornchai, cadre au Chareon Pokphang explique ce processus “les produits en cours de fabrication sont testés par un colorimètre et un testeur d’humidité. Pour les produits prêts à l’emploi, on les contrôle aussi avec un analyseur de texture ensuite le riz est enfin emballé automatiquement par des machines”, dit-il.
Selon lui, après le processus d’emballage, le sac se soumet à un dernier contrôle avant que le produit ne soit livré aux clients. Et de préciser qu’un système d’extraction de poussière a été conçu et fonctionne durant tout le processus.
De la livraison jusqu’à la dernière étape, l’emballage, l’usine a installé des logiciels pour contrôler le fonctionnement des machines et la fabrication.
Elles sont séparées selon leur fonction afin de faciliter le contrôle et la surveillance de la qualité des machines selon Bundit Suntornchai.
Avec 360 employés, l’usine de traitement de riz Nakom Lung du groupe Chareon Pokphang emprunte une démarche de recherche de nouveaux produits afin améliorer sa capacité de production estimée à 1 080 000 tonnes par an.
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AFRIQUE DE L’OUEST – THAÏLANDE
La coopération par des projets structurants
Par cette ouverture, la Thaïlande compte investir dans le commerce en Afrique de l’ouest.
En Thaïlande vit une forte communauté africaine de plusieurs pays dont le Nigéria, la Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun, Maroc, Egypte, l’Afrique du Sud… Pour 2018 par exemple, le pays a accueilli plus de 1 000 touristes maliens. Presque tous des commerçants.
C’est ce domaine qui sera renforcé par le ministère des Affaires étrangères de Thaïlande les prochaines années.
Présent à l’édition 2019 du festival les couleurs d’Afrique, tenue en début septembre à Bangkok, l’attaché du ministre chargé des Relations entre l’Afrique et la Thaïlande a souligné qu’il existe une très bonne relation entre la Thaïlande et les pays africains particulièrement dans le secteur du commerce et du tourisme. “Le secteur du commerce contribue à des milliards de bath chaque année à notre pays”, dit-il.
A ses dires, son pays envisage d’élargir cette coopération vers Afrique de l’ouest. “Nous allons organiser un séminaire en octobre prochain, qui va accueillera des délégations des pays d’Afrique de l’ouest. Nous avons déjà visité la Côte-d’Ivoire, le Ghana. Nous allons continuer sur cette lancée et procéder étape par étape. Nous souhaitons consolider notre relation avec les pays africains parce que l’Afrique a de grands atouts et elle est très importante pour la Thaïlande”.
L’attaché du ministre chargé des Relations entre l’Afrique et la Thaïlande a rassuré que la barrière linguistique ne sera pas un frein à cette nouvelle dynamique de coopération. La langue officielle du pays est le thaï.
“Sur le plan de l’éducation, nous avons des projets. Le premier sera d’inviter les diplomates des pays africains francophones pour venir coopérer en Thaïlande afin de mieux connaitre l’Afrique. Ça sera pareil pour nous aussi. Cela renforcera d’avantage notre collaboration”.