Carnet de voyage : Les péripéties du trajet entre Bamako-Douentza

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Comme à l’accoutumée, chaque année, à l’approche de la fête de tabaski, certains ressortissants de régions, vivants à Bamako, se rendent dans leurs villages pour fêter en famille.

Nous sommes le jeudi 07 juillet 2022, dans la gare routière d’Africa-Tour Trans à Sogoniko, un des quartiers de la capitale malienne. Inondée des passagers pour de différentes destinations nationales et internationales, la gare de la compagnie d’Africa Tour Trans est un espoir pour arriver à destination. Des centaines des passagers : élèves, étudiants, enseignants, commerçants, les ressortissants des régions, notamment ceux de Douentza, s’apprêtent pour l’embarquement dans le seul but d’aller fêter en famille.

Plus d’une heure d’attente sous la pluie qui s’abat, tout le monde est animé de cette volonté de retour au village natal. On ne se rendait même pas compte qu’il pleuvait. Les bagages qui tardent à être enregistrés pour le chargement dans le bus sont tous mouillés. A 16 heures, un agent de la compagnie, une liste à la main, passe à l’appel pour l’embarquement. Les passagers se bousculaient. « Je n’ai pas entendu mon nom », « J’ai pris mon billet depuis la semaine dernière », entend-on de part et d’autre. Tout le monde vise le premier bus sur place.

Le bus finit par décoller à 16 h 30 pour la destination Douentza, l’ambiance était bouillonnante dans le bus. De la gare au poste de Niamana, on a fait presque 02 heures, l’embouteillage oblige. A 19 h, nous sommes au poste de contrôle de Zantiguila. « Il est l’heure de prier, descendez pour prier avant de continuer », ordonna le chauffeur.

A bord du bus, il n’y avait que de la solidarité entre les passagers comme s’ils se connaissaient depuis, on se partageait tout. J’étais avec un autre passager assis sur le premier rang juste derrière le chauffeur, qui, au final, est devenu un ami au cours du voyage. Après trois heures de trajet, nous sommes arrivés à Ségou, où nous avons pris notre dîner dans un restaurant sur place. A 22h30, on a repris la route. A la sortie de la ville de Ségou, un agent de sécurité entre dans le bus pour le contrôle des pièces d’identités. « Faites sortir vos pièces, tenez-les pièces en main », ordonna l’apprenti-chauffeur. Le contrôle n’a duré que quelques minutes, pour que nous reprenions notre trajet. Le prochain poste de contrôle est prévu jusqu’à San (le poste de Sienso).

Alors que tout le monde dans le bus commence à avoir sommeil, nous sommes arrivés à Bla dans les environs de zéro heure. Une dizaine de bus de transport se trouvaient sur l’axe Bla San. C’est ainsi que commence la crucifixion et les récits de versets du coran des uns et des autres. Les bus étaient bloqués à Bla parce qu’il y avait une attaque sur l’axe Bla-San, c’est là que la peur règne dans le bus ; les passagers, y compris le chauffeur, craignaient d’emprunter l’axe pour continuer le trajet. « Il vaut mieux d’y rester, dormir. On va continuer le trajet le matin », lançaient les uns, « on peut aller, il n’y a plus de danger, les gendarmes et les policiers viennent de passer », disaient les autres.

Quelques minutes après que les forces de l’ordre aient « nettoyé » la route, on recommence le trajet dans une ambiance tendue, personne ne parle, la peur se lit dans les yeux. Mon ami Aboubacar Toloba et moi ne parlions presque plus, nous sommes tous inquiets d’être attaqués. Le plus drôle, c’est quand on aperçoit des lumières devant, on croyait que c’était fini, on est attaqué.

Le soulagement revient lorsqu’on aperçoit les lumières de la ville de San. Nous disons : « Chauffeur, ça va, on a eu chaud, il faut que tu accélères pour arriver à temps au carrefour de Djenné ». A 05 h 30, nous sommes arrivés audit carrefour, nous avons passé les barrières, direction Mopti où nous arrivâmes à 07 h.

A la sortie de Sévaré, le poste de contrôle de THY, les agents de sécurité nous ont encore contrôlés, ils ont fait descendre tout le monde du bus pour une minutieuse contrôle.

De 17h à 08 h du matin, c’est la durée du trajet que nous avons effectué entre Bamako et Sévaré, tout le monde était épuisé. Cependant le voyage ne fait que commencer, les passagers murmuraient : « c’est maintenant que le vrai voyage commence, l’état de la route qui lie Sévaré à Douentza est si mauvais ». Entre Konna- Douentza, nous avons vécu le cauchemar du fait de l’état de la route et de l’insécurité qui y existe. On aperçoit que la route est dégradée partout par des mines posées par les terroristes. Elle est impraticable, le chauffeur ne roule que 40 à 50 km/ h. De Konna à Douentza, nous avons passé 4 h du temps.

Oumar Sawadogo      

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