Le pays accède à l’indépendance en 1960 et adopte une constitution républicaine en 1963 en choisissant de rester dans le Commonwealth. En 1966, intervint le premier coup d’Etat qui impose au pouvoir un Ibo, le général Ironsi, qui est assassiné quelques mois plus tard.
Des émeutes raciales sanglantes contre les Ibo s’ensuivent. De 1967 à 1970, les Ibo du Sud- Est, en majorité chrétiens, font sécession formant la République du Biafra, qui capitule en janvier 1970 à l’issue d’une guerre meurtrière. Depuis lors, sauf une brève période de retour à la démocratie (1979-1983), les coups d’Etat militaires se sont succédé.
A partir de 1985, le général Babangida dirige le pays, le processus qui devait aboutir au transfert du pouvoir aux civils est suspendu. Le Nigeria est un pays atypique en matière de démocratie en Afrique. Son armée compte aujourd’hui plus de 8000 généraux. Mais hélas, ce géant pays d’Afrique demeure le spectre de la violence.
En 1968, l’armée nigériane comprenait 7100 hommes, repartis en six bataillons d’infanterie. Cette armée est issue du «Royal West African Frontier Force» britannique. La marine comptait 850 hommes et les forces aériennes 180.
Quant à la police, elle se composait de 18000 hommes. Le Nigeria a fourni un contingent de 1898 hommes aux forces des Nations unies au Congo. Il a, de plus, envoyé un bataillon au Tanganyika en 1964, à la demande du gouvernement de ce pays, pour juguler une rébellion de son armée.
La Fédération du Nigéria est formée par trente six (36) Etats. Les partis politiques les plus connus sont : l’ACN, le CPC, l’ANPP, le PDP, le Labour Party. Cependant la Fédération n’est pas un modèle de démocratie en Afrique.
Lagos est la capitale politique. Abuja ville secondaire a été fondée au 18è siècle par «Ja» qui eut trois garçons. Chacun d’eux a donné son prénom à une ville : Abuja fondé par Abu, Suleyja fondé par Suley et Dandja fondé par Dan. Les «Ja» sont des Gwari des chasseurs vivant dans la forêt.
Peuplé d’habitants aux origines ethniques (265) les plus diverses, le Nigeria tire son nom d’un grand fleuve africain, le Niger. Le Niger qui, avec son affluent oriental, la Bénoué, partage le territoire en trois régions d’inégales dimensions où se rencontrent les trois principaux groupes ethniques du pays : Haoussas-Fulani au nord, Yoroubas à l’ouest, Ibos à l’est.
Pays le plus peuplé d’Afrique a une population estimée à cent soixante quinze millions d’âmes en 2005 (175000000), le Nigeria possède en outre d’abondantes ressources naturelles qui ont autrefois fait de la région, une importante plaque tournante commerciale pour les caravanes venues du nord de l’Afrique, à travers le Sahara. A une époque moins reculée, la bande forestière de la côte a été surnommée, la «grain coast » alors qu’elle connaissait les ravages du trafic des esclaves.
A l’époque de la domination coloniale, la Grande Bretagne a crée dans un but commercial, des communications ferroviaires qui devaient permettre d’acheminer vers la côte les produits des régions agricoles lointaines (cacao, palme, arachide, caoutchouc, bois, etc.) ainsi que des minerais (étain, colombite du plateau Jos), et le charbon extrait en abondance dans la région d’Enugu, à l’est.
A la faveur du nationalisme qui se développe après la Deuxième Guerre mondiale, le Nigeria accède à l’indépendance le 1er octobre 1960. Deux ans plus tard exactement, il se donne une constitution de forme républicaine. Parallèlement, l’instruction s’étend de façon spectaculaire, chaque Etat fédéral a son université, tandis que l’économie connaît un nouvel essor grâce à la découverte et à l’exploitation de gisements pétroliers dans la région Est.
Le Nigeria a longtemps joui d’une solide réputation de stabilité économique qui faisait de lui le point de mire des observateurs de l’Afrique ; mais sur le plan politique, depuis l’indépendance, le pays se trouvait dans un Etat de crise chronique qui devait éclater avec le coup d’Etat de janvier 1966, lequel entraînait une détérioration rapide de la situation.
Et l’on voit bientôt le Nigeria aux prises avec la sécession orientale et sombrant dans la guerre civile dont, aux derniers jours de 1967, on ne pouvait encore prédire la fin. Tant que cette guerre ne sera pas terminée, la politique et l’économie du Nigeria se trouveront maintenues dans un état de totale stagnation. C’est que la guerre coute cher au pays et, bien qu’il soit malaisé de tenter une estimation.
Certes, une économie qui, à la veille de la guerre (à un moment ou elle était encore dans un stade de sous-développement) permettait d’enregistrer un produit national brut de 15 milliards de francs, ne saurait être totalement détruite par les ravages de la guerre.
Une fois la paix revenue, le Nigeria entrera dans une phase certaine de développement économique et d’industrialisation. Mais encore une fois, toutes les énergies du Nigeria ont été mobilisées par la guerre en 1967 et, tant que celle-ci durera, il y a peu de chances pour que l’énorme potentiel du pays en ressources humaines et naturelles soit en mesure de servir à son développement.
Amy SANOGO
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