Tirée à 7 millions d’exemplaires, cette nouvelle publication a suscité des réactions et des condamnations de part et d’autre. Le président sénégalais, Macky Sall, a pris la décision d’interdire au Sénégal la vente du numéro spécial de Charlie Hebdo, incriminé et montrant à sa « Une » une caricature du prophète Mohamed. Il se dit être contre « toute forme de violence». Raison pour laquelle, il a été présent à la marche du dimanche 11 janvier 2015 à Paris, mais il dit tenir « au respect de la laïcité et de la croyance de chacun ». Il a également indiqué que «les numéros de Charlie Hebdo du mercredi dernier sont une atteinte à la religion musulmane ». Même son de cloche pour le Pape François qui a déclaré qu’ « on ne doit pas se moquer de la foi d’autrui. La liberté d’expression est un droit fondamental et n’autorise pas à insulter la foi d’autrui. Ceux qui font un jouet de la religion des autres sont des provocateurs ». A l’en croire, chacun a non seulement la liberté, le droit, mais aussi l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider au bien commun. Il est légitime d’user de cette liberté, mais sans offenser. « Si un grand ami parle mal de ma mère, il peut s’attendre à un coup de poing, et c’est normal. On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision », a précisé le Pape.
Après avoir fustigé l’attitude de Charlie hebdo, le Roi du Maroc, Mohamed VI, a interdit, tout comme le président sénégalais, la vente sur son territoire du numéro spécial incriminé de Charlie Hebdo.
Des manifs contre Charlie hebdo
En effet, cette nouvelle publication de la caricature du prophète par Charlie Hebdo a suscité une grande colère chez les musulmans du monde entier. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs pays. A l’unisson, des musulmans de tout bord ont fustigé, ce qu’ils considèrent comme « un manque de respect et d’insulte » de Charlie Hebdo, c’est-à-dire la nouvelle publication de la caricature de leur prophète.
Au Mali, plus de 50 mille manifestants (des leaders religieux, des diplomates), ont répondu à l’appel du Haut Conseil islamique du Mali, vendredi 16 janvier 2015. Une mobilisation massive, à la mesure de l’incompréhension, du mécontentement suscité au Mali par cette nouvelle caricature du prophète publiée dans Charlie Hebdo. Une « provocation », un « manque de respect », une « insulte », disent les manifestants qui ont marché de la Bourse du travail à la place de l’indépendance pour défendre l’image de marque de leur prophète qu’ils estiment profané. Sur les pancartes, on pouvait lire : « Allah Akbar » ; « nous disons non aux agissements de Charlie Hebdo contre notre prophète » ; « Vous pouvez nous caricaturer. Vous pouvez caricaturer les musulmans, mais pas l’image de notre prophète. »
Aucune violence n’a été signalée. Mais la contestation est vive et la colère palpable. Les responsables des leaders religieux qui se sont succédé au pupitre ont rappelé qu’ils condamnaient « la tuerie des journalistes de Charlie Hebdo », mais qu’ils n’accepteront également jamais « l’insulte de Charlie Hebdo à l’encontre du prophète Mohamed.
Au Niger, la réaction des musulmans a été plus violente avec 10 morts plusieurs blessés, une quarantaine d’églises et des bars restaurants incendiés.
Ce qu’il faut retenir est que le message -phare de la mobilisation dans ces différents pays était de concilier liberté d’expression et respect de la religion. Le moins qu’on puisse dire c’est que Charlie hebdo a été considéré comme un journal satanique qui s’apparente à Satan même.
Aliou Touré
Ils ont eux
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