‘‘Tout ce qui n’est pas interdit est permis’’, dit-on dans le jargon judiciaire. Eh bien c’est le cas des carburants toxiques au Mali. En réalité, ces carburants dits toxiques respectent les normes prescrites par l’état malien, mais sont rejetées par d’autres pays. Des organisations de la société civile interpellent le gouvernement malien à revoir sa législation relative aux carburants.
Le résultat du rapport « STOP Dirty Diesel » de l’ONG suisse Public Eye révèle que ces dits carburants présentent une teneur élevée en souffre ainsi que des substances toxiques comme du benzène et les composés aromatiques à des niveaux interdits en Europe. Ces teneurs en soufre, mettent en danger la santé de populations exposées aux particules fines et à d’autres substances chimiques cancérigènes, ont indiqué des responsables de la société civile malienne lors d’une conférence de presse récente.
Ces organisations de la société civile malienne l’Association Malienne pour le Bien-être Familiale (AMASBIF) et l’Association Malienne d’Eveil et Développement Durable (AMEDD). Les responsables de ces é organisations ont affirmé lors de la même conférence de presse que l’échantillon le plus soufré provient d’une station-service Oryx au Mali et affiche une teneur en soufre de 3780 PPM. Pour eux, réduire progressivement la teneur autorisée en soufre dans les carburants au même niveau que dans l’Union européenne permettrait de prévenir 25 000 décès prématurés en 2030 en Afrique et près de 100 000 en 2050.Les maladies causées par ces carburants toxiquess sont d’ordre pulmonaires.
Du coup, l’AMASBIF et AMEDD exhortent les autorités maliennes d’agir au moment où elles (les autorités) ont toutes les informations sur les risques des carburants toxiques qui ne dérobent pas les normes du pays. La seule démarché que peut cependant entreprendre le gouvernement malien est la révision de ces textes en ce qui régissent l’importation du pétrole : ‘‘Le Mali est l’un des pays au monde qui n’a pas révisé ses standards caducs’’, a-t-on indiqué lors de cette conférence de presse.
Le rapport « STOP Dirty Diesel » de l’ONG suisse Public Eye est le résultat de trois années d’enquête dans huit pays d’Afrique (Angola, Bénin, République du Congo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal et Zambie). Dans tous ces pays, la qualité du carburants de certaines station-service dont ‘‘Oryx’, est mise en cause.
D. Samaké