Zone de brassage d’unité et de solidarité par excellence, le cercle de Goundam a été frappé de plein fouet par la crise multidimensionnelle déclenchée au Mali en 2012. Depuis cette date, Goundam constitue la plaque tournante et la porte d’entrée du grand banditisme. De plus en plus, cette situation d’insécurité grandissante prend une proportion inquiétante à tel point que les populations se regardent en chien de faïence. Par conséquent, les habitants de la contrée ne peuvent plus vaquer à leurs occupations quotidiennes dans la quiétude. Ils font l’objet de braquages à mains armées, de dépouillements des biens, de pertes de matériels, de tueries etc. Face à cette situation, selon les conférenciers, la Caravane pour la paix de Goundam a été initiée par les Kel Antessar en partenariat avec les forces internationales de la sécurité des Nations Unies (MUNISMA) pour contribuer au rétablissement de la cohésion sociale et de la paix au sein de la Communauté concernée. Il faut rappeler que la présente Caravane pour la paix a mené des actions de sensibilisation dans le cercle de Goundam à travers tout le prolongement du lac faguibine où l’insécurité a connu dans ces derniers temps une montée en puissance, selon les conférenciers. Pour Oumar Ag Telf, un paysan ne pouvait pas se rendre dans son champ sans inquiétude, un passant ne pouvait emprunté le trajet de Goundam sans qu’il ne soit arrêté et dépouillé de tous ses biens dans les meilleurs des cas, aussi aucune foire ne pouvait plus être fréquentée alors que les gens se déplaçaient de foire en foire pour se ravitailler même pendant l’occupation «donc, cette situation était du jamais vie à Goundam. Alors, nous nous sommes dits que cette situation ne peut plus continuer», a –t-il regretté. Pour lui, le début de la paix doit commencer par la culture de la paix pour que les habitants de la zone s’acceptent de vivre ensemble dans l’unité et dans la solidarité en se considérant comme des frères et sœurs tout en demandant des services les uns aux autres d’où l’organisation de cette Caravane. L’ex premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Amani, a relevé que la présente initiative n’a pas pour vocation de donner des leçons à d’autres. « La même chose qui se passe à Goundam se passe dans tous les autres cercles du nord à quelque centième de près mais il appartient aux ressortissants de chacun des cercles de prendre des initiatives pour cultiver la paix », a-t-il dit.
Moussa Dagnoko
