Difficile de parler de cette question de forte croissance de la population malienne sans souligner les multiples problèmes socio-économiques qui l’accompagnent notamment l’accès à l’éducation et l’emploi des jeunes.
Selon un rapport de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (Onef) présenté lors un atelier de restitution le 28 décembre 2017, le Mali a encore du chemin à parcourir pour faire face aux défis. Le rapport est issu de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENEM 2016) qui estime la population totale du pays à 18 millions de personnes dont 50 % de femmes.
Mais cette forte croissance démographique du Mali est accompagnée de nombreuses questions socio-économiques notamment l’accès à l’éducation pour tous, mais surtout l’emploi des jeunes qui demeurent une épines dans les pieds des décideurs politiques.
Classé 160e sur 169 pays en 2010, le Mali est l’un des pays les plus pauvres. Il possédait en 2013 l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde, soit plus de 6 enfants par femmes. Cette croissance galopante ne rythme pas avec notre économie, causant du coup des problèmes socio-économiques qui interpellent tous. Cette situation nous rappelle également d’un éminent économiste Anglais Tomas Robert Malthus qui disait que : “Tant que la croissance démographique ne rythme pas avec l’économie, il n’y aura jamais l’équilibre. Pour lui les populations croissent de façon exponentielle tandis que les ressources croissent de manière arithmétique”.
Mais au-delà de cette théorie malthusienne, la forte croissance actuelle de la population malienne a créé des problèmes socio-économiques à la résolution desquels les autorités doivent immédiatement s’atteler. Ils sont en grande partie d’ordre éducatif et professionnel.
Pour l’atteinte des ODD 4 d’ici 2030, les autorités doivent engager des politiques en vue de les juguler. Il s’agit de l’éducation pour tous et l’emploi des jeunes pour qu’ils ne constituent dans l’avenir pas une bombe sociale. En effet, la population jeune en âge de travailler compte pour un peu de la moitié (48,9 %) de la population totale.
Zoumana Coulibaly