Il ressort du rapport qu’une partie importante de l’aide internationale humanitaire destinée aux réfugiés de Camps de Tindouf était détournée. Le rapport est formel là-dessus. ” Cette aide est détournée de façon organisée depuis des années “, peut-on y lire.
Interrogée sur la question au Parlement européen, jeudi dernier, la Commissaire européenne au budget, Mme Kristina Georgieva, n’a pas nié les faits. Elle a reconnu que l’exécutif n’avait cependant pas jugé nécessaire de suspendre son aide. Notons au passage que l’aide européenne allouée annuellement avoisinerait les dix (10) millions d’Euros pour les réfugiés de ces Camps de Tindouf.
Le rapport de l’OLAF se fonde sur les résultats d’une enquête menée depuis 2003. De lourdes accusations sont portées et des noms sont cités. Il s’agit bien sûr des personnes soupçonnées d’être les organisateurs des détournements découverts. Les enquêteurs ont pu découvrir, par exemple, que ces détournements commençaient depuis le port algérien d’Oran.
C’est dans ce port que le tri des produits est opéré. Ce qui doit arriver à bonne destination est alors séparé de ce qui devrait être détourné. Mais, comment cela s’est-il déroulé au vu de la Communauté internationale ? Tout simplement, croient savoir les observateurs, le nombre réel des réfugiés a toujours été surestimé. Par ricochet, toutes les aides sont gonflées.
D’ailleurs, l’OLAF ne serait pas toujours en mesure de chiffrer le montant trop payé par la Commission européenne et par ECHO, le service européen pour l’aide humanitaire.
En tout cas, l’Union européenne apporte son soutien financier aux réfugiés des camps de Tindouf depuis 1975. Et cela sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à un peu plus de 155.000 personnes.
A ce jour, ni l’Algérie, ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé.
L’OLAF qui atteste de cette mauvaise foi, a justement ramené, en 2005, le nombre des refugiés à 90.000. Faites donc la différence ! En outre, l’enquête de l’OLAF a permis de détester que ce sont des prisonniers de guerre ou des civils qui étaient utilisés pour la manutention des aides et la construction des bâtiments financés par les mêmes aides.
Les enquêteurs ont également découvert que des aliments de bonne qualité destinés aux réfugiés, comme du blé canadien, étaient remplacés par leur équivalent de moindre qualité pour être ensuite revendus. Aussi, des produits d’un élevage de volailles financé par l’aide internationale étaient vendus et non donnés aux réfugiés.
Faut-il rappeler que le rapport de l’OLAF dormait dans les tiroirs depuis des années. Mme Georgieva a expliqué qu’une demande de consultation avait été refusée en 2010 et que seule l’intervention du Médiateur européen en 2014 avait permis de l’obtenir.
Maintenant, la Commission européenne a pris des mesures pour prévenir les pratiques frauduleuses du genre mais n’a pas suspendu ses financements, à en croire Mme Georgieva. En 2013, ils atteignaient les dix (10) millions d’Euros pour les camps de Tindouf.
Bien utilisés, ces financements devaient servir à alléger les souffrances des réfugiés. Mais, puisqu’ils ne profitent qu’aux apatrides du polisario et à leurs protecteurs algériens, le sort des réfugiés ne serait alors que de plus en plus triste.
B.koné