La 2ème édition de la Campagne « Stronger together » qui signifie en français « plus forts ensemble » vient d’être lancée. Il s’agit du projet « Autonomisation des femmes et Dividende démographique au Sahel » (Sveed). C’était ce jeudi 12 août 2021 au Radisson Collection de Bamako.
Placée sous la présidence du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Pr Brehima Kamena, la cérémonie a réuni les autorités politiques et coutumières de la Commune IV ainsi que les responsables du projet Swedd. Le thème retenu pour cette 2ème édition est « la scolarisation des filles et le leadership féminin ».
Elle verra la participation des ministres membres du comité national de pilotage du projet Swedd, des organisations de la société civile, du secteur privé et des leaders religieux et coutumiers. Cela, avec au programme la présentation du bilan de mise en œuvre de la phase 1 du Swedd, des témoignages, des prestations artistiques.
Lancée en 2015, le projet « Autonomisation des femmes et Dividende démographique au Sahel» (Swedd) est mis en œuvre par 9 pays de l’Afrique de l’ouest pour atténuer les impacts négatifs de la Covid-19 sur les activités d’autonomisation des femmes. Il s’agit du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Le projet a été rendu possible grâce à l’appui des partenaires.
Pourquoi la campagne « Stronger Together » ?
La campagne en l’occurrence s’étendra sur cinq mois et vise à soutenir l’autonomisation des filles et des femmes à travers la scolarisation et le maintien des filles à l’école, l’accès aux opportunités économiques et aux soins de santé sexuelle et reproductive y compris la planification familiale, la lutte contre les violences basées sur le genre et les pratiques néfastes.
En outre, elle permettra de sensibiliser les communautés, les parents, les enseignants et toutes les parties prenantes sur la prise en compte de la situation particulière des adolescentes, sur l’urgence de continuer les services d’éducation, la mise en place des espaces sûrs pour les jeunes filles et sur la nécessité de prévention et de prise en charge des cas de violences basées sur le genre malgré la situation de la pandémie de Covid-19.
Les résultats clés enregistrés de la campagne 2020
Selon le coordinateur du projet Swedd, Moussa Sidibé, la phase 1 a démarré en avril 2015 sur le financement de la Banque mondiale avec l’assistance technique du Fonds des Nations-Unies pour la population (Unfpa) et de l’organisation ouest-africaine de la santé (Ooas). Partant, il dira que les cibles du projet sont les femmes de 15 à 24 ans pour les activités économiques, les filles de 8 à 13 ans pour la réinsertion scolaire, les filles de 12 à 17 ans scolarisées pour leur maintien à l’école, la mère et l’enfant, les professionnels de la santé et du médicament, de l’éducation, de la jeunesse, les acteurs des services techniques et l’administration, les décideurs politiques, les leaders religieux et la société civile.
A l’entendre, la campagne a permis de mobiliser plusieurs acteurs de changement dont les chefs religieux, les communicateurs traditionnels, les jeunes et 11 artistes des pays du Swedd qui ont produit un single dénommé « le cri du silence ». Ce morceau porte sur la prévention contre la Covid-19 et la protection des femmes et des jeunes filles contre les violences basées sur le genre. En plus, la campagne de 2020 a mobilisé les gouvernements et partenaires techniques et financiers, des leaders traditionnels et religieux et 11 artistes autour de la thématique « Mon autonomisation, mon avenir. Même en temps de crise ! ».
Du point de vue du coordinateur Sidibé, la campagne « Stronger Together » s’est appuyée sur 167 supports de communication pour accompagner la campagne régionale pour la continuité des activités du projet Swedd dans le contexte de la Covid-19. Elle a sensibilisé, dit-il, environ 68 millions de personnes sur l’importance de la continuité des services d’autonomisation des femmes y compris les services d’accès à l’éducation, à la santé sexuelle et reproductive et de prévenir la recrudescence des violences basées sur le genre.
Si l’on en croit le coordinateur Sidibé, la campagne a touché 6 millions de personnes, 3000 filles ont été accompagnées et installées, plus de 700 leaders ont été mobilisés pour faciliter la concertation. « 3 radios communautaires ont été installées, 2790 jeunes filles ont été formées et accompagnées pendant une année. En stratégie de scolarisation accélérée (SSA), 7200 enfants ont été formés et maintenus jusqu’au DEF. 75 écoles ont été couvertes et 6 écoles communautaires ont été créées à la suite de la stratégie de scolarisation accélérée. Dans le cadre de la santé de la reproduction, 9202 adolescentes ont été touchées, 105 sages-femmes ont été recrutées. Aujourd’hui, elles sont 323 au niveau du Cscom en milieu rural », a expliqué le coordinateur. Et d’ajouter que le Laboratoire national de la santé a été équipé en matériels d’analyse des médicaments et les capacités managériales du personnel ont été renforcées. Ce sont entre autres les acquis de la précédente campagne.
Objectifs et attentes
En parlant des objectifs de la campagne 2021, le coordinateur Sidibé les a classés en deux catégories. Il s’agit de l’objectif général et ceux spécifiques. Pour lui, l’objectif général de la campagne 2021 est de susciter un changement de connaissances, d’attitude, croyances, normes, pratiques et de comportement de différents intervenants favorables à l’éducation des filles et au leadership féminin mis à mal par l’impact négatif de la Covid-19.
Au titre des objectifs spécifiques, dit-il, il s’agit de réaliser un plaidoyer auprès des pouvoirs publics et des partenaires au développement, effectuer la mobilisation sociale à travers les différents canaux de communication pour rehausser la prise de conscience sociale sur la nécessité du renforcement de l’éducation et du leadership. S’y ajoutent l’entrepreneuriat féminin orienté vers la réduction de la pauvreté et l’amélioration de l’autonomisation économique des femmes et filles.
Du point de vue du Coordinateur du projet, il s’agit aussi de mener des activités variées destinées à opérer des changements de connaissances, d’attitudes, de normes et de comportement, rendre disponibles et accessibles des produits de services destinés à l’éducation des filles, sensibiliser les populations et les acteurs de développement sur l’adoption de pratiques favorables au maintien des filles à l’école, créer une plateforme de renforcement des capacités des auteurs autour des thématiques de la campagne, documenter et communiquer les expériences réussies et des combats des femmes et des jeunes filles.
Au chapitre des résultats attendus, l’interlocuteur du jour a parlé de la compréhension par les leaders des institutions publiques des conséquences de l’impact économique négatif de la Covid-19 sur l’éducation des filles et l’entrepreneuriat des femmes, l’acquisition d’une meilleure prise de conscience par les membres des institutions publiques, privées et communautaires sur la nécessité de renforcer l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes, l’acquisition par les acteurs clés des connaissances, des attitudes et des comportement favorables à l’éducation des filles, l’accès aux produits et services par les bénéficiaires de la campagne 2021 pour accélérer leur autonomisation économique en général et en particulier leur leadership et entrepreneuriat dans la région, une augmentation du taux de maintien des filles à l’école et un meilleur accès aux soins de santé.
Les objectifs à atteindre portent sur le renforcement des capacités des acteurs pour favoriser la mise en œuvre et la réussite de la campagne, l’atteinte de 100 millions de personnes par les messages à travers différents canaux de communication. Selon monsieur Sidibé, 20 millions d’adolescentes âgées de 10 à 19 ans seront touchées par la campagne, 33 femmes modèles partageront leurs histoires de vie, 1000 acteurs clés seront mobilisés pour communiquer sur la campagne, 20 artistes pour le single régional et ceux nationaux et 500 acteurs des Ccsc bénéficieront de la formation en ligne autour du thème principal et ceux secondaires de la campagne.
Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Bréhima Kamena et son homologue de l’Education nationale, Sidibé Dédéou Ousmane, ont mis à profit la cérémonie pour encourager les responsables du projet et les différents partenaires financiers. Ils avaient à leur côté le ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Bakary Doumbia. Plusieurs activités sont inscrites au programme de cette campagne 2021 de « Stronger Together ».
Bazoumana KANE