Le Conseil national de la jeunesse du Mali, avec l’appui financier de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique, vient de lancer samedi dernier le Projet «Médiateurs pour la paix» au Centre international des conférences de Bamako. Une campagne nationale de sensibilisation des jeunes contre l’extrémisme violent qui sillonnera toute l’étendue du territoire malien pour promouvoir la paix et la non violence.
Le coût financier du projet s’élève à plus de 26.365.000 FCFA. La cérémonie de lancement a été présidée par Djibril Soumbounou, secrétaire général du ministère de la Jeunesse, le chargé d’affaires des USA au Mali, Andrew Young.
Pour Ibrahim Maïga, directeur du projet, cette campagne nationale de sensibilisation des jeunes contre l’extrémisme violent (Canajev) au Mali va mettre un accent particulier sur les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, à cause de leur fragilité. Son objectif global est de sensibiliser les jeunes leaders des huit régions administratives et des 6 communes du district de Bamako à combattre l’extrémisme violent.
«Cette campagne s’attèlera à former des jeunes médiateurs pour la paix, à créer des comités de jeunes médiateurs pour la paix ; à créer un réseau viable de jeunes médiateurs de la paix qui vont influencer les comportements de leurs pairs sur toute l’étendue du territoire malien pour promouvoir la paix et la non violence», a ajouté le directeur du projet. À l’en croire, ce projet permettra de faciliter aux jeunes ayant reçu la formation d’organiser des sessions de restitutions auprès des jeunes de leurs localités respectives, de créer des groupes sur les réseaux sociaux (face book, Tweeter, etc.). Il a ensuite salué l’ambassade des Etats-Unis au Mali, partenaire financier du Projet «Médiateurs pour la Paix».
Parler d’extrémisme violent, selon le président du Cnj-Mali, Mohamed Salia Touré, c’est avant tout et c’est surtout parler de ces hommes qui, pour quelques raisons que ce soient, ont perdu ce qui fait d’un homme un homme, ce qui fait des hommes des hommes. «Ce que ces hommes ont perdu, leur a fait perdre leur âme d’homme, leur humanité. L’extrémisme violent veut tuer Dieu, en voulant tuer la volonté de Dieu. L’extrémisme violent veut tuer Dieu, en voulant créer un ordre universel unique que Dieu pouvait créer, mais qu’il n’a pas fait. L’extrémisme violent est beaucoup moins, vraiment beaucoup moins, un crime qu’un péché», a déclaré M. Touré.
Selon le chargé d’Affaires de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, l’extrémisme violent continue d’avoir des partisans. «Il y a certaines personnes qui déforment le discours religieux pour qu’il devienne une arme de la haine au lieu de la paix. Mais, vous avez une opportunité de changer cela. C’est maintenant le temps de sensibiliser, d’instruire et de construire nos jeunes contre l’extrémisme violent ! Conscients de cette réalité, nous ne pouvons que nous réjouir de l’initiative du Conseil national de la jeunesse qui consiste à organiser une campagne nationale de sensibilisation des jeunes contre l’extrémisme violent», a-t-il fait savoir.
Quant au secrétaire général du ministère de la Jeunesse, qui a présidé la cérémonie, il a, au nom des plus hautes autorités du pays, salué cette initiative qui s’inscrit dans la vision du gouvernement. Et d’ajouter : « À travers cette campagne, chaque jeune sera un ambassadeur de la paix dans sa famille, dans son organisation, dans son grin, bref auprès dans sa communauté», a-t-il conclu.
Alhousseini TOURE
