Longtemps secouée par une guerre de leadership, les femmes de la Cafo (Coordination des Associations et ONG féminines du Mali) ne se regardent plus en « chiens de faïence ». Faisant montre de sagesse et de maturité, elles se sont réconciliées pour une paix durable dans une Cafo unifiée.
Plus question de bicéphalisme à la tête de la première faîtière des femmes du Mali. Miné par une guerre de présidence depuis 2008, le seul organe représentatif auprès de l’Etat de toutes les femmes du pays est désormais unifié et dirigé par une seule femme en la personne de Mme Dembélé Oulématou Sow. La nouvelle a été officialisée lors d’un point de presse animé au siège du Conseil national de la Société civile le mardi 7 décembre.
Pour y parvenir, les protagonistes ont dû accorder leurs violons après plusieurs années de médiation en faisant également preuve de maturité et de sagesse. En décidant d’abandonner le combat pour l’intérêt des femmes du Mali et non pour avoir été vaincue dans les tribunaux et autres rings de boxe, Mme Barry Aminata Touré a reçu les louanges de sa désormais ex-rivale qui l’a remerciée pour sa « compréhension et sa clairvoyance ». Désormais, elle enfile le costume de personne ressource au sein de la Cafo.
Pour toutes ces années de guerre puérile entre celles qui sont pourtant censées être les piliers de la nation, la présidente a manifesté son regret. « Certes les crises et conflits sont inévitables dans la croissance de toute organisation, mais cela nous a pris du temps que nous regrettons amèrement », a admis Mme Dembélé Oulématou Sow qui affiche néanmoins son optimisme quant à l’avenir de la Cafo engagée à tirer un trait sur les mésententes futiles : « Ces turbulences, nous en sommes sûres, nous permettront de nous réajuster et d’appliquer les normes de bonne gouvernance pour rehausser le statut de l’organisation ». A l’entendre parler, la situation actuelle du pays interpelle tout un chacun d’où cette prise de conscience salutaire pour enterrer la hache de guerre. « Dans le contexte actuel, nous sommes obligés de nous unir pour faire de notre pays un havre de paix et de respect des croyances et convictions de chacun et de chacune quelles qu’elles soient. Les femmes que nous sommes sont des artisanes de paix. Nous allons le démontrer. Nous sommes désormais engagées à poursuivre le combat que nos ainées ont enclenché pour l’effectivité des droits de toutes les femmes du Mali sans exclusion ».
Alassane CISSOUMA