Créé pour défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs, le comité syndical des agents permanents du Pari mutuel urbain (PMU-Mali) semble ignorer sa raison d’être. A sa création, le comité syndical s’est affilié à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), mais vu le manque de résultats, la base s’est finalement désolidarisée pour rejoindre les rangs de la CSTM.
Sous la houlette de son premier et seul président, Amadou Diaw, le comité n’a rien entrepris pour la défense des intérêts de ses membres. Au contraire la tête s’est plutôt rangée du côté de la direction du PMU-Mali pour la sauvegarde de ses propres intérêts.
C’est pourquoi, les autres membres du comité ont adressé une demande d’affiliation à la Fédération nationale du pétrole, du commerce, des assurances et banques (Fenpcab), qui est un membre de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). La Fenpcab lui a donné son accord de principe, à travers une correspondance de son secrétaire général, Hammadoun Amion Guindo, en date du 30 avril 2012.
Selon le secrétaire général adjoint du Syndicat des agents permanents du PMU-Mali, Sidi Lamine Dembélé, la décision de quitter l’UNTM pour la CSTM, prise lors de l’assemblée générale des travailleurs du 11 janvier 2012, est due à la non satisfaction des doléances de leur syndicat plusieurs fois adressées officiellement à la première centrale syndicale du Mali. En effet, ces revendications portaient entre autres sur les besoins de formation des responsables syndicaux, censés connaître les fondamentaux de la lutte syndicale afin de mieux négocier et défendre les intérêts des travailleurs.
Pour M. Dembélé, le bureau central de l’Union nationale des travailleurs du Mali n’a jamais pris au sérieux les préoccupations du syndicat du PMU-Mali. Ce dernier était au contraire marginalisé.
Lors de l’assemblée générale du 1er juillet dernier des travailleurs, certains responsables ont dénoncé l’augmentation des charges de la société par des recrutements massifs sans consulter l’organe syndical. D’autres ont fustigé les arrestations, les intimidations et les licenciements abusifs qui visent les agents qui réclament leurs droits.
En guise d’exemple, ils ont cité le cas d’un certain Fassibiri Kanté qui serait en prison, après avoir été abusivement révoqué de sa fonction de prestataire de service par la direction commerciale. Sans que le comité syndical puisse lever son petit doigt contestataire.
Un autre manquement aux droits syndicaux évoqués, non le moindre, est la non-participation, voire l’absence absolue du représentant des travailleurs au conseil d’administration. Ainsi, soutiennent-ils, que la direction avec la complicité de l’administration et le président du comité syndical a la main mise totale sur la société et gère en toute liberté ses ressources sans se soucier des travailleurs.
En tout cas, certains responsables sont déterminés à donner un souffle nouveau au syndicalisme dans la société. Cela non seulement pour sauver la société elle-même de la mauvaise gestion des dirigeants, mais également réclamer et protéger dans les règles de l’art les droits fondamentaux des travailleurs. Car, ces responsables se disent convaincus qu’au rythme où vont les choses, la faillite du PMU-Mali n’est pas à exclure.
Et dans ce cas, les travailleurs sont les principales victimes. C’est dans le but d’éviter une telle catastrophe, qu’ils ont souhaité multiplier les rencontres pour amener tous les travailleurs à comprendre les enjeux de leur combat qui ne vise pas la direction, mais l’amélioration de leurs conditions de travail. D’autant plus qu’il est connu de tous les Maliens que le PMU-Mali est la “vache laitière des dirigeants, alliés et protégés”.
La société fait l’objet de plusieurs autres reproches du côté des parieurs et des travailleurs, entre autres : l’absence de règlement de jeux et de règlement intérieur, les fraudes internes et externes, les omissions expresses de tickets gagnants, les recrutements et les avancements parcimonieux, l’impunité généralisée, l’intéressement d’agents et de fournisseurs étrangers à la boîte.
Abdoulaye Diakité