La Fédération des artistes du Mali (FEDAMA) a animé mercredi 8 octobre 2015 une conférence de presse au Café des Arts (Palais de la culture), à la veille du deuxième jugement du décret ministériel N°2014 0407/P-RM du 6 juin 2014 attaqué par le Patronat, dont l’avocat est Me Kassoum Tapo.
Le décret N°2014-0407/P-RM du 6 juin 2014, portant modalité de perception et de répartition des droits d’auteurs des artistes, exigeait des opérateurs de téléphonie mobile la somme 500Fcfa par an, soit 40Fcfa par mois et par client. Jugé anti-constitutionnel, le décret est attaqué en justice le 5 février 2015 par le Patronat malien à la Cour constitutionnelle avec le concours des opérateurs de téléphonie mobile (Orange-Mali et Sotelma-Malitel).
Après avoir perdu le premier procès contre le Patronat, la Fédération des Artistes du Mali (FEDAMA) a fait appel et obtenu un deuxième jugement qui a eu lieu le 8 octobre 2015 à la Cour suprême de Bamako. Ce procès a encore été remporté par le Patronat malien.
Rappelons que le décret N°2014-0407/P-RM a été adopté par le Conseil des ministres du 6 juin 2014, à la demande des artistes et producteurs des artistes au ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. Il a ensuite été signé par le Premier ministre, 8 ministres du gouvernement et promulgué par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
«Les magistrats doivent comprendre que nous, artistes, nous veillons au grain et nous n’allons jamais baisser les bras, car c’est la vie des artistes qui en dépend ainsi que celle de la culture malienne. Aujourd’hui, les artistes meurent de faim. Nous travaillons, mais nous ne sommes pas rémunérés, pendant que tout le monde écoute de la musique à travers les téléphones sur les cartes-mémoire, sans donner un centime aux artistes. Cela n’est pas normal», a martelé M’Baye Boubacar Diarra.
Selon Moussa Mariko dit Rémy, «le problème vient du fait que les artistes ont accepté de faire confiance aux autorités maliennes. Quand Me Tapo dit que, eux, ils ont les moyens de leur politique, c’est parce que nous ne sommes pas unis. En tant que Malien et sachant bien les réalités du pays, Me Tapo pense connaître les lois, mais il est malhonnête. Le Patronat et ses acolytes verront dans un futur très proche que nous avons nous aussi des moyens de pression».
Gabriel TIENOU/Stagiaire