A 36 ans, Boureima Doumbia, PDG de la société Aminata Konaté productrice de “Nadjini Bara Muso”, est un acteur qui compte dans le domaine industriel avec son unité de production de bouillon en poudre “Bara Muso”, d’eau, de vinaigre et d’autres condiments. Invité par l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) en collaboration avec l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), pour parler de son parcours de jeune entrepreneur et promoteur d’emplois sur le plateau de l’émission “Itinéraires”, l’homme a invité les jeunes à investir dans le privé pour leur bien-être économique et celui du pays.
Parti de rien pour être aujourd’hui un acteur du secteur privé, le PDG de “Nadjini Bara Muso”, Boureima Doumbia fait la fierté de toute nation et doit être une source d’inspiration pour les jeunes qui aspirent à une carrière d’entrepreneur.
C’est fort de ce constat, que l’émission “Itinéraires”, un magazine initié par l’ANPE en collaboration avec l’ORTM pour rendre hommage aux acteurs du secteur privé qui se sont distingués dans leur domaine d’activité par le travail bien fait, lui a consacré un numéro.
L’enregistrement de l’émission s’est déroulé le jeudi 25 juillet 2013 à la Bibliothèque nationale en présence de ses proches collaborateurs, amis et membres de la famille de l’intéressé. Le débat était dirigé par Boureima Kané dit BK de l’ORTM.
Autodidacte, l’homme ne fait aucun mystère encore moins un complexe à retracer son passé émouvant. Mais, ce que lui-même ne minimise pas, c’est le soutien moral de sa famille et la bénédiction de Dieu qui l’ont aidé à devenir ce qu’il est aujourd’hui. Nous sommes dans les années 1980. Boureima Doumbia qui a l’âge d’être scolarisé (6 ans) a déjà un projet à réaliser dans le futur : celui de voler très tôt de ses propres ailes.
Après des vacances au Sénégal chez un parent où il passera 7 ans, le jeune Boureima a quitté Kaolack pour la Côte d’Ivoire où il s’essaye d’abord à la vente de noix de cola. Après s’être adapté à l’ambiance du marché, il regagne le bercail pour poursuivre ses activités. Son ambition le conduira au marché de Lafiabougou aux côtés de ses parents pour faire le petit commerce. Une fois au marché de son quartier natal, il y installe un étal dans un espace de 2 mètres carrés.
Là, il commence par la vente des produits oléagineux, les pâtes alimentaires comme le Spaghetti, puis les oignons et autres condiments. C’est dans ce petit espace que l’adolescent va commencer à se faire une clientèle. Ses qualités de bon commerçant lui impose une exigence de qualité et une bonne dose de patience pour se faire une réputation.
En tant que seul homme à exercer ce genre de commerce dans tout le marché de Lafiabougou, le jeune revendeur a dû faire fi des préjugés et autres quolibets pour évoluer. Frappée par le courage à toute épreuve de son cadet, sa sœur aînée lui prête un fonds de commerce de 125 000 F CFA.
“Avec cet argent, j’ai acheté un fût d’huile à revendre. Le premier double défi était de revendre ce fût sans perte mais aussi rembourser par tranche le prêt de ma sœur”, se rappelle-t-il.
Faillite et nouvel envol
Après le remboursement de la créance de sa sœur, notre jeune revendeur connaîtra les péripéties d’une faillite. “Jusqu’en 2003 (NDRL : année de son premier mariage), je n’avais même plus 20 000 F CFA pour redémarrer”, se confesse-t-il. Mais cette traversée du désert n’a entamé en rien la détermination du jeune Doumbia.
“La nature a horreur du vide”, a-t-on coutume de dire. Notre commerçant en herbe prend l’initiative d’innover son secteur d’activité. C’est de là que germera l’idée de créer sa propre société de production bouillon à partir des céréales et épices locaux. Aux termes de la réflexion, il crée ses premiers produits à base de petit mil et de sorgho. Cette innovation fut diversement appréciée par les femmes du marché de Lafiabougou.
A force d’améliorations, Boureima Doumbia parvint à créer un bouillon unanimement apprécié par les femmes. Toutes les femmes du marché de Lafiabougou parlent de ce produit. C’était une fierté pour chacune d’elle d’avoir dans son panier un sachet de “Bara Muso”, le label de Boureima Doumbia. Le jeune futur industriel est reconnaissant, il attribue le succès de sa marque “Bara Muso” au nom proposé par sa mère, Aminata Konaté.
Une fois le marché de Lafiabougou conquis, il explore d’autres de la capitale et de l’intérieur du pays.
Bien qu’ayant un pied dans l’agro-industrie, Bouréima Doumbia conserve ses relations avec le marché. C’est pourquoi il confie sa place du départ au marché de Lafiabougou à sa sœur. Lui-même se consacre à son unité et son atelier de fabrication de bouillon installés à Sébénicoro et son siège à Hamdallaye ACI-2000.
Comme pour contredire les allégations selon lesquelles les producteurs de bouillons culinaires ne consomment pas leurs produits, Boureima Doumbia déclare être, avec sa famille, les premiers consommateurs de Nadjini Bara Muso.
“Les producteurs de bouillons culinaires qui ne consomment pas leurs propres produits doutent d’eux”, assène-t-il. Pour le PDG de la société Aminata Konaté, “Bara Muso” a des valeurs nutritives et diététiques qui luttent contre les maladies cardiovasculaires (hypertension artérielle) et des troubles sexuels.
“J’ai décidé de m’engager dans la production de Nadjini parce qu’il y avait trop de commentaires sur la question. Je m’y suis engagé pour apaiser les esprits avec des produits naturels et hygiéniques”.
Entreprise sociale créatrice d’emplois
Avec un seul employé au départ (son fondateur) la société Aminata Konaté emploie aujourd’hui 600 personnes dont des journaliers avec une masse salariale de plus de 15 millions par mois. Après la sécurité sociale assurée (INPS), le PDG de Nadjini Bara Muso promet de trouver un logement pour chacun de ses travailleurs.
Très regardant sur le respect du droit de ses travailleurs, il n’y a pas de barrière entre lui et ses collaborateurs. “Depuis que je suis là il y a des années, notre PDG m’appelle grande sœur et me consulte chaque fois qu’il y a une décision importante à prendre”, souligne une employée. Un autre de témoigner : “Depuis que je suis employé ici on n’a jamais passé un mois sans salaire”, reconnaissant que le patron de la société soutient tous ses travailleurs lors des événements sociaux (baptêmes et mariages).
“Souvent, on a du mal à reconnaître le PDG parmi les employés, autant dire que le rapport patron-employés n’existe pas chez nous”, conclut un autre travailleur.
Tous saluent le courage, le dévouement, le sens du partage et surtout la capacité d’écoute d’un chef d’entreprise qui n’a d’ami que le travail.
Des trophées déjà
Après quelques années d’existence (2008-2013), la société Aminata Konaté, productrice de Nadjini Bara Muso, d’eau en sachet, de vinaigre… entre dans la cour des grands par sa volonté de relever des défis dans son domaine. Lauréat du prix malien de la qualité en 2012, la société de Boureima Doumbia compte diversifier sa gamme de produits dans le domaine culinaire. En plus du bouillon culinaire en poudre, le bouillon Bara Musso doré Dacani, le piment en poudre (fin 2011-2012), l’eau, le vinaigre, la tomate, le poivre, et en sauce (avril 2013) le “Soumbala”, il envisage d’autres créations.
Déjà des recherches sont menées pour donner au Mali un statut de leader du secteur dans la sous-région. Après avoir couvert 80 % du marché malien, la société de Boureima Doumbia envisage d’explorer le marché sous-régional avec une présence en Guinée Conakry et au Burkina Faso.
Aussi, nantie d’un agrément Cédéao et de l’Uémoa, la société Aminata Konaté ambitionne de contribuer au développement du parc industriel du pays afin de faire du Mali un pays d’autosuffisance alimentaire.
Boureima Doumbia estime qu’améliorer la performance de son entreprise et satisfaire la clientèle par la formation des travailleurs est un défi pour lui. Il affirme que ses employés suivent des formations dans le domaine avec l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (Anssa).
Jeune entrepreneur dévoué pour la cause de ses semblables, Boureima Doumbia est un exemple à suivre pour ses anciens compagnons du marché de Lafiabougou qui sont en train de prendre des initiatives dans d’autres domaines notamment la savonnerie.
A 36 ans, polygame et père de 6 enfants, Boureima Doumbia reconnaît et salue la contribution de qualité de sa famille (sa mère et ses épouses) dans le développement de ses affaires.
Zakariyaou Fomba
VOUS AVEZ FAIT ET FAITE UN EXEMPLE POUR LA JEUNESSE AFRICAINE CAR VOUS DEVEZ EXPORTER VOTRE SAVOIR FAIRE CAR J’AI VU ET ACHETE VOS PRODUITS LORS D’UNE FOIRE A NIAMEY SUIS INTERESSE POUR UN CONTCT EN VUE DE NOUER UN PARTENAIAT
15 Millions de masse salariale, il mérite d’être encouragé. Surtout qu’il est un autodidacte. Il doit vrament être une source d’inspiration pour les jeunes maliens qui cherchent toujours à aller en aventure.
Chapeau au journal l’Indicateur et à l’ANPE qui nous ont fait découvrir ce courageux industriel, parti de rien.
Arrêtez de parler, nous on vous a tous rendus ce que vous êtes non. Hahaha
Nous Malinké, on n’est pas ingénieux mais on est courageux. Qui dit mieux ?
Bravo au jeune Doumbia, depuis quand les Malinké sont devenus si intelligents pour ouvrir des usines ?
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