Cela est comme une question sur toutes les lèvres aujourd’hui. Car, nombreux sont les Maliens qui ont « cotisé » pour aider l’armée, mais qui ne savent pas aujourd’hui la destination de ces contributions financières, pourtant logées dans un compte à la BDM.
Dans le but d’aider l’armée malienne à faire face à la crise du nord avec son corollaire d’occupation des trois régions qui composent cette partie septentrionale du Mali, le peuple malien, dans un élan de solidarité a décidé de mettre la main à la poche, chacun selon sa capacité.
Parmi ces volontaires, les plus gros donateurs ont été les Maliens de l’extérieur dont le richissime Céssé Komé, un Malien résidant au Gabon, Seydou Kane. Mais aussi des operateurs économiques maliens dont Aliou Badara Coulibaly dit Ben (Ben and Co), Aliou Boubacar Diallo de Wassolor….
C’est dans un sursaut d’orgueil général que les citoyens ont décidé de participer à l’effort de guerre. Des fonctionnaires, manœuvres, étudiants, commerçants, des jeunes, des vieux, des femmes qui, chacun a ms la main à la poche en fonction de sa possibilité pour aider financière l’armée malienne à s’équiper pour pouvoir faire face aux rebelles touaregs et leurs alliés narcotrafiquants, terroristes et Djihadistes qui avaient juré d’annexer tout le pays.
La dynamique de transparence de Tiènan Coulibaly piétinée !
Dès le début de cette opération qui a suscité l’adhésion de la population sous la transition, le ministre de l’Economie et des Finances Tiènan Coulibaly a lancé une dynamique de transparence autour de ces sous : celle de rendre compte périodiquement à la population de la somme que les Maliens et les bonnes volontés ont pu rassembler pour soutenir les Forces Armées Maliennes (FAMa).
Cette dynamique de transparence instaurée par le ministre Tiènan Coulibaly a rassuré les Maliens qui se sont dits que leurs sous sont entre de bonnes mains. Une situation qui a aussi suscité plus d’adhésion à cette opération qui a permis de recueillir plus de deux milliards de FCFA.
Pendant que les Maliens « cotisaient » pour aider l’armée, les tergiversations battaient leur plein pour une intervention militaire au Mali, les groupes armés qui occupaient le nord du pays ont décidé d’avancer vers le sud. Une aventure dans laquelle ils seront stoppés par l’armée française à travers l’Operation Serval, venue au secours du Mali.
Malgré cela, l’élan de solidarité avec l’armée malienne a continué puisque les populations ont poursuivi leur participation à l’effort de guerre. Cela, jusqu’à l’organisation des élections présidentielle et législative pour doter le pays d’un gouvernement légitime.
Mais depuis la fin de la transition, la dynamique de transparence enclenchée par le ministre Tiènan Coulibaly a été mise aux oubliettes.
Depuis la fin de la transition avec l’arrivée d’IBK au pouvoir, les Maliens ne savent plus que sont devenus ces sous, quel est le point de cette somme et la direction que ces sous ont pris. Car, depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir, le gouvernement entretient un mutisme accablant là dessus. Depuis des mois, le gouvernement n’a pipé un mot sur ces sous. A tel point que les mauvaises langues commencent à dire que cet argent a pris une autre direction, différente de celle de l’armée.
C’est le constat d’un proche d’un des plus gros donateurs lors de cette opération de participation à l’effort de guerre.
Au grand marché, un commerçant qui dit avoir participé à cette opération à cause d’une campagne de solidarité menée par une radio privée de la place. « Cette radio disait que tout ce qui ne contribuera pas à cette cotisation n’est pas un digne fils du pays », affirme-t-il avec regret.
Pendant ce temps, dans les casernes et plus précisément chez les familles des militaires tombés ou blessés sur le champ d’honneur, c’est l’indignation totale.
La famille des militaires tombés à Kidal dans le désespoir !
C’est le cas dans la famille de ce militaire tombé sur le front, dont les parents attendent toujours que les autorités les mettent dans leurs droits. Car, cela fait plusieurs semaines qu’au niveau de l’Etat-major général des armées, la seule explication qui leur a été donnée est que le dossier est toujours en traitement.
Même refrain dans la famille de cet autre militaire dont les parents estiment qu’ils n’ont reçu à ce jour qu’une aide sociale composée de 170.000 F plus 200 kilos de riz, 200 kilos de mil, un bidon d’huile, un carton de savon, un sac de sucre et un carton de lait.
Et face à cette situation, ces camarades de promotion ont cotisé pour la famille, la somme de 400.000 en plus des autres bonnes volontés émues, qui ont mis la main à la poche pour aider la famille dans ces moments difficiles car le soldat tombé participait aux dépenses de sa famille.
Bref, dans les casernes, la frustration va crescendo. Et nombreux sont ceux qui estiment que les sommes cotisées par les maliens dans le cadre de l’effort de guerre auraient pu servir à gérer toutes ces situations.
Mais, au contraire, l’on, s’aperçoit que cet argent continue à faire grossir des ventres dans les salons feutrés de la capitale. G. Diarra