Bourama Doumbia, traumatologue traditionnel à Samanko : « Je soigne gratuitement mes patients, mais j’ai besoin d’aide pour mieux les prendre en charge»

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Rares sont ceux qui n’ont pas entendu parler de Bourama Doumbia, le traumatologue traditionnel de Samanko. Agé d’une quarantaine d’années, il n’est plus à présenter. Car, durant ces 18 dernières années, il a soigné  plusieurs milliers de fractures. Il s’occupe, aujourd’hui, de 478 patients, souffrant de diverses fractures. Gratuitement.

Situé à près de 7 kilomètres de Bamako, le village de Samanko a été visité par des milliers de personnes venant de Bamako, de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Et pas pour rien. Car, il s’agit entre autres de personnes venues pour faire soigner leurs fractures, des personnes venues rendre visite à un malade ou pour se procurer l’huile de massage que Bourama Doumbia met à leur disposition. Une huile qui soigne les courbatures, contusions, entorses et qui soulage les malades souffrant d’hypertension.

Bourama Doumbia, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est agent de nettoyage et d’entretien de profession à l’ICRISAT. Dès 16 heures, il est attendu, chez lui, par des centaines de patients.

Notre traumatologue traditionnel est assisté d’une dizaine « d’aide-soignant » qu’il a lui-même formés.

Bourama Doumbia soigne, gratuitement, ses patients. Et n’attend rien en retour.

« Je soigne gratuitement mes patients. Après avoir été pris en charge et guéri de sa fracture, je libère le patient qui n’a pas le droit de me remercier, ni de me payer. Il est libre de partir et s’il le veut, il peut un jour nous faire un geste. Mais cela dépend de sa volonté, car ce n’est pas obligatoire. Après leur traitement ici à Samanko, certains nous font des gestes, mais entre les patients et moi, il n’y a pas de prix, les soins sont gratuits », explique t-il.

Et de poursuivre « les dimanche, je m’occupe souvent de plus de 500 personnes avec l’aide des mes aide-soignant, car nous faisons le tour du village, chez les malades. Après mon travail à l’ICRISAT, je m’occupe de mes patients.».

Avant d’ajouter « mon seul souci est de pouvoir soigner mes prochains et les soulager de leurs fractures. Je fais ce travail depuis 18 ans, je soigne les fractures de tout genre. Certains patients ont des problèmes pour se prendre en charge, en logement ou en nourriture. Et c’est moi-même qui me charge de leur prise en charge. Les patients sont obligés de louer des chambres à Samanko durant le temps de leur prise en charge. Rares sont les familles à Samanko où ne loge pas un de mes patients. Et mon souhait serait que des bonnes volontés nous aident  à construire un centre où, je pourrais mieux prendre en charge mes  patients.».

Pour Bourama Doumbia, « il y a plusieurs patients qui devraient être amputés de leurs jambes, mais grâce à Dieu, j’ai pu les soigner. Et ces derniers marchent aujourd’hui. J’aimerais aussi qu’on me permette de travailler avec certains hôpitaux, tels que l’hôpital Gabriel Touré. Car il y a plusieurs personnes qui sont amputées de leurs jambes ou de leurs bras, alors que, traditionnellement, il peut y avoir des solutions à leurs fractures. Sur 30 personnes qui doivent être amputées à l’hôpital, au moins une vingtaine trouvera une solution à leur fracture, ici, à Samanko. ».

Témoignages poignants…

Mamady Keita, souffrant d’une fracture à la jambe: « j’ai quitté mon village pour venir me faire  soigner à Samanko suite à une fracture à la jambe. Ma jambe est cassée jusqu’à ce que mon os soit sorti. On m’a amené à l’hôpital Gabriel Touré où j’ai suivi des traitements pendant plus d’un mois. Cela n’a rien donné et je suis reparti au village avec ma fracture. Lorsque j’ai entendu parler de Bourama Doumbia, je suis venu à Samanko. Il a promis de me soigner, mais que ça va prendre du temps. Et aujourd’hui j’ai été guéri de ma fracture car je peux marcher. Et je crois que Bourama Doumbia doit être aidé dans son travail, car il soigne beaucoup de personnes et beaucoup de cas désespérés. ».

S. S un autre patient ajoute : «  cela fait plus de trois mois que je suis cloué à la maison suite à une fracture à la jambe. Je suis allé chez un premier guérisseur traditionnel, mais ça n’a pas marché. Ensuite j’ai été à l’hôpital Gabriel Touré, une fois de plus ça n’a pas marché. C’est alors que j’ai entendu parler de Bourama Doumbia de Samanko chez qui je suis, actuellement. Et j’avoue qu’aujourd’hui, il y a du mieux car il s’occupe bien de ses patients et il connaît son travail ».

S. K, un autre patient explique : «  ça fait plus d’un an que je souffre d’une fracture au dos des suites d’un accident de moto au village. J’ai subi des traitements pendants plusieurs mois à l’hôpital. Ça n’a rien donné. Alors ma famille m’a amené à Samanko. Avant, je ne pouvais pas m’asseoir et je devrais rester allongé. Après quelques mois de traitement, je peux aujourd’hui m’asseoir et je commence à sentir mes pieds que je ne sentais plus depuis mon accident. Tout cela grâce à Bourama Doumbia. Cet homme doit être aidé, au regard de tout ce qu’il fait pour les malades qu’il soigne, gratuitement ».

Pour mieux prendre en charge ses patients, Bourama Doumbia lance un appel aux bonnes volontés. Afin qu’elles lui viennent en aide pour la construction et l’équipement d’un centre pour mieux prendre en charge ses patients.

Dieudonné Diama, envoyé spécial à Samanko

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1 commentaire

  1. J’étais très heureuse de lire cet article car je suis bien placée pour témoingner de la génorosité et le savoir faire de ce Monsieur Doumbia. J’ai toujours souhaité faire connaitre ce Monsieur au coeur d’or au monde entier. J’ai eu la jambe cassé il ya quelques mois de celà c’est ainsi que je l’ai visité, toutes les choses qui sont dites en témoingnage sont à 100% vrai. Il te soigne et ne te demande rein en retour. Monsieur Doumbia doit être vraiment aider. je prie dieu pour que ces voeux puisse être Exhaucer.

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