Boulevard du peuple : La réoccupation

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Occupé anarchiquement par les vendeurs ambulants, le boulevard du Peuple a été déguerpi le 3 mars dernier par les forces de l’ordre à coup de bulldozer et de matraque. Les autorités avaient promis que cette opération de déguerpissement continuera jusqu’à la libération effective des artères principales du district. Mais 4 mois après, la même voie est réoccupée. Derrière cette occupation anarchique se cache un business qui ne dit pas son nom.

 

Avant et après le déguerpissement de cette voie, le gouvernement et les groupements de commerçants détaillants de Bamako avaient convenu du plan de décongestion des voies publiques de la capitale. Le gouvernement s’était engagé à trouver des sites de recasement pour les commerçants qui obstruent les voies publiques.

 

Si certains commerçants ont compris le message et ont fait leurs cartons, d’autres, voire la majorité des vendeurs à la sauvette ont signé leur grand retour sur le boulevard du Peuple en rendant de nouveau insupportable la circulation sur cet axe. Cela sous l’œil distrait des agents de la police et de la Brigade urbaine pour la protection de l’environnement (Bupe). Pis, ceux-ci semblent avoir signé un pacte officieux avec les occupants illégaux de la voie publique contre espèces sonnantes et trébuchantes.

 

“C’est vrai que le gouvernement a interdit l’occupation de cette voie. Mais nous ne savons pas où aller chercher notre pain. Nous sommes obligés de nous arranger avec les agents de police et de la mairie qui sont là pour avoir de quoi bouillir la marmite”, s’insurge une vendeuse de chaussures.

 

Oui, pour vendre sans crainte sur la voie publique, il faut t’arranger avec la police et les agents de la Bupe. Et cela a un prix.

 

“Chaque jour, chaque vendeur, pour rester tranquille, est obligé de donner au moins 1000 F CFA aux agents de la Bupe”, précise un jeune qui vend des habits sur la voie. Cette information a été confirmée par d’autres interlocuteurs qui indiquent avoir toujours donné de l’argent à la Bupe ou à la police qui opère sur cette voie publique.

 

A ce rythme, les autorités auront du mal à libérer les voies publiques de la capitale.

A. D.

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