Le Haut conseil islamique du Mali (HCI) a tenu un point de presse le mercredi dernier à Bamako. La rencontre fait suite à l’arrestation de six personnes, après une accusation de blasphème. Le Parquet de la Commune IV, a indiqué qu’il s’agit d’un « délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public ». Mais des avocats de certains accusés appellent à leur libération.
Le Haut conseil islamique appelle la communauté musulmane à la retenue dans cette affaire. Le studio tamani qui a suivi la conférence de presse, révèle que le HCI dit « compter sur les pouvoirs publics en général et les pouvoirs judiciaires en particulier pour réserver un traitement à la fois diligent et rigoureux dans le dossier ». Pour le haut conseil islamique indique la radio, « sa prise de position ne vise nullement une quelconque religion ou croyance, mais plutôt une protestation contre les atteintes portées à l’islam et violations de l’obligation de respect mutuel que consacre la liberté de conscience, de religion et de croyance ».
Six personnes ont été placées en détention dans cette affaire par le tribunal de la commune IV. Parmi elles, l’écrivain Doumbi Fakoly et quatre autres personnes ayant défendu l’auteur de la vidéo blasphématoire. Ces accusés appartiennent tous au mouvement des kémites, considéré comme une secte qui ne reconnaît pas Allah et les prophètes.
L’avocat de la défense estime que le dossier de procédure de Doumbi Fakoly et ses co-accusés est vide. Il précise qu’il n’y a ni témoins, ni d’éléments matériels. La défense espère un écho positif des autorités judiciaires à sa demande de liberté provisoire pour ses clients.
Cette affaire a fait un grand bruit dans le pays. Le Haut conseil islamique a organisé un grand rassemblement sur le sujet.
Des juristes estiment qu’en la matière il existe des textes fondamentaux qui condamnent les propos qui freinent la bonne marche de la laïcité. Ils poursuivent que les auteurs de ces genres de propos peuvent être poursuivis par la justice.
O.T.