Binogo Ouologuem, Hogon Ogobagna : « Parlons Mali tout court »

0

Pour ses festivités, le Festival dogon ‘’Ogobagna’’ a créé un village ‘’Ogobagna’’. Ledit village a son Hogon (la plus haute personnalité de la culture dogon). C’est la personne de Binogo Ouologuem, ancien haut cadre et haut commis de l’Etat. Dans sa petite case, où, nous l’avons trouvé, le Hogon a livré un message de paix et de réconciliation à toutes les communautés et à tous les Maliens contre une crise, pour lui, instrumentalisée contre le Mali.

Le patriarche commence d’abord par expliquer, le mot ‘’Ogobagna’’. A ses dires, Ogobagna veut dire ‘’le plat royal’’ ou le ‘’plat du Hogon’’. « Quand on dit plat, c’est l’écueil du Hogon qui contient un met ouvert à tout le monde pour que chacun se serve librement. C’est l’écueil qui contient de la bonne nourriture pour tout le monde aussi bien l’autochtone que l’étranger. C’est pour dire que le Hogon partage son plat avec les autres », a-t-il raconté.

Après ces mots, le Hogon Ogobagna s’attaque à la crise qui sévit au centre et au nord du pays. Pour lui, c’est une crise instrumentalisée que beaucoup n’ont pas comprise.  D’aucuns commencent à comprendre, dit-il et à se ressaisir. Si les gens arrivent à comprendre, il est bon de les faire revenir à table car on nous a opposés, a-t-il lancé. « On a profité des cupides et des bandits d’entre nous pour entretenir cette mésentente. On a cherché à nous manipuler pour nous opposer et ils ont réussi. Il faut qu’on se ressaisisse », a préconisé le sage.

Pour une sortie rapide de la crise, le Hogon propose que l’on fasse recours à nos cultures et de parler seulement (Mali). « On parle Mali, on s’entend. On parle autre chose, on ne s’entend pas », explique-t-il pour prôner : « Parlons Mali tout court » ! Tout le monde se retrouve dans le plat, on s’assoit, on mange. C’est ce qu’on n’arrive pas à faire, estime le guide spirituel du festi-Ogobagna. Si on n’arrive pas à nous entendre, ça veut dire qu’on ne réussira pas. Il y a un déficit de communication. Il faut qu’on s’entende, a-t-il recommandé.

Le Hogon a accusé la cupidité et la mauvaise fois chez plusieurs acteurs (dogons et peulhs). « La personne cupide a tous les mauvais caractères ».  Sinon il n’y a jamais de bagarres entre les deux ethnies même s’il y en avait, c’était avec des bâtons, on les résolvait. Mais aujourd’hui, avec des armes sophistiquées, que nous ne fabriquons pas nous-mêmes, c’est qu’ils ont juste instrumentalisé les cupides parmi nous pour entretenir ce conflit, regrette, le sage d’Ogobagna. Il faut que nous nous ressaisissions sinon nous allons avoir honte. Surtout nous les cadres, a indexé, Binogo Ouologuem pour interpeller les intellectuels peulhs et dogons à s’impliquer corps et âmes contre cette instrumentalisation.

« On a vécu des années et des siècles ensemble. On se chamaillait dans les champs, c’est avec les bâtons que l’on réglait ou c’est avec des armes. Ces armes, elles viennent d’où. On a l’argent pour acheter des armes ? ». A répondu le Hogon, à la question, qui peut être derrière cette instrumentalisation, qu’il décrit.

 

Koureichy Cissé

 

 

Commentaires via Facebook :