Billet : Les « mercenaires du statu quo » font de la résistance

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Les événements qui se sont succédé, ces derniers temps, à l’image des fuites et des fraudes lors des épreuves du baccalauréat et du diplôme d’études fondamentales (DEF) et l’évasion spectaculaire  du terroriste Mohamed Ali Ag Wadoussène de la maison centrale d’arrêt de Bamako, viennent nous rappeler avec brutalité que la rupture avec l’ordre ancien ne sera pas une partie de plaisir. Tant les mauvaises habitudes ont la vie dure et ceux que le politologue français, Philippe Decraene, a appelés, dans son ouvrage intitulé « Veille Afrique, jeunes nations », les « mercenaires du statu quo »,  sont plus que jamais arc-boutés pour perpétuer l’ordre ancien et préserver leurs privilèges, intérêts sordides et égoïstes avec. L’hydre de la corruption, qui a gangrené le corps social, n’en finit plus de pousser de nouvelles têtes. Ces « mercenaires du statu quo » ne connaissent que le culte de l’argent-roi. Ils ont hâte de parvenir au sommet de la pyramide sociale, vaille que vaille, et de s’y maintenir pour narguer les honnêtes citoyens avec leurs biens mal acquis.

A eux sont étrangères les notions de patriotisme, de probité intellectuelle et morale, d’amour du travail bien fait et de conscience professionnelle. Ils s’ingénient à pérenniser le système de la corruption et du laisser-aller. En un mot, ils préfèrent réussir dans la vie que de réussir leur vie.

A ce jeu, la lutte contre la corruption et la délinquance financière ne relèverait-elle pas de la quadrature du cercle ? Non si et seulement si les responsables au sommet de l’Etat prenaient, sans jeu de mots, leurs responsabilités. En punissant les fauteurs avec une rigueur proportionnelle à la gravité des  actes posés, car c’est sur le matelas de l’impunité que surfent allègrement les « mercenaires du statu quo ». Même si le pays, que Dieu nous préserve, devrait sombrer dans le chaos. Il faut  que prospère, enfin, au Mali la culture de  punition de la faute et de récompense du mérite pour que cesse l’incurie des cadres.

Yaya Diallo

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1 commentaire

  1. Notre Maliba souffre et va continuer à souffrir tant que les maliens seront dirigés par ceux-là qui ont bien implanté le système de corruption, de népotisme, de médiocrité, etc. pour gérer ce pays. Une nouvelle classe de maliens doit émerger pour chasser ces apatrides du pouvoir et pour ça je pense que ça ne sera pas maintenant, tellement que ça sent de la pourriture dans toutes les couches socio-professionnelles de notre Maliba. C’est vraiment dommage!

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