A l’initiative du Club d’Action citoyenne Universitaire (CLAC-Universitaire) de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD), l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) a abrité, ce samedi 05 octobre, une conférence débat sur « la décentralisation au Mali ».
– Maliweb.net – «La décentralisation au Mali : concept, contexte, enjeux, stratégies, état de mise en œuvre… »;«Le Budget participatif des collectivités territoriales». Telles étaient les deux communications développées respectivement par:Dr Mamadou KOUMARE, Enseignant-chercheur à l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) et Dr Moussa COUMARE, enseignant-chercheur à l’IUG/USSGB. Aux dires du premier conférencier, la décentralisation est une «répartition particulière des pouvoirs, des responsabilités et des ressources entre les institutions d’une communauté humaine donnée».Elle s’oppose donc à la centralisation où«tous les organes internes se trouvent sous le contrôle direct et impératif du niveau central».
La décentralisation a-t-elle été une bonne option pour le Mali? Oui, répond Dr Mamadou KOUMARE. La décentration est apparue au Mali dans les années 90 avec la création de 703 communes et de 08 régions administratives. Elle est arrivée à un moment où la centralisation avait montré ses limites. «La décentralisation permet de révéler les savoir-faire locaux», appuie Dr Moussa COUMARE, le second conférencier. Selon lui, grâce à la décentralisation, les populations participent directement au développement du pays par la création des écoles, des dispensaires et autres infrastructures sociales de base.
La décentralisation au Mali est-elle une réussite ? Non, affirme Dr Mamadou KOUMARE. Selon l’enseignant, ceux qui ont donné la décentralisation ont transféré le pouvoir mais sans les ressources qui vont avec. Dans la mise en œuvre de la décentration, les élus locaux se sont rendu compte que l’Etat central leur a transféré ses «problèmes sans les solutions». Citant un rapport de l’Observatoire du développement humain durable (ODHD), le chercheur estime que 70% des communes au Mali sont en difficulté. Au Mali, «les Collectivités locales n’ont aucune part de responsabilité dans le recouvrement de l’impôt»,ajoute Dr Moussa COUMARE.
Mohamed Abdoulaye Traoré est responsable du Suivi-Evaluation de l’ONG Association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD). A ses dires, cette activité a été retenue à l’issue d’un appel à projet entre les différents Clubs d’Action citoyenne (CLAC). D’autres activités des clubs membres de l’AJCAD pour renforcer les actions de démocratie, de citoyenneté et de plaidoyer sont programmées pour les jours à venir.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net