Fidèle à notre tradition, nous avons essayé de sonder (mails, messenger, whatsApp, coups de fil) plusieurs personnes (leaders politiques, économistes, fonctionnaires, agents du secteur privé, cadres des ONG ou des organisations internationales, journalistes, juristes…) sur ce qui a marqué 2023 selon elles et comment voient-elles 2024. Que retenez-vous de 2023 ? Selon vous, quelles doivent être les priorités du gouvernement de la Transition pour 2024 ? Voilà les deux questions posées par la rédaction.
Hélas, cette année très peu de personnes sollicitées ont répondu à nos questions. Si certaines ont évoqué des raisons valables (devoir de réserve lié à leurs fonctions) pour décliner la sollicitation, la grande majorité ne s’est même pas donnée la peine de nous répondre. Vous imaginez sans doute la raison. N’empêche que nous avons des réactions fort intéressantes et pertinentes.
«C’est un bilan mitigé, tout est prioritaire au Mali», a rappelé Baïdy Dramé, président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). A son avis, au-delà de la défense et de la sécurité, «la priorité du Mali est surtout énergétique à cause des difficultés d’approvisionnement des populations en électricité». Selon le président du CSDM, des efforts sont aussi à consentir dans les travaux publics, notamment la construction des routes pour mieux désenclaver le pays.
La mise en place d’un centre de traitement des déchets ; trouver des stratégies pour «mieux booster» les commerçants détaillants qui font de l’informel faisant vivre des milliers de familles ; multiplier les projets de développement… sont, entre autres, les autres priorités soulignées par M. Dramé.
«Je retiens surtout la reconquête de nos villes perdues. Mais, ne dormons pas sur nos lauriers», a conseillé Mme Kadiatou Sangaré, agent de la représentation d’une organisation internationale au Mali. Elle a activement participé aux manifestations organisées par le M5-Rfp contre le régime de feu Ibrahim Boubacar Kéita. «En 2024, il faut une justice plus saine, retrouver nos milliards dilapidés et faire un effort pour diminuer le train de vie de l’État à tous les niveaux…», a-t-elle souhaité. Et Kadiatou de conclure, «il nous faut des élections ouvertes pour revenir à des relations normales avec le reste du monde».
Propos recueillis par
Moussa Bolly