Bientôt la Tabaski : Dur, dur d’être chef de famille

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La fête de tabaski, en arabe l’aïd el-Kabîr, qui signifie la grande fête, est encore appelée la fête du mouton. Elle est considérée comme la fête la plus importante de la communauté musulmane. Pour cette année elle est annoncée pour le 1er septembre 2017. Des chefs de famille auraient bien voulu pousser cette date plus loin.

La fête de tabaski est tant sollicitée et attendue par les enfants et les femmes. Ceux – ci voient en elle de nouveaux habits, des nouvelles tresses, mais surtout de la viande à gogo, grâce aux innombrables béliers qui seront mis à mort. Pourtant, tout ceci ne va pas sans dépense, d’où l’inquiétude de moult chefs de familles ; inquiétude qui ne cesse de s’accroitre à l’approche de ladite fête.

A quelques semaines seulement de cette fête, les grincements de dents se font nombreux et à plusieurs niveaux. Le constat se fait tant du côté des vendeurs de moutons que des consommateurs. Tout cela parce que les choses sont chères.

Nous avons pu recueillir quelques propos de vendeurs mais aussi de clients. Moussa Guindo, vendeur de bétail au marché de Niamana depuis 2003, il déclare : ‘’La fête s’annonce à grand pas  et le marché est toujours timide. Peu de gens viennent acheter les moutons.  Par rapport à l’année dernière  le marché n’est pas fructueux car il y’avait des gens qui achetaient leurs moutons en avance et les laissaient sous ma garde avant le jour-j. En outre le prix des moutons est plus élevé que l’année passée’’.

Guindo continue : « cette année le prix de mes moutons commence de 25000f à 150000f. les vendeurs sont confrontés au coût élevé des taxes lors de l’importation des moutons vers Bamako ».

Au nom des vendeurs de mouton,  Moussa Guindo demande au gouvernement malien de diminuer les taxes, afin qu’ils puissent céder les moutons à un  prix raisonnable.

Selon un autre vendeur, cette année le marché de bétail est bondé de moutons et disponible à tous les prix. Pour ce dernier, le prix des moutons varie entre 25000f à 50000f. Cette année, je vends à 50.000 FCFA l’équivalent  du mouton que j’ai acheté à 75000f l’an passé.

Un client du nom de Mady, vendeur et réparateur de téléphone, marié et père de trois enfants, nous confie : « Comme chaque année, je n’achète le mouton qu’à la veille ou le jour même de la fête ; car avant il est difficile d’acheter un bon mouton à un très bon prix. Et d’ailleurs avec l’insécurité grandissante, je crains qu’on ne me vole mon belier acheté avant la fête. En ce qui concerne les autres dépenses, je ne compte pas acheter pour ma famille de nouveaux habits ; elle se contentera de ceux achetés lors de la fête de ramadan car le coût de la vie est assez élevé pour moi actuellement’’

La fête de tabaski qui devrait être accueillie par les musulmans dans la joie est devenue pour eux un problème, un souci, voire même un obstacle au sommeil. Alors, c’est bonjour l’angoisse pour bon nombre de chefs de familles

Moussa MANGARA (Stagiaire)

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