Barreau malien face à la presse : Les citoyens ne sont pas satisfaits…. de la justice dixit Me. Issaka Keïta

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Me Issaka Keïta, bâtonnier de l’ordre des avocats en compagnie des membres de son bureau, a animé un point de presse le mercredi dernier dans les locaux de la Maison des Avocats sis au tribunal de la commune III. Objectif faire le bilan à mis parcours de son bureau tout en présentant le plan d’action opérationnel adopté sur les trois à venir. L’occasion était bonne pour le conférencier de brosser les sujets d’actualités.   

« Les citoyens ne sont pas satisfaits de la manière dont la justice est rendue au Mali » s’est indigné le N°1 défenseurs des droits de l’homme au Mali, Me Keïta. Autrement dit une justice à double vitesse. L’ordre des avocats du Mali se bat au quotidien pour renverser cette tendance. Mais la justice est ce qu’elle est au Mali : le plus offrant a toujours eu gain de cause au détriment du plus pauvre.
Le nouveau bureau des avocats que dirige Me Keïta mis en place la dernière décade du mois de décembre 2010,   a profité de ses cent jours pour faire l’état des lieux.   Dans le cadre des actions menées dans le cadre de l’amélioration du fonctionnement interne de son organisation on peut noter entre autres le renouvellement de la carte professionnelle des avocats en carte numérique ; la création du site web (www.barreaudumali.com\\ net \\ml \\ .org) ; l’inscription régulière de chaque avocat sur le tableau de l’ordre des avocats du mali ; le lancement de la revue ; l’assurance maladie individuelle des avocats ; la rénovation de la salle de la maison Centrale d’arrêt de Bamako. Au programme pour le reste du mandat : deux innovations majeures, « Avocatel » et « Avocasso ». Selon les explications du conférencier « Avocatel » permettra de fournir aux avocats un ensemble de services de communication et d’assistance, destiné à améliorer et à optimiser leur travail. Quant à « Avocasso », il permettra la mise en place d’une pépinière de cabinet d’avocat dans chaque commune du district de Bamako et dans les chefs lieu de régions. Aussi la formation de ses membres est au menu. A cela, s’ajoute la caisse de règlement pécuniaire des protecteurs qui est selon lui un procédé assurant la transparence et la clarté des maniements des fonds et mettant à l’abri de la tentation , l’avocat et  qui plus est, constitue une sécurité pour le client.

S’agissant des questions d’actualité brulantes notamment le fameux code de la famille, la révision de la constitution, le fichier électoral et les élections générales de 2012, la crise Libyenne. Le barreau a donné sa position. Quant au vote du nouveau code de la famille Me Issaka Keïta dira que c’est salutaire car l’ancien code de 1962 ne répond plus à nos réalités après 50 ans. Il ajoutera certes, que la nouvelle mouture doit impérativement répondre au respect de nos coutumes et valeurs sociétales tout en respectant les principes généraux du droit et des engagements internationaux. Après l’écoute, le barreau du Mali est favorable à la réforme de la constitution de 1992. Car dira t’il, après 20 ans l’actuelle constitution a fait son chemin. Le barreau a émis son avis et son inquiétude par rapport à trois points à savoir : la référence à la charte de Kurugafuga ; l’officialisation de la langue nationale et le principe de bicaméralisme.   Parlant de la Lybie sa position est celle de l’Union Africaine. Quant aux élections générales à venir, le barreau se dit préoccuper et demande la transparence dans le processus gage de la stabilité et de la paix.

A noter que le barreau malien a 40 ans d’existence. Le premier avocat a s’installer à Bamako s’appelle Me. Hesling. Les premiers bâtonniers furent Mes. George Albert Dongar ; Chevrier et Demba Diallo. De nos jours le barreau malien compte  275 avocats y compris les stagiaires, à cela s’ajoute 11 groupement d’avocats sous forme de sociétés civiles professionnelles d’avocats.
Aliou Badara Diarra 

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