Banque Internationale du Commerce et de l’Industrie du Mali (BICIM) : Les travailleurs protestent contre l’arrestation du Directeur Boré

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Pour protester contre la mise sous mandat de dépôt, «illégale» selon eux, de Amadoun Boré, Directeur adjoint du Commerce et entreprises, dans une affaire de disparition de 800 millions de FCFA qui oppose Mohamed Cissé, patron de Cissé Technologie (Ctech-Sarl) à son comptable Adama Traoré, les travailleurs de la BICIM ont observé lundi matin un sit-in de près de 3 heures.

 

Répondant à l’appel du Comité syndical de la banque, dirigé par Hamzata Ag Hamed, qui avait à ses côtés le Secrétaire aux revendications du syndicat national des banques et établissements financiers du Mali, Hamadoun Bah, le sit-in a mobilisé l’ensemble des travailleurs de la BICIM.

 

 

Il visait à soutenir un collègue dont l’arrestation est qualifiée d’illégale dans cette affaire, qui fait désormais grand bruit à la BICIM depuis le 14 juillet, date de l’emprisonnement du Directeur adjoint du Commerce et des entreprises, Amadoun Boré.

 

 

Que lui reproche-on en fait? Selon les explications d’Hamadoun Bah, dans l’accomplissement de ses multiples tâches quotidiennes, Amadoun Boré a ouvert un compte entreprise pour un certain Mohamed Cissé, dont l’entreprise «Cissé technologie» travaille dans le domaine de la santé.

 

 

«Quand il ouvrait le compte, le patron de la structure s’est présenté avec quelqu’un en affirmant que ce dernier serait chargé de ses opérations. Cissé technologie a ensuite déclaré des détournements à hauteur de 800 millions de la part de son comptable. Notre collègue, qui était entendu comme témoin, a fini par être accusé d’abus de confiance et de complicité de détournements» a expliqué Bah.

 

Selon les syndicalistes cette situation, qui devient monnaie courante dans les banques, met à mal les travailleurs, qui ne se sentent plus en sécurité. «Dès lors qu’il y a eu détournement sur un compte, nous pensons qu’il fallait s’attaquer à l’institution et non à une personne. On a l’impression qu’on s’est attaqué au maillon faible. On ne se sent pas en sécurité. Dès lors que tu as en tête qu’en émettant un chèque tu peux être arrêté, on est mal à l’aise» a regretté Hamadoun Bah.

 

Avant d’ajouter qu’ils avaient fait le tour des banques et que tous les travailleurs du secteur seraient d’accord avec leur combat. En clair, selon les syndicalistes de la BICIM, si le sit-in n’aboutit pas à la libération de leur collègue, des actions seront entreprises pour mobiliser toutes les banques pour l’obtenir.

 

Affaire à suivre

 

Yaya Samaké

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  1. LES FAITS

    Les faits, selon un communiqué du 19 août de la direction générale de l’entreprise C.TECH SARL diffusé sur MW par le journal L’indicateur du Renouveau:

    “CISSE TECHNOLOGIE (C.TECH-SARL) est une importante société de la place. Au sein de cette société, un certain A.T occupait les fonctions de comptable et détenait par devers lui l’ensemble des documents comptables dont les chéquiers de Banque effectuait à cet effet les opérations de banque sur les comptes ouverts au nom de la société. Suite à des soupçons sur des opérations doute uses accomplies par le sieur A.T (plusieurs fournisseurs n’ont jamais reçus les paiements pourtant effectués) la société CISSE TECHNOLOGIE entreprit des investigations auprès de la BICIM. Ces investigations ont permis de révéler que le nommé A.T a effectué plusieurs retraits d’importantes sommes d’argent sur le compte de la société dont-il n’a, à ce jour pu donner la moindre justification. En vérité, il imitait la signa ture du gérant de la société sans éveiller l’attention de la banque qui pourtant se devait naturellement de protéger son client. L’importance des sommes détournées (environ 800.0 00.000FCFA) et la façon d’opérer compromettent irréfutablement le nommé A.T et les services de la BICIM. Ce sont ces faits graves qui ont poussé la société CISSE TECHNOLOGIE à port er plainte contre son comptable A.T.”

    LE CONSTAT

    Un individu occupant “les fonctions de comptable” dans une “importante société”, “détenait” “l’ensemble des documents comptables”.

    Il y a manifestement un gros problème de contrôle interne dans cette “importante société de la place”.

    En effet plus une entreprise est grosse ou “importante” plus il est nécessaire pour ses propriétaires, ses dirigeants, son personnel, et mêmes ses partenaires, que son patrimoine soit protégé donc que ses actifs mais aussi sont passif soit protégé.

    Cette protection du patrimoine de l’entreprise est faite contre les malversations, mais aussi contre les négligences, erreurs ou omissions qui puissent générer de pertes importantes d’avantages économiques pour l’entreprise.

    À ce titre, les dirigeants des entreprises mettent sur place, sous leur responsabilité, une politique de définition et de conduite de la protection des avoirs de l’entreprise appelée: Contrôle interne.

    Celui-ci constitue un moyen de maîtrise des procédures et édicte des règles claires de fonctionnement dans l’entreprise.

    C’est ainsi que pour toutes les opérations des “entreprises importantes” il y a une procédure et le respect de ces procédures incombe d’abord aux dirigeants de l’entreprise.

    Le plus souvent il y a un audit externe qui complète le contrôle interne pour aider les dirigeants à mieux maîtriser les risques de pertes de patrimoine de l’entreprise.

    Les opérations de banques font partie justement des opérations les plus surveillées par le contrôle interne.

    Il faut une SÉPARATION DES TÂCHES dans les fonctions de l’entreprise pour assurer une meilleure protection des avoirs de l’entreprise.

    Or, dans le cas d’espèce, un seul individu possédait “tous les documents comptables” de l’entreprise.

    Il est impératif que celui qui occupe les “fonctions de comptable” dans une entreprise ne doit pas avoir accès aux chéquiers ni à la caisse ni à aucun autre moyen de paiements de l’entreprise.

    Sinon le risque et la tentation sont grands de se servir soi même.

    Et visiblement, c’est ce qui semble être le cas ici.

    Il faut impérativement que les entreprises comprennent au Mali que celui qui comptabilise les opérations de banque (en dépenses comme en recettes) ne doit pas avoir accès aux moyens de paiements de l’entreprise (espèces en caisses, cartes bleues, bon de réduction, chèques, etc).

    Sinon les mêmes qui dépensent ou encaissent l’argent de l’entreprise seront les mêmes qui les traduisent en chiffres en comptabilité et cela leur donne un POUVOIR ILLIMITÉ de voler l’entreprise et même s’ils ne volent pas quand ils se trompent c’est difficilement détectable, à temps, par l’entreprise.

    Dans ce dossier, c’est ça qui est la faille et le tort de l’entreprise, C TECH SARL, c’est à dire son contrôle interne est défaillant.

    Ce qui est le tort du banquier ou de la banque BICIM c’est de ne pas détecter la falsification de la signature sur les chèques incriminés si jamais la signature a été falsifiée comme le prétend le communiqué de l’entreprise.

    En effet, lors de l’ouverture d’un compte, le client de la banque appose sa signature dans les documents d’ouverture de la banque.

    Je ne sais pas pour le Mali, mais en France ces signatures sont scannées et peuvent être consultées par le conseiller bancaire de l’entreprise quand il veut dans la banque dès qu’il a un doute.

    Reste le problème d’une bonne imitation de la signature (qui est pratiquement indétectable par le banquier donc cela dégage sa responsabilité) ou du problème d’une signature facilement imitable (qui dégage aussi la responsabilité du banquier car il n’est pas sensé savoir si la signature est vraie ou fausse au cas où elle est bien imitée).

    Il y a un autre aspect des paiements incriminés qui aurait dû alerter le banquier c’est leur caractère ANORMAL.

    C’est à dire si les dépenses (en cause) effectuées par le comptable sortaient de l’ordinaire dans le fonctionnement normal du compte bancaire de l’entreprise C TECH SARL dans les livres de la BICIM.

    Mais apparemment il s’agissait des dépenses effectuées par le comptable au nom de “paiements des fournisseurs”.

    Donc cela devrait être des dépenses courantes de l’entreprise (car une entreprise paie généralement ses fournisseurs couramment) et la aussi un conseiller bancaire aura du mal à savoir qu’il y a des opérations anormales sur le compte de son client.

    Dans tous les cas il faut que l’entreprise C TECH SARL se remettent en question pour la défaillance de son contrôle interne et qu’elle mettent sur place des procédures et des mécanismes de contrôle à l’interne.

    Par exemple, un service de gestion des fournisseurs qui s’occupent d’envoyer les chèques (en courriers recommandés) aux fournisseurs et qui a un contact téléphonique permanent avec eux pour savoir s’ils ont reçu ou pas des chèques envoyés par la société.

    Un service approvisionnements qui passe des commandes sur besoins des autres services de l’entreprise et émet des Bons de commandes.
    Il peut dans une petite structure être associé au service fournisseurs ci-dessus.

    Un service de magasinier qui reçoit les livraisons des commandes avec Bons de livraison et Factures et qui les transfère directement au service appro pour validation et Bon Pour Paiements avant de les envoyer au Service Trésorerie pour paiement qui se chargera ensuite de les transférer à la comptabilité pour comptabilisation.

    Un service de trésorerie (qui ne comptabilise RIEN) qui est en contact permanent avec les banques pour toute opération de banque (décaissements et encaissements, incidents de fonctionnement des comptes, informations générales ou particulières sur le niveau de trésorerie de l’entreprise et ce, quotidiennement).

    Un service comptable qui ne s’occupe que de l’enregistrement comptable des factures fournisseurs, l’établissement des bulletins de paie et des déclarations sociales et fiscales, l’enregistrement comptable des recettes et des ventes de l’entreprise, l’enregistrement comptable des opérations de banques [à partir des talons de chéquiers terminés] et de caisses, rapprochements bancaires [avec les relevés bancaires de l’entreprise] contrôle des comptes de tiers (clients, fournisseurs, États et organismes sociaux, etc.) et l’établissement des états financiers de la société.

    CONCLUSION

    MAIS JAMAIS IL NE FAUT LAISSER À LA PORTÉE D’UN COMPTABLE UN CHÉQUIER NON TERMINÉ, UNE CARTE BLEUE DE LA SOCIÉTÉ OU DES ESPÈCES EN CAISSE.

    Ça ne se fait pas!

    Wa salam!

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