Il n’y a pas longtemps le vol à l’arraché faisait plusieurs victimes, mais les auteurs ont été vite découragés par les forces de sécurité. Aujourd’hui, les quelques professionnels de cette technique qui tentent encore l’aventure le font à leurs dépens. C’est ce qui est arrivé à Dramane Traoré dit champion, ou encore «Seytané» tombé, à son tour, dans les filets du troisième arrondissement.
Le 11 juin dernier, aux environs de 13 heures, Abdoulaye Djiré, un employé de commerce domicilié à Badalabougou avait été victime d’un vol avec violence au niveau des boutiques de vente d’insecticides du quartier du fleuve. Il était en train de traverser la route quand un motocycliste, arrivé à sa hauteur a freiné brusquement avant de lui donner un coup sec pour repartir sans crier gare.
Les choses s’étaient passées très vite, Abdoulaye Djiré tenait encore ses côtes qui lui faisaient mal cherchant à savoir ce qui lui arrivait. C’est alors que les autres passants lui annoncèrent que le malfrat venait d’enlever son téléphone. Devant cette triste réalité, Abdoulaye n’en revenait pas. Il courut droit à la brigade de recherche du troisième arrondissement raconter sa mésaventure à l’inspecteur Papa Mambi Kéita. Celui-ci saisit aussitôt la direction de Orange-Mali, l’exploitation de l’expertise de ce service lui permit non seulement d’identifier mais aussi de localiser l’individu.
Il s’agissait de Dramane Traoré dit champion. Il se présente comme un soma mais en réalité, c’est un redoutable malfrat. Ceinture noire de karaté, et détenteur du ‘’kouniéré’’ un fétiche très maléfique, il a déjà fait trois fois la prison.
Dans une première tentative, L’épervier du mandé le manqua de peu, il changea alors de tactique. Il envoya l’un de ses éléments avec un poulet comme pour le consulter. Aux environs de 19 heures, après quatre heures d’attente, Dramane Traoré arriva enfin.
Le policier donna aussitôt l’alerte, les éléments de la brigade de recherche au grand complet investirent les lieux. Seytané dans sa tentative de fuite, essaya de s’échapper en escaladant le mur, mais les policiers ne lui donnèrent aucune chance. Il revint sur ses pas pour faire face aux forces de l’ordre, finalement, après quarante cinq minutes d’une âpre bagarre, il fut maîtrisé. La perquisition opérée dans son domicile permit aux policiers de saisir des fétiches et trois seringues.
Au poste de police, il reconnut avoir volé le téléphone portable qu’il a vendu à une tierce personne devant l’immeuble de Malitel. Quant aux seringues, il expliqua qu’il s’en sert pour prélever son propre sang, quatre fois par jour, pour arroser ses fétiches.
Pierre Fo’o MEDJO
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