Trafic de devises : Deux Guinéens arrêtés à Bamako avec plus de 73 millions de francs CFA

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Après la victoire sur les Pablo Escobar de la drogue du septentrion bamakois, la capitulation des seigneurs du mal de Sotuba et les agresseurs des taximen aux alentours du lycée Kankou Moussa à Daoudabougou, la brigade de recherche du commissariat de police du 4e arrondissement vient de frapper dans le monde du business. Résultat : elle fait tomber dans ses filets deux Guinéens dont un homme et une femme avec en leur possession, plus de 73 millions de francs CFA. L’événement a failli créer un incident diplomatique n’eût été l’intelligence de l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula et ses hommes, auteurs de l’exploit. Voici les faits.

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Chaque jour que Dieu fait, Dracula consulte non pas ses fétiches, mais plutôt ses ramifications à travers la ville de Bamako pour colmater des renseignements de tous ordres pour en faire son instrument de travail, en sa qualité de policier des renseignements généraux. Très perspicace et gros travailleur, l’homme ne se fatigue pas. Aime-t-il d’ailleurs à le dire, le travail et l’hypocrisie ne riment pas. Dans la matinée du 25 octobre dernier, le fouineur s’installe dans son bureau. Quelques minutes plus tard, son téléphone sonne. Un indic est au bout du fil. Celui-ci l’informe de la présence de deux Guinéens à Djicoroni-Para en Commune IV du district de Bamako, en possession de deux petites valises contenant des liasses de faux billets de banque.

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Les intéressés, ajoute l’informateur, s’apprêteraient à les éjecter sur le marché bamakois avec la bénédiction des Maliens qui ont eux aussi des raccordements dans certaines banques de la place. L’informateur fait la description physique et vestimentaire des suspects avant d’indiquer leur logis avec toutes les précisions possibles. Sur la foi des déclarations de son indic, l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula saisit aussitôt son chef hiérarchique, le commissaire divisionnaire de police Moumini Séry, chargé du 4e arrondissement. Vu la gravité des faits relatés, celui-ci lui ordonne de sévir pour parer au pire.  

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Opération kamikaze

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Sous les ordres du divisionnaire de police Moumini Séry, Dracula et ses éléments élaborent d’abord un plan avant d’atterrir dans le royaume du mal. Ce travail préliminaire terminé, ils s’engouffrent dans une voiture banalisée pour foncer à Djicoroni-Para. Sans tambour ni trompette, ils investissent le terrain. Ils restent là autour du logement des deux Guinéens en attendant leur sortie pour la ville. Après 3 heures d’attente, un homme et une femme sortent leur tête, munis d’une petite valise et un sac à main pour se diriger vers la route principale menant au centre ville. Au moment où ils s’apprêtaient à monter à bord d’un taxi, les policiers les encerclent.

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Après avoir décliné leur identité, ces derniers les prient de les suivre au commissariat de police du 4e arrondissement pour affaire les concernant. Ils se montrent peu coopératifs. Cette tentative de résistance attire vers les lieux des curieux. Dracula en appelle à sa grande expérience qui a eu raison des esprits entrant de plus en plus en ébullition. Les deux suspects ont été conduits à la police sans usage de gaz lacrymogène ou de jet de pierres.

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Les deux suspects ignorent le montant en leur possession

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Au commissariat de police du 4e arrondissement où les deux Guinéens ont été conduits pour les besoins de l’enquête, l’homme dit se nommer Mamadou Diallo, âgé de 40 ans, né à Conakry en Guinée, de Mamoudou et de Rouki Diallo, se dit commerçant. Quant à la dame, elle dit s’appeler Adame ou Adama Diallo, 44 ans, native de Conakry en Guinée, fille de Mamoudou et de Rouki Diallo, teinturière, domiciliée à Djicoroni-Para. Elle est la sœur aînée de Mamadou Diallo. Au cours de leur interrogatoire, Adame ou Adama ou Diallo déclare qu’ils sont venus de Conakry à bord d’un taxi avec leurs colis cachés dans le coffre. Ils ont pu franchir la frontière sans être inquiétés par un quelconque contrôle douanier ou policier.

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Quant à son frère, celui-ci affirme qu’ils ont effectué le voyage Conakry-Bamako à bord de sa voiture personnelle. Son chauffeur, après les avoir débarqués à Djicoroni-Para, est retourné en Guinée avec le véhicule pour d’autres courses. Ils sont à Bamako pour acheter des bazins et autres articles pouvant intéresser leur commerce dans le pays de feu Hamed Sékou Touré, conclut Mamadou Diallo.  Qu’à cela ne tienne, les policiers ne lâchent pas prise. Ils les interrogent sur la nature de leur argent soupçonné de faux. Les deux suspects affirment que les billets incriminés sont de vrais billets de banque de francs CFA.

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S’agissant du montant, ils n’en avaient curieusement aucune idée exacte. Sous les ordres du divisionnaire de police Moumini Séry, l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula se fait accompagner par les suspects à la BCEAO pour vérifier lesdits billets de banque. Après vérification, les spécialistes du pognon sont on ne peut plus formels. Ils attestent que lesdits billets de banque sont de la bonne qualité et que le montant s’élève à 73.025.000FCFA. Les deux Guinéens, pensant pouvoir s’échapper des mailles de l’inspecteur principal de police Bourama Doumbia dit Dracula, proposent à ce dernier quelques briques.

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Mais, ce fut une peine perdue, car, malgré le pourrissement des systèmes, certains enfants de ce grand Mali, se mettent au-dessus des miasmes morbides. Et le Contrôleur général de police Yacouba Diallo, Directeur général de la police nationale doit en être fier. Comme on pouvait déjà l’imaginer, l’attitude des deux Guinéens crée un véritable doute chez les policiers qui s’interrogent toujours sur les motivations réelles des deux parents. Ceux-ci, après avis de leur haute hiérarchie, mettent le pactole à la disposition de la Brigade mobile d’intervention (BIM) de la douane pour être soumis à des formalités administratives.

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Le Consul de la Guinée au Mali se saisit de l’affaire

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A peine les deux Guinéens ont-ils arrêtés par la police du 4e arrondissement avec la mallette pleine d’argent que la nouvelle est aussitôt tombée dans l’oreille du corps diplomatique guinéen résidant au Mali. Tout travail cessant, le Consul de Guinée s’est personnellement investi pour soustraire ses compatriotes des griffes de la police malienne. De son bureau au commissariat de police du 4e arrondissement en passant par des plus hautes autorités, le diplomate ne laisse nulle place pour trouver une issue heureuse à l’affaire.

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Au bout du compte, l’homme réussit à dévisser les écrous. L’ordre tombe du ciel, instruisant aux autorités douanières et policières du 4e arrondissement de restituer le magot aux deux Guinéens. Toute chose qui a été faite en présence du Consul de Guinée avec à ses côtés ses deux compatriotes. Ce qui demeure confus dans cette affaire, c’est la provenance et la destination de ces 73.025.000FCFA. S’agit-il d’un transfert clandestin d’argent ? Pour le compte de qui à Conakry ? En attendant, nous décernons une mention spéciale à Dracula et ses hommes pour leur vigilance.

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O. BOUARE

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23 novembre 2007

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