De son vrai nom Souleymane Sanogo plus connu sous le nom de Soloni-tondjan ; Parcours : ancien bagnard de la célèbre prison de Kidal, plus d’une trentaine de fois pensionnaires de la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako, chef de bande, proxénète, vendeur de boisson alcoolisée, dealer… Il vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc. Il est éventreur de son Etat depuis le vendredi 30 juin dernier. Une nouvelle agression qui lui a valu d’être interpellé par l’Epervier du Mandé. Un véritable combat de titans entre l’As des As de la police nationale et le Jack l’Eventreur Malien, du nom d’un tueur en série qui a défrayé la chronique en Angleterre au début du XXème siècle.
Mohamed Koné alias Tantie Fa ( le père de Tantie) Yaya Diarra alias «Clochard» arrivent ce soir à moto sur la Rue Princesse, un coin de la capitale particulièrement animée par les belles et les bêtes de la nuit. Les deux individus ne sont pas des saints et ils connaissent parfaitement Soloni-tondjan pour avoir des affinités avec lui. Mais pour l’instant, ils ont d’autres choses à faire. Après plusieurs rasades d’eau de feu (liqueur), une boule incandescente leur brûle en ce moment les entrailles.
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En clair, leurs «bluetooths» étaient activés. Ils voulaient des filles. Ils en choisirent deux. Erreur ! Il s’agit des protégées de Soloni-tondjan. Ce dernier intervient. Il sait que ses deux «confrères» ne sont pas des clients ordinaires. Pas question donc pour eux d’embarquer ses «marchandises». Lui aussi est légèrement éméché. Il retire subrepticement les clefs des deux motos et dégaine un long poignard commando. Les filles étaient là. Les badauds aussi. Fera-t-il usage de ce long couteau ? Il n’hésite pas un seul instant.
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Le premier s’approcha pour réclamer la clef de sa moto. Il lui entailla profondément le ventre dans le sens de la largeur jusqu’à ce que ses entrailles sortent à l’air libre. Le second tenta de venir au secours de son ami. Là, il choisit le sens de la longueur. Le poignard, très aiguisé perça le ventre de ce dernier aussi, non sans emporter une partie de son pénis pour le besoin duquel notre homme s’était rendu sur cette Rue Princesse. Un témoin tente d’arrêter le massacre. Il s’approche et…Vlan ! Lui aussi y passe. Fort heureusement, sa blessure est légère. Cette troisième victime atteste de la détermination de la bête à en finir avec tout éventuel héros. L’assistance reste médusée. Il faut faire quelque chose. Mais quoi ? La police ! Oui, la Police, vite ! Arrivent l’inspecteur Principal surnommé l’Epervier du Mandé et son équipe.
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Le Jack l’Eventreur de la Rue Princesse les connaît bien. Eux non plus ne sont pas des enfants de chœur. Ils ont fait plusieurs descentes dans le bar mal famé tenu par le désormais «Soloni- Fourou-fara-là» ou «Solo l’Eventreur». Aussi, à cause de ses activités douteuses, ils le surveillaient de près. Ils s’observent pendant un temps. Le fauve comprend que la cause est entendue. Ces solides gaillards qui l’entourent en ce moment ne vont certainement pas se laisser étriper ou émasculer sans réagir. Il le sait et cela suffit…, pour l’instant. Mais il a déjà préparé sa défense.
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Il a déjà fait courir le bruit qu’il faisait office d’indicateur au compte de l’Inspecteur Principal en question. On le sait : l’un des atouts majeurs de cet officier de police constitue ses réseaux et mille tentacules de renseignements. Sous le couvert de ce titre d’indicateur, il était parvenu à provoquer une crainte mêlée de mythe autour de sa personne et malheureusement, beaucoup de haine dans le milieu de la pègre surtout en commune II. Il en veut à l’Inspecteur Principal qu’il assimile à un «ingrat, un inconscient qui ne souvient pas des services rendus par lui». Le policier, à l’en croire, par pure méchanceté l’avait lui, dans sa ligne de mire. Il aurait même envoyé des tueurs à gages armés de pistolets pour l’abattre… Et ce sont deux de ces tueurs qu’il venait de blesser mortellement… Une vraie histoire à faire dormir debout.
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Les deux hommes grièvement blessés ont porté plainte depuis leurs lits d’hôpital au Gabriel Touré. Les médecins sont parvenus à récoler les morceaux de part et d’autres. Une prouesse médicale, soit dit en passant !
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Il n’est pas du tout bon d’être à la place de «Solo-fourou-fara-la» aujourd’hui plus qu’hier. Et pour cause : au dehors, il s’est fait beaucoup d’ennemis en faisant envoyer nombre de compères en prison. Il avait tenté de changer de vie, dit-on. Mais apparemment sans y parvenir. Aujourd’hui, il s’apprête à rejoindre en taule rejoindre de nombreux ex-camarades qui ne lui veulent forcément pas du bien. Et dans ce monde, croyez-le, les mots «tolérance» et «pardon» ne veulent pas dire grand chose.
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B.S. Diarra
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